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Murs et rocailles
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Cymbalaire des murs, la Ruine de Rome
Date 27/04/2015
Ico Murs et rocailles

Cymbalaria muralis, Ruine de Rome, Poitiers quartier gare

Cymbalaire des murs, Poitiers quartier gare.


Cymbalaria muralis (Cymbalaire des murs) est une rampante qui appartient aux Plantaginaceae, le clan des Plantains, dans les classifications les plus récentes. C'est avec ses sœurs de sève les Linaires (Linaria spp.) que l'«air de famille» est le plus manifeste.


De mai à septembre, ses fleurs violettes à deux lèvres et à gorge jaune habillent les murs qu'elle colonise; des fleurs qui se tournent vers le soleil jusqu'à leur fécondation (phototropisme positif), pour ensuite se détourner de la lumière (phototropisme négatif)! Ainsi, le pédoncule se courbe en retournant la fleur vers le mur, afin que les graines (contenues dans des capsules glabres et globuleuses) soient déposées dans une fissure proche.


Cymbalaria muralis, Ruine de Rome, Poitiers quartier Chilvert

La Cymbalaire des murs retourne ses fruits là où elle a vu le jour : contre le mur!


Ses feuilles circulaires ou réniformes, lobées, luisantes, charnues et comestibles sont légèrement concaves, ce qui lui vaut son nom Cymbalaria, c'est à dire la « nacelle » ou la « barque » en latin. Elle est vivace, ses parties aériennes de la plante sèchant pendant l'hiver pour repousser au printemps suivant.


Cymbalaria muralis, Ruine de Rome, Poitiers Chilvert

Cymbalaire des murs, Poitiers bords de Clain

- Mais qu'est-ce que Rome, Maximus?
- J'ai vu beaucoup du reste du monde. Il est brutal, et cruel, et sombre. Rome est la lumière!

(Gladiator, Ridley Scott)

Cymbalaria muralis affectionne les vieilles pierres (surtout calcaires), ce qui lui vaut son surnom usuel de Ruine de Rome. Mais la belle est incapable de causer la ruine d'un mur et encore moins celui d'un empire, contrairement à ce que son titre pourrait laisser penser. Son nom fait plutôt référence à ses origines méditerranéennes et à son penchant pour les cailloux.


Selon le botaniste poitevin Yves Baron, elle aurait été introduite volontairement depuis l'Italie au 15ème siècle pour habiller les rocailles et les vieux murs. Outre-manche, on la surnomme Oxfrod ivy (littéralement le Lierre d'Oxford): elle se serait introduite clandestinement au cœur de l'université anglaise en profitant de l'arrivée de statues de marbre en provenance d'Italie. Quelques déclinaisons de cette légende existent, concédant à la Sauvage les surnoms de Kenilworth ivy (Le Lierre de Kenilworth) ou plus simplement de Coliseum ivy (Le Lierre du Colisée).


Cymbalaria muralis, Ruine de Rome, Poitiers gare

Fleur de la Cymbalaire des murs: corolle en tube (prolongée d'un petit éperon à l'arrière), lèvre supérieure dressée et bilobée, lèvre inférieure trilobée avec deux bosses jaunes à sa base.


Autrefois, Cymbalaria muralis était utilisée en infusion pour lutter contre le scorbut (carence grave en vitamine C). En application externe, elle s'avère cicatrisante et hémostatique, permettant par exemple d'arrêter un saignement; un vieux truc de gladiateur peut-être?

C’était un soldat de Rome, honorez-le.

(Gladiator, Ridley Scott)

Cymbalaria muralis, Ruine de Rome, Poitiers quartier gare

«Ruine de Rome»: une coulée de lave végétale digne du Vésuve!


Cymbalaria muralis, la Ruine de Rome, Sauvages du Poitou !

Pour aller plus loin:

- Identification assistée par ordinateur

- Cymbalaria muralis sur Tela-botanica


Cymbalaria muralis, Ruine de Rome: la fleur qui parle !
La fleur de la Cymbalaire des murs peut faire office de marionnette improvisée pour les enfants ou les apprentis ventriloques. Pressée entre le pouce et l’index, elle ouvre sa bouche, puis la referme en relâchant la pression… Reste à lui prêter la parole, avec un accent italien (vu ses origines) si possible !
 

Cardamine hérissée, la dynamiteuse
Date 30/03/2015
Ico Villes, chemins & terrains vagues

Cardamine hirsuta, Cardamine hérissée, Poitiers centre

Cardamine hérissée: la Sauvage qui fait Pif Paf!


Cardamine hirsuta (Cardamine hérissée) appartient à la famille Brassicaceae, ce qui en fait la petite sœur des célèbres choux, navets, moutarde ou encore colza. Les membres de ce groupe présentent des fleurs à quatre pétales disposés en croix (d'où le nom ancien de cette famille: Crucifères).


Cardamine hursuta, Cardamine hérissée, Poiters Gare

Feuilles composées imparipennées de la Cardamine hérissée, Poitiers quartier Gare


Cardamine hirsuta est une plante nitrophile (grande amatrice d'azote), ce qui explique sa présence soutenue au cœur des villes (pollution automobile) et des terres cultivées (amendements excessifs). Elle fait partie du top 10 des Sauvages les plus observées dans nos cités (source: Sauvages de ma rue). Cardamine hirsuta est pourtant de nature timide et solitaire, craignant la concurrence des autres végétaux.


Cardamine hursuta, Cardamine hérissée, Poiters Chilvert

Au bord de mon toit, une Cardamine hérissée... Désespérée? Moi: "Ne saute pas, il te reste encore tout un printemps à vivre!"


Les fruits allongés (siliques) de Cardamine hirsuta explosent à maturité, dispersant leurs graines qui peuvent se nicher dans la moindre fissure de mur ou de pavé  autour (autochorie).


Cardamine hirsuta, Sauvages du Poitou!


Cardamine hirsuta, Cardamine hérissée, Vouneuil-sous-Biard (86)

Siliques de la Cardamine hérissée prêtes à exploser au moindre coup de vent.


Les premières fleurs de Cardamine hirsuta apparaissent dès février; la dernière génération de l'année (elle est annuelle) germe en fin d'automne pour fleurir au printemps suivant. La survie de Cardamine hirsuta est donc liée à la douceur de l'hiver, les grands froids pouvant mettre un frein à sa prolifération.


Cardamine hirsuta, Cardamine hérissée, Poiters Chilvert

Fleurs en grappe de la Cardamine hérissée: 4 pétales, 4 à 6 étamines libres autour d'un pistil surmonté d'un style unique au centre.


La plante crue est comestible, tonique, riche en vitamine A et C. Son suc frais facilite la digestion; elle constitue un supplément agréable aux salades (il convient bien sûr de ne pas la consommer lorsqu'elle provient d'un milieu pollué). Son goût se rapproche de celui du cresson, d'où son surnom de Cressonette dans le Poitou. Cardamine dérive d'ailleurs du latin cardamina, qui désignait autrefois un cresson cultivé (probablement le Cresson alénois, Lepidium sativum).

La recette du shérif : Pesto de Cardaminé hérissée

- Laver 2 ou 3 plantes entières de bonne taille (parties aériennes sans les racines), mixer avec de l'huile d'olive, une cuillère à soupe de jus de citron, une cuillère à café de sel, une cuillère à soupe de graines de tournesol (ou de pignons de pin)... Servir en tartine ou en accompagnement, et votre cœur fait Boum!

Cardamine hursuta, Cardamine hérissée, Poiters bords de Clain

Pesto givré de Cardamine hérissée au sortir de l'hiver...


Pour aller plus loin:

- Identification assistée par ordinateur

- Cardamine hirsuta sur Tela-botanica


Cardamine hursuta, Cardamine hérissée, Poiters bords de Boivre

Cardamine hérissée rattrapée par la crue: quand la dynamite fait Pschitt!

 

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