Ico Liste des Sauvages par noms
Ico Retrouver une Sauvage par l'image
Ico Initiation à la botanique joyeuse!
Ico Villes, chemins & terrains vagues
Ico Prairies
Ico Haies & forêts
Ico Murs et rocailles
Ico Zone humide
Ico Grand banditisme (invasives)
Ico Bestioles
Ico Rencontres et billets d'humeur

Résultat de votre recherche


1 ... 19 20 21 22 23 24
Pariétaire de Judée, la foreuse
Date 01/07/2015
Ico Murs et rocailles

Parietaria judaica, Pariétaire de Judée, Paris (Les Grands Voisins, 14ème)

Mais quelle est cette Sauvage qui envahit les murs et les trottoirs de la ville? (Pariétaire de Judée)


Parietaria judaica (Pariétaire de Judée) appartient aux Urticaceae, la famille des piquantes Orties. C'est une Sauvage qui vous est certainement familière — au moins de visu — si vous vivez à proximité de falaises ou de vieux remparts... Son nom vient du latin Paries, c'est à dire «mur» ou «paroi». C'est là qu'elle préfère s'installer et pousser. Plus généralement, elle est très courante au cœur des villes; elle fait partie du prestigieux top 10 des Sauvages les plus observées dans nos cités (source: Sauvages de ma rue).


Parietaria judaica, Pariétaire de Judée, Poitiers bords de Boivre

Pariétaire de Judée: la Garde de Nuit veille au pied du Mur...


Parietaria judaica est une vivace au port ramifié et couché (ou partiellement dressé). Ses racines sécrètent une substance capable de dissoudre la roche pour s'y enfoncer d'avantage et y puiser sa maigre nourriture. C'est peut-être ce qui lui vaut son appellation local: dans le Poitou, elle est surnommée la Perce-pierre.

Des clôtures de pierres ne sauraient barrer la route à l’amour.
(Roméo + Juliette, Baz Luhrmann)

Parietaria judaica, Pariétaire de Judée, Poitiers gare

Jeunes feuilles de la Pariétaire de Judée: alternes, ovales ou obovales, acuminées.


Il faut ramener le forage de Parietaria judaica à la juste échelle végétale, lente et discrète, pas de quoi écrouler des châteaux forts! Plus que ses racines, ce sont les fleurs de la Sauvage qui lui cause une mauvaise presse: son pollen fait partie des grands allergisants de notre temps. Il peut être la cause d’asthmes, de démangeaisons, de rhinites... Transporté par le vent, celui ci ne va toutefois généralement pas bien loin, et c'est à proximité des plantes que les symptômes se font le plus sentir.

Atchoum! Oh je suis désolé, je suis allergique aux conneries!
(I, robot, Alex Proyas)

Parieteria judaicia, Pariétaire de Judée, Poitiers quartier gare

Fleurs discrètes de la Pariétaire de Judée, Poitiers quartier gare


Différencier la Pariétaire de judée de la Pariétaire officinale demande un examen minutieux des inflorescences à la loupe ou à la binoculaire (les bractées sont soudées chez la Pariétaire de Judée, libres entre elles chez l'officinale). La Pariétaire officinale, plus rare sur le territoire, préfère la proximité de l'eau. Elle présente à maturité un port plus haut, dressé, non ramifié et des feuilles plus longues (feuilles jusqu'à 10cm contre feuilles de 3 à 4 cm maximum pour la Pariétaire de Judée). La confusion n'est toutefois pas dramatique, les deux Sauvages étant d'excellentes comestibles, appréciées de l'homme comme des chenilles et des papillons (les vanesses vouent parfois une véritable passion aux urticacées, voir notre article sur la Grande Ortie).


Parieteria officinalis, Pariétaire officinale, Jardin botanique de Lyon

Pariétaire officinale (Parieteria officinalis), Jardin botanique de Lyon


Au même titre que l'Ortie (mais en beaucoup moins goûteuses), les jeunes pousses de Parietaria judaica sont bonnes en salade (crues), en gratin ou en soupe (cuites). Si elle manque un peu de caractère en bouche, il est bon de noter que son usage permet d'adoucir le goût prononcé d'autres plantes dans les recettes, tout en apportant sa richesse en mucilages (adoucissants), tanins (asséchants et usage externe) et nitrates de potassium (diurétiques).


Autrefois, on utilisait les Pariétaires pour récurer la vaisselle. On la disait capable de rendre leur brillant au verre et au cristal. Une poignée de ses feuilles rêches et abrasives servait à gratter assiettes et casseroles à froid, la plante absorbant les corps gras grâce à sa teneur en nitrate de potassium… Une fois ce service rendu, la Sauvage était offerte aux poules qui s’en régalaient !


Pariétaire de Judée, Sauvages du Poitou!


Pour aller plus loin :

- Parietaria judaica sur Tela-botanica

- La Pariétaire: Ange ou démon? sur le site Zoom Nature


Parieteria judaicia, Pariétaire de Judée, Poitiers quartier gare

Pariétaire de Judée: un îlot de verdure sur un océan de macadam.

 

Buglosse toujours verte, en rouge et bleu
Date 24/06/2015
Ico Villes, chemins & terrains vagues

Pentaglottis sempervirens, Buglosse toujours verte, Poitiers bords de Clain

Buglosse toujours verte, Poitiers bords de Clain

- Quoi la vache ? C’est toi la vache !

(La Haine, Mathieu Kassovitz)

Pentaglottis sempervirens (Buglosse toujours verte) appartient aux Boraginaceae, le clan de la Bourrache ou de la Consoude. Pentaglottis sempervirens partage d'ailleurs avec ses deux sœurs le goût de la majesté, puisqu'à maturité, elle peut atteindre un bon mètre de hauteur. Son nom courant, Buglosse, tire son origine du grec et signifie «langue de bœuf», une référence à la forme de ses feuilles raides et longues (jusqu'à 30cm de long), ovales, acuminées (se terminant brusquement en pointe à leur extrémité), sessiles en haut de la tige et longuement pétiolées à la base.


La Buglosse toujours verte apprécie les terres humides, ombragées et riches en azote. Ses grappes de fleurs bleues apparaissent entre avril et septembre. C'est une vivace qui se multiplie abondamment chaque année par semis spontanés et par bourgeonnement des racines. Et pourtant... Vous n'en croiserez pas à tout bout de champs.


Pentaglottis sempervirens, Buglosse toujours verte, Poitiers bords de Clain

Feuille de Buglosse toujours verte: un air de Consoude... Poitiers bords de Clain


Si la Buglosse toujours verte est assez courante dans le nord ouest de notre pays et en Bretagne, sa présence est moins marquée dans le Poitou. Chez nos voisins des Pays de Loire, elle est devenue si rare qu'un arrêté (1993) l'a placée en espèce protégée. Dans le sud ouest, il faut être un sacré veinard pour la croiser; quand aux promeneurs de l'est de la France, ils n'ont quasiment aucune chance de rencontrer la belle...


Pentaglottis sempervirens, Buglosse toujours verte, Poitiers bords de Clain

Petites fleurs bleues de la Buglosse toujours verte, Poitiers bords de Clain

Tu as la main, verte, mais de quelle couleur est le reste ?
(Batman & Robin, Joel Schumacher)

On nomme Pentaglottis sempervirens la «toujours verte» à cause de ses feuilles (les plus jeunes sont agréables en salade ou en potage), mais c'est de la teinture rouge qu'on peut fabriquer à partir de ses racines. Ses fleurs bleues comestibles sont parfois utilisées dans la cuisine sauvage comme décorations;  leur goût séduit cependant bien moins que celui de sa sœur de sève, la Bourrache.


Pentaglottis sempervirens, Buglosse toujours verte, Poitiers bords de Clain

Buglosse toujours verte, Poitiers bords de Clain


Pentaglottis sempervirens, Sauvages du Poitou


Pour aller plus loin:

- Pentaglottis sempervirens sur Tela-botanica

 

Gaillet gratteron, le pot de colle
Date 09/06/2015
Ico Villes, chemins & terrains vagues

Galium aparine, Gaillet gratteron, Poitiers chemin de la Cagouillère

Gaillet gratteron, Poitiers chemin de la Cagouillère


Galium aparine (Gaillet gratteron ou Guifron en poitevin-saintongeais) appartient au clan Rubiaceae, dont fait partie le célèbre caféier (Coffea). Autrefois, on pensait certains Gaillets capables de faire cailler le lait; une croyance (invalidée aujourd'hui) qui aurait inspiré le nom de la plante, Gala signifiant «lait» en grec. Pour d'autres, l'origine du nom serait latine, Gallus signifiant «coq» et la forme des feuilles ressemblant aux pattes d'une poule.


Galium aparine, Gaillet gratteron, Poitiers chemin de la Cagouillère

Fleurs discrètes du Gaillet gratteron: corolle à 4 lobes pointus, 4 étamines libres autour d'un pistil à deux styles au centre.


Galium aparine est une annuelle qui aime les terrains riches en azote, en matière organique animale et végétale. Originaire des sous-bois,  elle se plait aujourd'hui sur les terres amendées et cultivées, où sa présence concurrentielle aux céréales (qu'elle renverse en leur grimpant dessus) n'est pas la bienvenue.


Galium aparine, Gaillet gratteron, Poitiers bords de Boivre

Feuilles du Gaillet gratteron: sessiles, verticillées et mucronées.


Sa tige carrée et ses partie aériennes sont hérissées de petits aiguillons recourbés qui lui permettent de s'accrocher à tout ce qui lui tombe sous la feuille. Aparine en latin signifie littéralement «qui s'agrippe»; et pour agripper, Galium aparine agrippe! C'est un véritable tentacule végétale qui se colle aux plantes alentour pour s'élever et trouver la lumière; mais aussi aux fourrures des animaux et aux vêtements des promeneurs, qui en disséminent les graines malgré eux (les fruits, des diakènes, sont aussi munies de crochets).

Vous allez à Paris ? Hein ? A Lyon ? Oh oui, oh ben alors...
Ça me rapprochera toujours un petit peu. Bon allez va !

(L'auto-stoppeur, Coluche)

Galium aparine, Sauvages du Poitou!
Fruit crochu de Gaillet gratteron égaré sur le canapé : un souvenir de promenade ? (epizoochorie)


Gaillet gratteron, le pot de colle! Sauvages du Poitou


A force de s’incruster dans les jardins via les bas de pantalon, le Gaillet gratteron a fini par se faire remarquer. Ses parties aériennes très fournies ont servi autrefois à rembourrer les matelas; avec un tel garnissage, il ne fallait pas s’étonner si les siestes s’éternisaient et si les dormeurs restaient collés, au lit. A propos de coucherie, on racontait autrefois que celui ou celle qu’on surprenait avec un brin de gaillet collé dans le dos (Gaillet d’avril) avait surement un(e) amant(e) secret(e) quelque part, l’échantillon végétal trahissant un rendez-vous et des galipettes champêtres!


Galium aparine, Gaillet gratteron, Poitiers bords de Boivre

Quand le Gaillet gratteron s'emmêle les tentacules : sans doute les conséquences de la présence du Phytopte du Gaillet (Cecidophyes galii), un acarien qui s'attaque aux feuilles de la Sauvage.


L’usage populaire du Gaillet gratteron veut qu’une infusion massée sur la peau soulage un coup de soleil, une brulure, un eczéma, ou fasse même office shampoing anti-pelliculaire… Les jeunes pousses (lorsqu’elles sont encore tendres) de Galium aparine sont comestibles, crues en salade ou cuites, bien que légèrement amères. Les petits fruits cueillis verts (bon courage pour le ramassage), grillés à sec, écrasés et finalement mis à bouillir dans de l'eau fournissent un excellent succédané de café. Pour rappel, Galium aparine est de la même fratrie que le caféier, peut-être est-ce là un goût de famille?

Je m’appelle John Caffé, comme le café sauf que ça s’écrit pas pareil !
(La Ligne Verte, Stephen King)

Gaillet gratteron, le café du shérif!

Gaillet gratteron, le café du shérif!


Et puis qui sait, garder la Sauvage près de soi augmente ses chances de pouvoir observer l'incroyable Moro sphinx (Macroglossum stellatarum), un papillon capable de vol stationnaire et d'une vitesse de déplacement ahurissante, au point d'être surnommé le Sphinx Colibri. Car c'est sur les Galium, mais aussi sur d'autre Sauvages collantes du clan Rubiaceae, comme la Garance voyageuse (Rubia peregrina), que le papillon pond et installe sa progéniture.


Macroglossum stellatarum sur Galium verum, Roches-Prémarie-Andillé (86)

Chenille du Moro sphinx (ici sur Galium verum).


Timarcha tenebricosa, Crache sang, Biard (86)

Crache sang (Timarcha tenebricosa), un coléoptère qui se nourrit exclusivement de Gaillets à feuilles tendres (ici Galium mollugo).


Si le Gaillet gratteron (Galium aparine) est le plus célèbre des Gaillets (peut être parce qu'il est le plus attachant!), on peut croiser d'autres membres de sa tribu dans les jardins et aux bords des routes. La liste n'est pas exhaustive, mais parmi les plus communs:


le Gaillet Mollugine (Galium mollugo) est une vivace à la taille plus modeste, mais dont la floraison blanche est plus généreuse (les fleurs sont regroupées en panicules étalés). Les tiges, les feuilles et les fruits glabres de ce dernier n'accrochent ni les pantalons, ni les mains qui les caressent...


Galium mollugo, Gaillet Mollugine, Biard (86)

Gaillet Mollugine (Galium mollugo), Biard (86)


Un peu moins urbains, les Gaillet jaune (Galium verum) et Gaillet croisette (Cruciata laevipes) sont deux vivaces qui fréquentent les prairies ou les bords des routes de campagne. Le Gaillet jaune dresse des feuilles très minces, non agrippantes, et des fleurs jaunes groupées en panicules le long de sa tige.


Gaillet jaune, Galium verum, Salilhès (15)

Gaillet jaune (Galium verum), Salilhès (15)


Le Gaillet croisette forme parfois d'importantes colonies qui dégagent une odeur de miel au printemps. Ses fleurs jaunes sont portées par des pédoncules bien plus courts que ses feuilles ovales, poilues, non agrippantes, et toujours groupées (verticillées) par quatre.


Gaillet croisette, Cruciata laevipes, Quinçay (86)

Gaillet croisette (Cruciata laevipes), Quinçay (86)



Pour aller plus loin:

- Norb de Sauvages du Poitou raconte le Gaillet gratteron au micro de France Bleu Poitou


- Galium aparine sur Tela-botanica

- Galium aparine: identification assistée par ordinateur

- Galium mollugo sur Tela-botanica

- Galium mollugo: identification assistée par ordinateur

- Galium verum sur Tela-botanica

- Galium verum: identification assistée par ordinateur

- Cruciata laevipes sur Tela-botanica

- Cruciata laevipes: identification assistée par ordinateur

- Le Gratteron, capitaine crochet de l'escalade sur le site Zoom Nature

 

1 ... 19 20 21 22 23 24

MP  Mighty Productions
> Blogs
> Sauvages du Poitou
 
RSS       Mentions légales       Comms  Haut de la page