La plupart du temps, la pollinisation s'effectue discrètement et à notre insu. Voyez cette Hylaeus filant dare-dare vers un Géranium pourpre: tout ce petit monde mesure seulement quelques millimètres...
Chez les abeilles, l’approche florale s’effectue par la combinaison de la vue et de l’odorat. Leur vision n’est pas très développée et serait moins fine que la nôtre (comme pour l’ensemble des insectes, les abeilles ne perçoivent pas le vert – qu’elles voient gris ou jaunâtre – ce qui leur permet de mieux distinguer les fleurs, notamment celles de couleur jaune, rose, violette, bleue et orange). C’est avant tout l’odorat qui constitue chez-elles le sens le plus développé. Comme chez d’autres insectes, les antennes jouent le rôle de capteurs d’odeurs (grâce à des soies réceptives appelées «sensilles»). Ainsi, après avoir perçu certains composés parfumés, elles s’approchent de la plante et c’est alors la combinaison de l’aspect de la fleur et de son parfum qui précipite la visite. Les caractères floraux (couleurs, taches, lignes etc.), qui fonctionnent comme des balises de guidage vers le nectar, prennent alors le relai des sens olfactifs.
Sur les fleurs de l’Épiaire droite (Stachys recta), des lignes en pointillés indiquent la route à suivre vers le nectar comme sur le Tarmac d'un aéroport!
On appelle «syndrome de pollinisation» l’adaptation morphologique des fleurs (forme, couleur, taille, composition du nectar, époque de floraison etc.) à des groupes de pollinisateurs. Autrement dit, selon leurs caractéristiques, les fleurs attirent préférentiellement certaines espèces d’insectes. La plupart du temps, les fleurs sont choisies par les abeilles en fonction de leur facilité à accéder au nectar. Cette facilité dépend donc de la longueur de la corolle de la fleur et varie selon les familles d’abeilles car celles-ci ne sont pas toutes pourvues de la même longueur de langue. En France, il existe ainsi:
- Des abeilles à langue longue: Apidés et Megachilidés. La langue de l’Abeille domestique atteint par exemple 6 mm; celle du Bourdon peut mesurer jusqu’à 2 cm, un tour de force!
- Des abeilles à langue courte: Colletidés, Andrenidés, Halictidés, Melittidés dont la langue mesure quelques millimètres seulement.
Anthophore plumeuse (Anthophora plumipes) à l'atterrissage sur un Romarin, toute langue dehors (ici, nous sommes chez les Apidés, dans le groupe des «langues longues»)
Les abeilles à langue longue peuvent de fait butiner toutes sortes de fleurs, y compris celles à corolle profonde comme les Lamiacées ou les Fabacées: Bourdons (rappelons que le Bourdon est bien une abeille et non un insecte «à part») et Abeilles domestiques vont jusqu’à butiner plus de 100 familles de plantes différentes. D’ailleurs, le Bourdon est probablement l’abeille la plus polyvalente car il est capable de visiter à peu près n’importe quelle fleur et se révèle indépassable dans le sondage de celles où le nectar est caché au fond d’un éperon étroit et profond (comme le chèvrefeuille par exemple). De leur côté, les abeilles à langue courte apprécient les fleurs ouvertes où le nectar est facile d’accès (Astéracées ou Rosacées par exemple).
Avec leur force et leur langue longue, les Bourdons n'ont pas leur pareil pour butiner tous types de fleurs, y compris celles à corolles profondes comme chez ce Lamier maculé.
Lorsqu’on observe une abeille en train de butiner, on imagine de prime abord qu’elle se déplace de fleur en fleur selon un parcours anarchique. En réalité, les visites florales sont optimisées car l’abeille n’a pas le temps d’accoster différents types de fleurs à chaque butinage. Il lui faudrait pour cela à chaque fois perdre du temps à essayer de comprendre les divers syndromes de pollinisation qui s’offrent à elle: entre un Pissenlit et une Sauge, l’accès au nectar n’a pas grand-chose à voir. Qui plus est, pour la grande majorité des espèces, les abeilles doivent visiter environ 30 fleurs pour fabriquer un pain de pollen. Enfin, la vie d’une femelle ne dure que quelques semaines… Les abeilles sont donc du genre pressé, et leur vie ressemble à un film passé en accéléré.
Par commodité, l’abeille va donc plutôt butiner les fleurs d’une même espèce ou avec le même syndrome de pollinisation, le temps de récolter suffisamment de nectar et de pollen pour passer à un autre genre de fleur… On nomme cette assiduité «fidélité florale». Par exemple, Madame Bourdon ira butiner un maximum de fleurs de Saules, parce qu’elles sont abondantes tôt en saison, avant de passer aux arbres fruitiers (Pruniers, Cerisiers…) qui fleurissent un peu plus tard. Cette fidélité florale est capitale pour les fleurs car l’abeille peut ainsi polliniser continuellement une seule espèce de plante et assurer de la sorte la reproduction de cette dernière. Cette fidélité intéresse avant tout les espèces d’abeilles dites «généralistes» (ou polylectiques), celles qui butinent un large faisceau de fleurs (l’Abeille domestique ou le Bourdon par exemple).
Les Bourdons sont les seules abeilles à pouvoir récolter le pollen difficile d'accès des Tomates: s'accrochant aux anthères, ils les font vibrer en activant les muscles de leur thorax pour libérer le pollen (ce phénomène est appelé sonication ou «buzzing»). Par leur polyvalence, ils sont le type même de l’abeille «généraliste».
Chez d’autres espèces, on parlera plutôt de «constance florale». Cette expression signifie que certaines espèces d’abeilles sont liées préférentiellement à une famille, genre ou espèce de fleur pour leur pollen: ces abeilles (la moitié des espèces environ) sont dites «spécialisées» (ou oligolectiques).
Andrena agilissima ne se prend jamais le chou: elle ne butine que les Brassicacées (on dit qu'elle est oligolectique sur Brassicacées).
Dans de très rares cas, des espèces dépendent d’une seule espèce de fleur pour son pollen: ce sont aussi des espèces «spécialisées» mais appelées cette-fois monolectiques.
Deux exemples d’espèces d'abeilles monolectiques: l’Andrène de la bryone (Andrena florea), qui récolte exclusivement le pollen de la Bryone dioïque...
... Et la Collète du lierre (Colletes hederae), qui butine seulement les fleurs du Lierre grimpant.
Remarquons que la spécialisation vaut pour le choix du pollen. Côté recherche de nectar, les abeilles «spécialisées» sont en réalité bien moins exigeantes. Si par exemple nous nous penchons sur le cas d’une autre espèce d’abeille monolectique, Macropis fulvipes, celle-ci récolte uniquement le pollen de la Lysimaque mais aime s’abreuver du nectar de nombreuses fleurs.
Tout ceci semble bien romantique, non? Les fleurs et les abeilles, une histoire d’amour depuis la nuit des temps… Un amour vraiment sincère? Question. Car si les plantes à fleurs et les abeilles ont co-évolué depuis le Crétacé en s’adaptant les unes aux autres dans un apparent amour fusionnel, il faut une fois de plus nuancer notre propos.
Premier constat: ce n’est pas parce qu’une abeille récolte beaucoup de pollen qu’elle est une pollinisatrice accomplie. C’est même le contraire car plus une abeille engrange du pollen pour son couvain, moins elle en dissémine sur les fleurs: le pollen reste collé aux brosses de récolte et n’atteint pas (ou peu) les stigmates. Nous dirons par conséquent qu’une bonne abeille pollinisatrice est celle qui ne «fait pas sa plume»: moins elle se nettoie et plus il y a de grains collés sur son corps, plus il y a de chance pour qu’ils entrent en contact avec un stigmate.
Le manque d’hygiène de cette Lasioglosse est un gage de réussite pour la pollinisation de cette Stellaire holostée!
Deuxième constat: quelques espèces d’abeilles minuscules sont de piètres pollinisatrices dans la mesure où elles ne peuvent atteindre certains stigmates. Elles sont à la lettre des «voleuses» de pollen. D’autres, à l’inverse, sont à l’occasion des cambrioleurs de fleurs: les Bourdons ou les Xylocopes sont en effet assez forts pour percer la base de certaines corolles de fleur profondes pour accéder aux nectaires. C'est là un véritable braquage végétal puisque la fleur est délestée de son butin sans que les insectes ne viennent se frotter à ses organes sexuels. C’est d’ailleurs pour éviter ces maraudages que les plantes ont développé les syndromes de pollinisation que nous évoquions. En définitive, cet attachement entre les fleurs et les abeilles est moins poétique qu’on ne le pense. Disons plus justement que fleurs et abeilles s’exploitent mutuellement en essayant le plus possible de tirer profit les unes des autres!
Boire un coup au fond d'une fleur de Consoude relève du parcours du combattant. Ce Bourdon l'a bien compris et a percé la base de la fleur avec sa langue pour accéder aux nectaires.
Pour finir, voici quelques conseils pour attirer les abeilles sauvages chez-vous. L’idéal est bien entendu de posséder un jardin mais un simple balcon est loin d’être rédhibitoire. La première règle est simple: il faut offrir le gîte ET le couvert. En effet, il ne sert à rien de multiplier les ruches ou les nichoirs à abeilles sauvages si elles n’ont rien à se mettre sous la langue.
Côté table: le mieux est d’essayer d’offrir aux abeilles des plantes mellifères dont l’apparition s’étalera de la fin de l’hiver à l’automne. En somme: du Prunellier au Lierre grimpant, en passant par de nombreuses espèces vernales et estivales, comme des Lamiacées et des Fabacées par exemple.
Côté gîte: il est possible d’aménager des zones nues pour les abeilles terricoles (Andrènes, Halictes etc.), des nichoirs à Bourdons ou – et c’est le plus facile – des nichoirs à abeilles caulicoles (qui nichent dans les tiges) ou à abeilles «squatteuses» (qui nichent dans diverses anfractuosités, telles les Osmies). Accueillir les abeilles chez-soi mériterait d’amples développements qui excèderaient la taille (déjà longue) de cet article. Aussi, nous vous convions à consulter ce document de référence. Mais pour débuter, le mieux est encore d'écouter Norb nous parler de son osmiculture («élevage» d’Osmies). A vos nichoirs!
(article par Olivier Pouvreau)
Les autres articles de Sauvages du Poitou consacrés aux insectes pollinisateurs:
- Insectes pollinisateurs (1): la Sauvage et le coléoptère
- Insectes pollinisateurs (2): la Sauvage et le diptère
- Insectes pollinisateurs (3): la Sauvage et le papillon
- Insectes pollinisateurs (4): la Sauvage et l'abeille, première partie
Do It Yourself: le nichoir à abeilles sauvages d'Olivier réalisé avec des matériaux de récupération!
Pour aller plus loin:
- L’Observatoire des abeilles, association française ayant pour objet l’étude, l’information et la protection des abeilles sauvages françaises (et des régions voisines) et de leur habitat. Elle édite la revue «Osmia» depuis 2007.
- FlorAbeilles, à la découverte des fleurs butinées par les abeilles.
- «Pollinisation et pollinisateurs», conférence de Benoît Geslin sur les abeilles sauvages, leur écologie et les menaces qui pèsent sur elles, IMBE TV, 2018.
- Forum le Monde des insectes section Apocrites: forum d’identification des hyménoptères apocrites (dont les abeilles) sur la base de photographies.
- Abeilles indigènes, abeille solitaires: comment leur fabriquer un abri.
Deux livres «coups de cœur» recommandés par Sauvages du Poitou:
- Découvrir et protéger nos abeilles sauvages de Nicolas Vereecken, chez Glénat (2017).
- Pollinisation, le génie de la nature de Vincent Albouy, chez Quae (2018).
Datura officinal : l'épouvantable épouvantail!
Datura stramonium (Datura officinal ou Stramoine) appartient une famille de Sauvages un peu sorcières, celle des Solanaceae, de la Mandragore (Mandragora officinarum), de la Belladone (Atropa belladonna) ou de la Morelle noire (Solanum nigrum). Autant de plantes réputées pour leur toxicité ou leur pouvoirs psychotropes, due aux alcaloïdes qu'elles synthétisent. Mais de la sorcellerie à la ratatouille, il n'y a qu'un tout petit chaudron: ce clan est aussi celui de nos chères Tomates, de la Pomme de terre, du Poivron ou de l’Aubergine.
Floraison tardive (juillet à octobre) du Datura officinal: la «Trompette de la mort».
A un moment, le sorcier s’est mis à nous menacer avec ses parties génitales.
(Kaamelott, Alexandre Astier)
Sorcier hérissé chez les Solanacées, le Datura officinal est précédé par son aura sulfureuse. En témoignent ses multiples surnoms: il est l'Herbe aux fous, l'Herbe du diable, l'Herbe aux sorcières, la Pomme poison ou la Trompette de la mort... Datura dérive de l'arabe tatorâh, où l'on retrouve la racine du mot tat, «piquer» : son surnom le plus célèbre est sans doute la Pomme épineuse, à cause de ses fruits gros comme des noix (des capsules) couverts de robustes épines.
Datura officinal ou Pomme épineuse, Île de Ré (17)
Le Datura est une annuelle robuste qui pousse dans les champs cultivés, les friches, les décombres... Il aime les sols fraîchement retournés, de préférence frais et riches en nitrates (issus des amendements et/ou de la pollution). C'est une adventice bien connue des cultures maraichères, mal venue à cause de sa toxicité, car pouvant «contaminer» certaines récoltes (farines, conserves, maïs ensilé pour le bétail...).
Datura officinal: 40 centimètres à 1 mètre de hauteur pour ce sorcier qui ne manque ni de force ni d'élégance.
L'évocation de la toxicité du Datura n'étonnera personne. Il n'est gère difficile de dénicher ici et là des citations qui évoquent les usages anciens du Sauvageon dans des rites magiques ou chamaniques: fumigation hallucinogène (en fait délirogène) sur le continent américain, charme magique en Afrique du nord (philtre d'amour) ou en Inde (breuvage abrutissant), potion «zombi» dans les rites vaudous en Haïti...! On retiendra surtout que la dangerosité du Datura est avérée, dans toutes les parties de la plante, et que sa consommation a généralement pour conséquence une hospitalisation. On ne joue pas plus avec le Datura qu'avec le feu.
Et puisqu'on parle de feu: ne brûlez pas les pieds arrachés, la fumée alors provoquée étant toxique si inhalée. L'histoire de France se souvient d'ailleurs d'un gang de vauriens connus sous le nom d'endormeurs (18ème siècle), qui offraient à leur victime un tabac coupé aux semences de Datura, profitant ensuite de leur délire ou de leur assoupissement pour les détrousser!
Semences toxiques du Datura officinal.
On entend souvent que même les Doryphores, des coléoptères dont les larves raffolent des Solanacées (surtout des Pommes de Terre), s'intoxiqueraient en dévorant le Sauvageon... A vrai dire, cette légende potagère a peu de chance d'être fondée, le Datura officinal pouvant plus probablement servir de plante hôte (secondaire) à ces insectes «croque sorcières».
Bien sûr, il existe aussi des usages médicinaux (asthme, névralgies...) du Datura officinal, ancestraux ou contemporains (les feuilles de la plante sont inscrites à la liste A de la pharmacopée française). La dangerosité du Sauvageon les réserve toutefois au corps médical. Tous ces récits n'ont probablement rien de bien neuf pour vous: le Datura offcinal est une célébrité parmi les Sauvages, même s'il endosse le plus souvent un rôle de mauvaise graine. Mais il est une dernière histoire qui mérite d'être évoquée, celle des origines géographiques des Datura.
Feuilles alternes, glabres, ovales, au bord irrégulièrement denté et au sommet pointu du Datura officinal.
L'aire originelle des diverses espèces de Datura n'est pas très claire: Amérique pour les uns (Carl von Linné), Europe (Antonio Bertoloni) ou Asie (William Darlington) pour les autres... On considère aujourd’hui que le genre est issu du nouveau monde, et que le Datura officinal trouve ses origines autour du Mexique. L'introduction européenne de ce vieux Cabrón serait une des conséquences de la conquête de l'Amérique par Christophe Colomb, Saint Patron du brassage des populations végétales. Mais rien n'est complètement tranché: l'examen d'ouvrages andalous (Muhammad ibn Aslam Al-Ghafiqi) et d’iconographies indiennes laissent penser que quelques espèces du genre foulaient peut-être le sol du vieux continent bien avant les expéditions de Colomb (confère les travaux de R. Geeta)...
Dans la partie de la France qui me concerne (Poitou-Charentes), le Datura officinal est considéré comme un voyageur suspect, une invasive potentielle à surveiller (Liste hiérarchisée des plantes exotiques envahissantes d’Aquitaine, 2016), même si sa capacité d'envahissement reste pour l'heure modérée, concentrée autour des zones urbaines ou cultivées (c'est près des cultures qu'il est le plus gênant). L'installation d'un sorcier exotique en ville s'accompagne forcément de son lot d'inquiétudes et de suspicions!
Pour aller plus loin:
- Datura officinal sur Tela-botanica
- Datura officinal : identification assistée par ordinateur
Sariette commune, Poitiers quartier Chilvert
Clinopodium vulgare (Sariette commune ou Clinopode commun) appartient aux Lamiaceae, la famille des Sauvages aromatiques à fleurs en forme de gueule ouverte (voir notre article complet sur le sujet). L'arôme n'est pourtant pas le point fort de la Sariette commune qui est peu odorante, voire pas du tout. Son surnom de Grand Basilic est donc un poil fanfaron. Hors floraison, la subtilité ou l'absence de son parfum nous aidera éventuellement à la différencier de l'Origan commun, aux feuilles parfumées ressemblantes.
Feuilles lancéolées ou ovales, densément poilues de la Sariette commune (les feuilles de l'Origan ne sont couvertes que de quelques poils éparses).
J'ai envie d'être heureux, de dormir dans un vrai lit, d'avoir des racines...(Léon, Luc Besson)
Malgré ses allures de couchette, les ancien accordaient à la Sariette commune des vertus toniques. Elle est comestible, mais ses feuilles relativement coriaces et son manque de saveur n'en font pas un met de premier choix. En tout cas en ce qui nous concerne: les butineurs manquent rarement le festin de ses fleurs mellifères à la fin de l'été. Tinctoriale, la Sariette confiées à des mains habiles (pas les miennes) permet d'obtenir une teinture jaune.
Fleurs purpurines de la Sariette commune réunies en gros de verticilles axillaires et terminaux compacts.
La Sariette commune est une vivace tout-terrain: ses colonies sont capable de s'installer dans tous les milieux, jusqu'aux zones fortement perturbés par l'homme, avec une léger penchant pour les lisières forestières ou les bois parsemés. Ses tiges et ses calices ciliés restent érigés jusqu'au début de l'hiver, les fruits étant dispersés par le vent ou par les animaux de passage.
Sariette commune de Décembre, Poitiers bords de Boivre
Le genre Clinopodium recense six espèces sur le territoire français. Impossible de se quitter sans mentionner un autre incontournable du genre, dont le parfum ne laissera personne indifférent:
Faux! Faux! Complètement faux! J’ai envie de te dire menteur!
(Brice de nice, James Huth)
Si le Calament glanduleux est une «fausse» menthe, il a parfois été surnommé Fausse Marjolaine ou Faux Nepeta... Bref, difficile pour le Sauvageon de se défaire de l'aura de faussaire qu'on lui prête. Il n'a pourtant rien à envier à ses sœurs Lamiacées les plus renommées.
Utilisé comme condiment dans la cuisine corse et italienne, le Calament glanduleux est commercialisé sous le nom de «népita» («nipitella» en Italie) et parfume les légumes, les poissons ou les viandes. On lui prête des vertus digestives (particulièrement contre les problèmes d'aérophagie). Au moyen âge, on le prescrivait contre le hoquet. Quant à la fraicheur de son parfum: un randonneur du sud de la France m'a confié un jour qu'il lui arrivait d'utiliser le Sauvageon comme dentifrice de fortune... En se frottant la plante sur les dents!
Clinopodium nepeta subsp. sylvaticum, une autre sous espèce. Surnommé le Calament des bois, Celui-ci préfère les bois et les lisières forestières et dresse des fleurs plus grandes que l’espèce type, aux couleurs généralement mieux marquées.
Pour aller plus loin:
- Clinopodium vulgare sur Tela-botanica
- Clinopodium vulgare: identification assistée par ordinateur
- Clinopodium nepeta sur Tela-botanica
Clinopodium acinos, alias le «Petit Basilic», un autre «Clinopode» des pelouses sèches.