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Asphodèle blanc, le phénix
Date 27/04/2017
Ico Haies & forêts

Asphodelus albus, Asphodèle blanc, Fontaine-le-Comte (86)


Asphodelus albus (Asphodèle blanc ou Allée en poitevin saintongeais) appartient au clan qui porte son nom Asphodelaceae (ex-Liliaceae). L'origine du nom de la Sauvage semble perdu dans les limbes de l'histoire, remontant probablement à des langues oubliées d'origines non indo-européennes. Il pourrait signifier «sceptre» pour certains auteurs, mais rien n'est moins sûr, même si de nos jours beaucoup appellent encore la Sauvage Bâton blanc ou Bâton royal. Il faut dire que les Asphodèles sont entourés d'une aura fantastique et séculaire, leurs chandelles (jusqu'à 1,50m) couronnées de blanc ne passant guère inaperçues dans le paysage.


Asphodelus albus, Asphodèle blanc, Fontaine-le-Comte (86)

Fleurs inodores, blanches ou rosées de l'Asphodèle blanche (chacune portant 6 tépales marqués d'une nervure verte).


C'est autour du mois d'avril que les grappes denses des fleurs mellifères de l'Asphodèle blanche s'offrent aux butineurs. Abondante dans la partie ouest de la France, la Sauvage colonise les lisières forestières et les landes, préférant les sols acides, dégradés par le surpâturage, le piétinement, le soleil brulant ou les incendies répétés... Car si Esteban (des Mystérieuses Cités d'or) est le fils du soleil, l'Asphodèle est probablement celui du feu!

- Tout le monde a besoin d'un hobby...
- Quel est le votre?
- La résurrection.
(Skyfall, Sam Mendes)

L'Asphodèle blanche est une plante pyrophyte (qui aime le feu): les incendies la favorise par rapport à la concurrence. Lorsque le feu ravage une parcelle (ou lors des coupes forestières à blanc), les racines tuberculeuses de l'Asphodèle — qui ressemblent à une botte de radis — supportent sans trembler le passage des flammes. Le paysage mortifère qui s'en suit lui convient à ravir, et l'on voit parfois l'Asphodèle surgir des cendres tel un phénix. Notez que c'est d'ailleurs autour de Pâques, les fêtes de la résurrection dans la tradition chrétienne, que l'Asphodèle montre ses premières fleurs.


Asphodelus albus, Sauvages du Poitou!


Asphodelus albus, Asphodèle blanc, Fontaine-le-Comte (86)

Colonie d'Asphodèle blanc entre forêt silicicole et asphalte brulant de la départementale 611 (Fontaine-le-Comte, 86).


L'Asphodèle blanche est une vivace qui se propage efficacement via ses parties souterraines enfoncées une vingtaine de centimètres sous le niveau du sol, un des secrets de sa résistance au feu. La légende veut que ses racines profondes nourrissent les morts. Jadis, les vivants ont aussi tenté de manger les tubercules en période de disette, cuits dans plusieurs eaux... A vrai dire, ce sont surtout les sangliers qui en raffolent.


Asphodelus albus, Asphodèle blanc, Forêt domaniale de Vouillé-Saint-Hilaire (86)

Fruits foncés et toxiques de l'Asphodèle blanc (capsules globuleuses), Forêt domaniale de Vouillé-Saint-Hilaire (86)


Des racines qui chatouillent les tréfonds, des fleurs flamboyantes dressées vers le ciel: il n'en fallait pas moins pour que l'Asphodèle devienne une Sauvage psychopompe, chargée d'accompagner les défunts dans leur dernier voyage. Dans la Grèce antique, on la plante autour des tombes. La Plaine des Asphodèles est un paysage fantastique de la mythologie grecque, présenté comme une sorte d'oubliette fleurie, quelque part entre enfer et paradis. L'Asphodèle a conservé une partie de son aura ésotérique sur le pourtour méditerranéen: il n'y a pas si longtemps, on célébrait encore les morts dans les cimetières corses en enflammant des épis floraux d'Asphodèle (généralement Asphodelus ramosus) trempés dans l'huile d'olive.


Asphodelus albus, Asphodèle blanc, Fontaine-le-Comte (86)

Depuis le bord de la route, l'Asphodèle blanc vous souhaite un bon voyage... Espérons de tout cœur que ça ne soit pas le dernier (c'est peut-être la sécurité routière qui les a plantés là pour inciter les conducteurs à la prudence)!


Les tiges sèches de l'Asphodèle, récoltées à la fin de l'été, sont remarquables de solidité comme de légèreté (attention lors de la cueillette, il existe une Asphodèle protégée — Asphodelus arrondeaui — du côté de la Bretagne). Elles peuvent servir à la vannerie, au modélisme, d'épées pour les enfants, d'allumettes pour les campeurs ou de cigarettes pour les garnements (à la mode «Viouche»)... Gare, à trop jouer avec l'Asphodèle, le risque d'embrasement n'est jamais bien loin!


Au feu Sauvages du Poitou!


Pour aller plus loin:

- Asphodelus albus: identification assistée par ordinateur

- Asphodelus albus sur Tela-botanica

- L'asphodèle entre ciel et terre, un texte poétique du site Botanique-Jardins-Paysages

- La croustillante légende de Bartolu et de l'Asphodèle (Corse) sur le blog Terres de femmes


Asphodelus albus, Asphodèle blanc, Forêt domaniale de Vouillé-Saint-Hilaire (86)

Touffe de feuilles raides, longues et étroites, pliées en gouttière de l'Asphodèle blanc, un peu à la mode poireau: le «Poireau de chien» ou le «Poireau du diable» sont deux autres surnoms de la Sauvage.

 

Anémone sylvie: un printemps à la fois
Date 19/03/2017
Ico Haies & forêts

Anemone nomorosa, Anémone des bois, Persac (86)

Anémone sylvie, Persac (86)


Anemone nemorosa (Anémone sylvie ou Anémone des bois) appartient au clan éclectique Ranunculaceae, dont la plupart des membres sont toxiques et recherchent la proximité de l'eau (rena est la «grenouille en latin). Anemone nemorosa n'échappe guère aux traditions familiales: sa consommation est proscrite pour l'homme comme pour les animaux, sa sève fraîche pouvant même provoquer des dermites de contact... On raconte que les habitants du Kamtschatka (Russie) badigeonnaient leurs flèches avec le suc extrait de ses racines pour les rendre mortelles!

Elle vit avec la forêt et mourra avec elle.

(Princesse Mononoké, Hayao Miyazaki)

Si l'Anémone des bois ne cherche pas à avoir les pieds dans l'eau, elle colonise les terres toujours fraiches des sous bois de feuillus. Rappelons au passage que le prénom Sylvie qu'on attribue à la Sauvage trouve ses origines dans le latin silva, la «forêt».


Anemone nomorosa, Anémone des bois, Biard (86) bords de Boivre

Les fleurs de l'Anémone des bois bardées d'étamines, comme de coutume chez les Renonculacées.


Forestière oblige, l'Anémone des bois programme sa floraison tôt dans l'année, dès le mois de mars: il s'agit de profiter des premiers rayons de soleil avant que le milieu ne se ferme avec le retour du feuillage des grands arbres. Histoire de ne pas perdre un photon, ses fleurs blanches suivent la course du soleil tout au long de la journée, un excellent moyen pour réfléchir la lumière et aguicher les premiers butineurs. Ces derniers ne sont pas légions et la Sauvage doit se contenter de syrphes ou de minuscules coléoptères, d'autant plus que ses fleurs dénuées de nectar n'attirent guère les abeilles et les bourdons affamés au sortir de l'hiver.


Anemone nomorosa, Anémone des bois, Persac (86)

Sous chaque fleur de l'Anémone des bois, un trio de folioles palmatisequées.


L'Anémone des bois est une vivace (elle peut vivre plus d'une dizaine d'année) qui boucle son spectacle en quelques mois: fleurs, tiges et feuilles disparaissent bien avant l'arrivée de l'été. Sous le couvert impénétrable des forêts, la Sauvage attend sous terre le retour de la lumière programmé au printemps suivant. Seule sa souche subsiste, et c'est d'ailleurs à partir de ses parties souterraines que l'Anémone des bois assure discrètement sa reproduction végétative, bien plus efficace que sa reproduction sexuée.


A l'image de sa meilleure copine, la Petite Pervenche (Vinca minor), l'Anémone des bois est capable d'occuper d'imposantes parcelles. Ses colonies les plus importantes attestent de l'ancienneté de la forêt (sa souche traçante croît de 2 à 3 centimètres par an). Ses fleurs se déplacent au fur et à mesure de l'avancée de son rhizome, n'apparaissant pas au même endroit d'une année sur l'autre... Qui a dit que l'immobilité est une caractéristique du monde végétal?


Tous en forme avec l'Anémone des bois, Sauvages du Poitou!



Anemone nomorosa, Anémone des bois, Persac (86)

Colonie d'Anémone des bois, Persac (86)


Plus près de l'eau, on peut parfois apercevoir autour des colonies d'Anémones des bois une autre renonculacée, l'Isopyre faux-pigamon (Isopyrum thalictroides), qui fleurit à la même saison. Cette dernière risque fort de passer inaperçue avec ses petites fleurs blanches, regroupées en inflorescences lâches. Les feuilles trilobées de l'Isopyre faux-pigamon (à la manière des ancolies) ne peuvent être confondues avec les feuilles palmatiséquées (en 3 à 5 segments) de l'Anémone des bois. L'Isopyre faux-pigamon est une Sauvage à la silhouette délicate, peu commune en France (absente au nord et dans la région méditerranéenne), à côté de laquelle il serait dommage de passer d'un œil blasé par tant de blanc.

Anemone nomorosa et Isopyrum thalictroides Biard (86) bords de Boivre
Anémone des bois (au premier plan) et Isopyre faux-pigamon (au second plan): deux sœurs vernales (printanières), locataires des forêts toujours fraîches (mais jamais engorgées).
Le bon bois a toujours des fourmis!
(Proverbe camerounais)

Les fruits de l'Anémone des bois sont de petits akènes poilus regroupés au bout d'une tige recourbée. Surplombés d'un appendice huileux (l'élaiosome), les fruits appâtent les fourmis qui entrainent les générations futures vers de nouveaux horizons et de nouvelles aventures forestières (myrmécochorie).


Pour aller plus loin:

- Anemone nemorosa sur Tela-botanica

- Anemone nemorosa: identification assistée par ordinateur

- Isopyrum thalictroides sur Tela-botanica


Isopyrum thalictroides, Isopyre faux-pigamon, Biard bords de Boivre

Isopyre faux-pigamon, Biard bords de Boivre

 

Hellébore fétide, le psychiatre
Date 04/03/2016
Ico Haies & forêts

Helleborus foetidus, Hellébore fétide, Vouneuil-sous-Biard (86)

Hellébore fétide, Vouneuil-sous-Biard (86)


Helleborus foetidus (Hellébore fétide, Pied-de-griffon ou Herbe-à-pointes en poitevin saintongeais) appartient au vaste clan Ranunculaceae, dont les membres sont souvent réputés pour leur toxicité. Le Sauvageon fait honore au clan jusque dans son nom, puisque Helleborus vient du grec helein, «faire périr» et bora, «pâture» ou «nourriture»: il est potentiellement mortel pour l'homme. D'un autre côté, le «fétide» ne risque guère de tromper les gourmands, ses feuilles froissées dégageant une odeur peu amène.


Helleborus foetidus, Hellébore fétide, Vouneuil-sous-Biard (86)

Hellébore fétide, Poitiers quartier Bellejouanne


Helleborus foetidus est une vivace qui s'affiche en hiver, dans les forêts clairsemées, les lisières forestières, les haies... Bref, les sols riches en matière organique, plutôt secs, où percent un minimum de lumière. Au cœur des paysages dégarnis de la basse saison, le Sauvageon attire inévitablement les regards; il faut dire que son allure excentrique et ses fleurs pendues comme des clochettes détonnent (ses fleurs en cloches sont un moyen de prémunir ses organes sexuels des dégâts que pourraient causer les chutes de neige).

L'hiver s'installe doucement dans la nuit,

La neige est reine à son tour.

Un royaume de solitude,

Ma place est là pour toujours...

(La Reine des neiges, Disney)

Helleborus foetidus, Hellébore fétide, Poitiers Bellejouanne

Feuille composée pédalée et dentée de l'Hellébore fétide, Poitiers quartier Bellejouanne


Les fleurs d'Helleborus foetidus, observées à la loupe, affichent un ensemble peu conforme: la partie extérieure de la «clochette» est constituée en réalité de cinq sépales (bordés de rouge), c'est à dire de cinq petites feuilles particulières jouant un rôle de protection. Le reste de la fleur se trouve à l'intérieur, bien à l’abri.

La fleur présente cinq courts pétales en forme de «cornet», qui renferment tous un précieux nectar, ainsi qu’une levure qui en fermentant assure une température supérieure de six degrés dans la clochette par rapport à l’extérieur. Chez les Sauvages, les pétales servent généralement à attirer les butineurs, de par leurs formes et leurs couleurs (lorsque les fleurs sont vertes pour l'homme, elles paraissent jaunes pour une abeille). Les pétales d'Helleborus foetidus ne sont guère visibles vus du ciel; ils remplissent tout de même leur rôle d’appât, offrant le chauffage et se comportant comme de véritables cornes d'abondance!
Ah? Parce que vous comptez organiser un grand festin ici?
(Le grand chef, Henri Verneuil)

Helleborus foetidus, Hellébore fétide, Poitiers Bellejouanne
Les incroyables pétales de l'Hellébore fétide

Si les fleurs vertes d'Helleborus foetidus étonnent plus qu'elles ne séduisent, celles-ci s'avèrent très mellifères. Leur présence hors saison est importante pour nombre d'insectes, le Sauvageon étant visité en premier lieu par des diptères (mouches, moucherons, syrphes, moustiques, taons...). Helleborus foetidus ne fleurit qu'à partir de sa seconde année (le plus souvent lors de sa cinquième année). Il ne refleurit ensuite qu'une seule année supplémentaire... Avant de se faner définitivement.

Helleborus foetidus, Hellébore fétide, Poitiers Chilvert

Hellébore fétide: pas besoin de moon boots!


Les fruits qui pointent au cœur des sépales sont équipés d'une excroissance (élaïosome) dont raffolent les fourmis. Ces dernières emportent les graines jusque dans leur fourmilière (ou abandonnent leur fardeau en cours de route) pour en extraire la manne; le Sauvageon profite du voyage pour propager ses rejetons sur le territoire.


Helleborus foetidus, Hellébore fétide, Poitiers bords de Boivre

Fruits (follicules) de l'Hellébore fétide, Poitiers bords de Boivre


En un temps où l'homme n'était guère à un empoisonnement près, Helleborus foetidus aurait été utilisé pour traiter les cas de démence (ainsi que dans certains rituels d'exorcisme)... Peut-être que certains d'entre vous se souviennent avoir récité un jour ces quelques vers:

Rien ne sert de courir; il faut partir à point:

Le lièvre et la tortue en sont un témoignage.

«Gageons, dit celle-ci, que vous n'atteindrez point

Sitôt que moi ce but. - Sitôt? Êtes-vous sage?

Repartit l'animal léger:

Ma commère, il vous faut purger

Avec quatre grains d'ellébore.

- Sage ou non, je parie encore.»

(Le Lièvre et la tortue, Jean de La Fontaine)

Le Lièvre utilise sans doute une expression en vogue à l'époque, «il vous faut purger avec quatre grains d'ellébore», invitant la tortue à soigner ses folles ambitions via une thérapie végétale lourde (avec quatre grains — ou quatre mesures — d'une telle potion, la tortue risque surtout de reposer d'un sommeil raisonnable et définitif!).

Helleborus foetidus, Sauvages du Poitou!

Même le génial Peyo y va de sa référence dans Les Schtroumpfs noirs, où le Grand Schtroumpf tente de guérir, à l'aide de la Sauvage, un mal mystérieux et contagieux qui rend fou les habitants de son village!


Le grand schtroumpf et l'hellebore! (Peyo, D.R.)

Les Schtroumpfs noirs (Peyo, 1963)


A vrai dire, il est difficile de savoir à quoi faisait référence nos ancêtres (et le Grand Schtroumpf) lorsqu'ils parlaient d'«Ellebore»: Helleborus foetidus (Hellébore fétide), Helleborus viridis (Hellébore vert), Helleborus niger (Hellébore noir, la célèbre Rose de Noël) ou même Veratrum album (Varaire, parfois surnommé Hellébore blanc)? Et quelle que soit la plante qu'ils récoltaient, il est encore plus difficile de comprendre en quoi la médication pouvait soulager la folie. Le voyageur et botaniste français Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708) proposait une hypothèse malicieuse: les documents les plus anciens racontent que c'est autour de la ville d'Anticyre que les grecs récoltaient l’Hellébore pour soigner les mélancoliques (on dit aussi qu'un habitant de cette cité soigna Hercule de la démence grâce à la plante). Pour Tournefort, la guérison ne venait peut être pas du végétal: la beauté enchanteresse d'Anticyre et la magnificence du paysage alentour suffisaient sans doute à influencer positivement les esprits qui s'y promenaient!

Si vous avez de la peine, si la vie est méchante avec vous, réfugiez-vous au cœur de la forêt, elle ne vous décevra jamais.

(Sissi, Ernst Marischka)

Si son usage médical périlleux est vite tombé aux oubliettes, Helleborus foetidus a longtemps conservé une aura de magie. Avec sa dégaine abracadabrante, le Sauvageon a alimenté nombre de superstitions croustillantes: on le pendait dans les porcheries, les étables ou les bergeries pour éloigner les maladies, les serpents, les rats ou les crapauds (accusés de téter les chèvres!); on disait de la poudre confectionnée à partir de ses racines qu'elle pouvait rendre invisible le sorcier qui la piétinait... Mais gare aux apprentis mages: c'est dans les racines que se concentre la plus grande dangerosité (70g de racine sèche suffisent à tuer un bœuf... Et je vous laisse consulter les commentaires sous cet article quant aux risques de contact avec sa sève).


Helleborus foetidus, Hellébore fétide, Poitiers bords de Boivre

Hellébore fétide, un forestier qui apprécie la lumière.



Pour aller plus loin:

- Norb de Sauvages du Poitou raconte l'Hellébore fétide au micro de France Bleu Poitou

- Helleborus foetidus sur Tela-botanica

 

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