Ico Liste des Sauvages par noms
Ico Retrouver une Sauvage par l'image
Ico Initiation à la botanique joyeuse!
Ico Villes, chemins & terrains vagues
Ico Prairies
Ico Haies & forêts
Ico Murs et rocailles
Ico Zone humide
Ico Grand banditisme (invasives)
Ico Bestioles
Ico Rencontres et billets d'humeur

Résultat de votre recherche


1 ... 30 31 32 33
Cymbalaire des murs, la Ruine de Rome
Date 27/04/2015
Ico Murs et rocailles

Cymbalaria muralis, Ruine de Rome, Poitiers quartier gare

Cymbalaire des murs, Poitiers quartier gare.


Cymbalaria muralis (Cymbalaire des murs) est une rampante qui appartient aux Plantaginaceae, le clan des Plantains, dans les classifications les plus récentes. C'est avec ses sœurs de sève les Linaires (Linaria spp.) que l'«air de famille» est le plus manifeste.


De mai à septembre, ses fleurs violettes à deux lèvres et à gorge jaune habillent les murs qu'elle colonise; des fleurs qui se tournent vers le soleil jusqu'à leur fécondation (phototropisme positif), pour ensuite se détourner de la lumière (phototropisme négatif)! Ainsi, le pédoncule se courbe en retournant la fleur vers le mur, afin que les graines (contenues dans des capsules glabres et globuleuses) soient déposées dans une fissure proche.


Cymbalaria muralis, Ruine de Rome, Poitiers quartier Chilvert

La Cymbalaire des murs retourne ses fruits là où elle a vu le jour : contre le mur!


Ses feuilles circulaires ou réniformes, lobées, luisantes, charnues et comestibles sont légèrement concaves, ce qui lui vaut son nom Cymbalaria, c'est à dire la « nacelle » ou la « barque » en latin. Elle est vivace, ses parties aériennes de la plante sèchant pendant l'hiver pour repousser au printemps suivant.


Cymbalaria muralis, Ruine de Rome, Poitiers Chilvert

Cymbalaire des murs, Poitiers bords de Clain

- Mais qu'est-ce que Rome, Maximus?
- J'ai vu beaucoup du reste du monde. Il est brutal, et cruel, et sombre. Rome est la lumière!

(Gladiator, Ridley Scott)

Cymbalaria muralis affectionne les vieilles pierres (surtout calcaires), ce qui lui vaut son surnom usuel de Ruine de Rome. Mais la belle est incapable de causer la ruine d'un mur et encore moins celui d'un empire, contrairement à ce que son titre pourrait laisser penser. Son nom fait plutôt référence à ses origines méditerranéennes et à son penchant pour les cailloux.


Selon le botaniste poitevin Yves Baron, elle aurait été introduite volontairement depuis l'Italie au 15ème siècle pour habiller les rocailles et les vieux murs. Outre-manche, on la surnomme Oxfrod ivy (littéralement le Lierre d'Oxford): elle se serait introduite clandestinement au cœur de l'université anglaise en profitant de l'arrivée de statues de marbre en provenance d'Italie. Quelques déclinaisons de cette légende existent, concédant à la Sauvage les surnoms de Kenilworth ivy (Le Lierre de Kenilworth) ou plus simplement de Coliseum ivy (Le Lierre du Colisée).


Cymbalaria muralis, Ruine de Rome, Poitiers gare

Fleur de la Cymbalaire des murs: corolle en tube (prolongée d'un petit éperon à l'arrière), lèvre supérieure dressée et bilobée, lèvre inférieure trilobée avec deux bosses jaunes à sa base.


Autrefois, Cymbalaria muralis était utilisée en infusion pour lutter contre le scorbut (carence grave en vitamine C). En application externe, elle s'avère cicatrisante et hémostatique, permettant par exemple d'arrêter un saignement; un vieux truc de gladiateur peut-être?

C’était un soldat de Rome, honorez-le.

(Gladiator, Ridley Scott)

Cymbalaria muralis, Ruine de Rome, Poitiers quartier gare

«Ruine de Rome»: une coulée de lave végétale digne du Vésuve!


Cymbalaria muralis, la Ruine de Rome, Sauvages du Poitou !

Pour aller plus loin:

- Identification assistée par ordinateur

- Cymbalaria muralis sur Tela-botanica


Cymbalaria muralis, Ruine de Rome: la fleur qui parle !
La fleur de la Cymbalaire des murs peut faire office de marionnette improvisée pour les enfants ou les apprentis ventriloques. Pressée entre le pouce et l’index, elle ouvre sa bouche, puis la referme en relâchant la pression… Reste à lui prêter la parole, avec un accent italien (vu ses origines) si possible !
 

Primevère acaule, l'appel de la forêt
Date 30/03/2015
Ico Haies & forêts

Primula vulgaris, Primevère acaule, Biard (86) bords de Boivre

Primevère acaule : un calice en tube à 5 dents, une corolle en tube à 5 lobes dans laquelle se cachent les 5 étamines et le pistil.


Primula vulgaris (Primevère acaule ou Printanière en poitevin-saintongeais) appartient à la famille Primulaceae dont les membres montrent souvent les couleurs dès le début du printemps (primus signifiant « premier » en latin).


Primula vulgaris, Primevère acaule, Montreuil-Bonnin (86)

Primevère acaule, Montreuil-Bonnin (86)


Il n'aura échappé à aucun jardinier que la véritable Primula vulgaris est vivace: elle pousse chaque année là où on l'a installée, depuis son court rhizome... Pour peu qu'elle ait retrouvé ses conditions forestières: un sol humide mais bien drainé, frais et riche en nature organique; elle est, à l'état sauvage, la plante de sous-bois par excellence.


Primula vulgaris, Primevère acaule, Dagneux (01)

Feuilles du Primevère acaule: disposées en rosette, obovales, inégalement dentées, à nervures réticulées.


Primula vulgaris assure sa multiplication par semis, grâce aux fruits issus de la fécondation de ses fleurs jaune souffre, tachées à la base et inodores. La Sauvage est une excellente comestible: les jeunes feuilles apportent une note légèrement piquantes aux salades de printemps et servait autrefois d'ingrédient dans la préparation d'un hydromel.


Primula vulgaris est une fleur de culture domestique ancienne: elle est courante dans les jardins particuliers, parfois même en pots sur les balcons (bien qu'il s'agisse souvent de cultivars moins robustes — voir annuels — que la plante originelle, des variétés orientées et sélectionnées par l'homme)... Comme si tout le monde avait cherché à ramener un bout de forêt à la maison!

Si vous avez de la peine, si la vie est méchante avec vous, réfugiez-vous au cœur de la forêt, elle ne vous décevra jamais.

(Sissi, Ernst Marischka)

Primula vulgaris, Sauvages du Poitou


Le Petit monde de Primula Vulgaris


Si Primula, le nom latin des primevères, signifie «premier» en raison de leur floraison printanière, celui d'un petit papillon, Hamearis lucina (la Lucine), signifie «printemps». Autant dire que cette saison est celle de leur rencontre! Un tête-à-tête hélas contrarié, puisque la Primevère acaule, ainsi que ses cousines Coucou et Primevère élevée, vont servir de festin aux chenilles de la Lucine.


La Lucine fait partie d'une grande famille de papillons, les Riodinidae, qui compte plus d'un millier d'espèces dans le monde, principalement en Amérique tropicale. Bonheur pour l'entomologiste mais coup du sort pour les primevères: la Lucine est le seul représentant des Riodinidae en Europe! Volant entre avril et juin (avec un pic d'abondance en mai), la Lucine choisit avant tout des milieux arbustifs: les lisières et les clairières, plutôt sur sol calcaire, constituent ses lieux de vol.


Hamearis lucina (photo Olivier Pouvreau)

Lucine (Hamearis lucina), un papillon rare et printanier.


Une fois les bouquets de primevères repérés, la femelle se pose sur une feuille, la piétine à reculons jusque sur son bord puis y dépose sur son envers une cinquantaine d’œufs (question de discrétion vis-à-vis d'éventuels prédateurs), soit isolément, soit en petits tas. La chenille à peine née (que l'on nomme néonate à ce stade) va d'abord boulotter le chorion puis les feuilles de son support. Comme elle entend vivre en paix sur sa plante préférée, elle s'est trouvée une parade pour divertir les fourmis trop agressives: elle leur fabrique des sucreries. Du miellat, me direz-vous, comme celui que produisent certaines chenilles pour enivrer les fourmis? Non: ses propres boulettes de caca... Après tout, c'est bio, c'est artisanal et c'est local!


La Lucine est absente ou en fort déclin dans l'Ouest de la France. En Vienne, elle est seulement présente localement dans la moitié Nord du département. Comme pour nombre de papillons, le réchauffement climatique n'est pas synonyme pour elle de dolce vita...



Pour aller plus loin:

- Primula vulgaris : identification assistée par ordinateur

- Primula vulgaris sur Tela-botanica

- Primula veris : identification assistée par ordinateur

- Primula veris sur Tela-botanica


Primula veris, Primevère officinale, Poitiers Petit Mazay

Les fleurs jaune vif du Primevère officinale (Primula veris), une autre Primulacée printanière qui préfère la pleine lumière (lisière, bords de route).

 

Cardamine hérissée, la dynamiteuse
Date 30/03/2015
Ico Villes, chemins & terrains vagues

Cardamine hirsuta, Cardamine hérissée, Poitiers centre

Cardamine hérissée: la Sauvage qui fait Pif Paf!


Cardamine hirsuta (Cardamine hérissée) appartient à la famille Brassicaceae, ce qui en fait la petite sœur des célèbres choux, navets, moutarde ou encore colza. Les membres de ce groupe présentent des fleurs à quatre pétales disposés en croix (d'où le nom ancien de cette famille: Crucifères).


Cardamine hursuta, Cardamine hérissée, Poiters Gare

Feuilles composées imparipennées de la Cardamine hérissée, Poitiers quartier Gare


Cardamine hirsuta est une plante nitrophile (grande amatrice d'azote), ce qui explique sa présence soutenue au cœur des villes (pollution automobile) et des terres cultivées (amendements excessifs). Elle fait partie du top 10 des Sauvages les plus observées dans nos cités (source: Sauvages de ma rue). Cardamine hirsuta est pourtant de nature timide et solitaire, craignant la concurrence des autres végétaux.


Cardamine hursuta, Cardamine hérissée, Poiters Chilvert

Au bord de mon toit, une Cardamine hérissée... Désespérée? Moi: "Ne saute pas, il te reste encore tout un printemps à vivre!"


Les fruits allongés (siliques) de Cardamine hirsuta explosent à maturité, dispersant leurs graines qui peuvent se nicher dans la moindre fissure de mur ou de pavé  autour (autochorie).


Cardamine hirsuta, Sauvages du Poitou!


Cardamine hirsuta, Cardamine hérissée, Vouneuil-sous-Biard (86)

Siliques de la Cardamine hérissée prêtes à exploser au moindre coup de vent.


Les premières fleurs de Cardamine hirsuta apparaissent dès février; la dernière génération de l'année (elle est annuelle) germe en fin d'automne pour fleurir au printemps suivant. La survie de Cardamine hirsuta est donc liée à la douceur de l'hiver, les grands froids pouvant mettre un frein à sa prolifération.


Cardamine hirsuta, Cardamine hérissée, Poiters Chilvert

Fleurs en grappe de la Cardamine hérissée: 4 pétales, 4 à 6 étamines libres autour d'un pistil surmonté d'un style unique au centre.


La plante crue est comestible, tonique, riche en vitamine A et C. Son suc frais facilite la digestion; elle constitue un supplément agréable aux salades (il convient bien sûr de ne pas la consommer lorsqu'elle provient d'un milieu pollué). Son goût se rapproche de celui du cresson, d'où son surnom de Cressonette dans le Poitou. Cardamine dérive d'ailleurs du latin cardamina, qui désignait autrefois un cresson cultivé (probablement le Cresson alénois, Lepidium sativum).

La recette du shérif : Pesto de Cardaminé hérissée

- Laver 2 ou 3 plantes entières de bonne taille (parties aériennes sans les racines), mixer avec de l'huile d'olive, une cuillère à soupe de jus de citron, une cuillère à café de sel, une cuillère à soupe de graines de tournesol (ou de pignons de pin)... Servir en tartine ou en accompagnement, et votre cœur fait Boum!

Cardamine hursuta, Cardamine hérissée, Poiters bords de Clain

Pesto givré de Cardamine hérissée au sortir de l'hiver...


Pour aller plus loin:

- Identification assistée par ordinateur

- Cardamine hirsuta sur Tela-botanica


Cardamine hursuta, Cardamine hérissée, Poiters bords de Boivre

Cardamine hérissée rattrapée par la crue: quand la dynamite fait Pschitt!

 

1 ... 30 31 32 33

MP  Mighty Productions
> Blogs
> Sauvages du Poitou
 
RSS       Mentions légales       Comms  Haut de la page