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Mélisse officinale: entre l'abeille et le citron
Date 18/09/2015
Ico Villes, chemins & terrains vagues

Melissa officinalis, Mélisse officinale, Poitiers quartier gare

Mélisse officinale: un parfum de citron au bord de la route.


Melissa officinalis (Mélisse officinale) appartient à la famille Lamiaceae, les plantes à tige carrée et à fleurs en forme de gueule ouverte (lamia est une «ogresse» dans la mythologie grec). La Mélisse officinale tire son nom du grec melissa, l’abeille (qui vient de meli, le miel). Restons dans le domaine haut en couleur de la mythologie grec: Mélissa est le prénom d'une nymphe - fille du roi de Crète Melissos - qui inventa l’apiculture et éleva Zeus, le roi des dieux, en le nourrissant de miel. Il est vrai que la Sauvage est mellifère. Les butineurs affectionnent ses feuilles au parfum citronné (les moustiques moins il parait), à tel point que certains apiculteurs frottent la plante dans leurs ruches pièges pour attirer les essaims en quête de logis.


Melissa officinalis: la reine d'abeille! Sauvages du Poitou


Melissa officinalis est une vivace. Sa présence à l'état sauvage, loin des villes, nous raconte que l'homme a habité autrefois là où se dressent ses touffes citronnées, parfois de véritables buissons: en France, la belle n'est indigène qu’en région méditerranéenne (Corse). Les spécimens les plus intéressants (le parfum de la Mélisse «originelle» n’a rien d’agréable) furent invités dans les jardins de tout le pays, depuis des temps anciens. Sa rusticité lui a parfois permis de perdurer après la disparition des habitations. Melissa officinalis intéressera donc les archéologues en quête d’indices de présence humaine, autant que les gourmands!

Tu appelles ça de l’archéologie?

(Indiana Jones et la dernière croisade, Steven Spielberg)

Melissa officinalis, Mélisse officinale, Poitiers bords de Boivre

Fleur de Mélisse officinale: une corolle blanche formée d'une lèvre supérieure concave et échancrée et d'une lèvre inférieure trilobée (en 3 lobes inégaux).


Car Melissa officinalis est terriblement rustique: elle tolère tous les sols. Sa faculté à drageonner (reproduction végétative) et à se ressemer spontanément, couplée à sa capacité d'adaptation, en font une invité exubérante au jardin. Ceci dit, il y a des invasions plus désagréables que celle de Melissa officinalis qui embaume l'atmosphère et régale les abeilles!


Melissa officinalis, Mélisse officinale, Poitiers bords de Boivre

Mélisse officinale, Poitiers bords de Boivre


Les feuilles de Melissa officinalis s'abîment dans le courant de l'été, dégageant une odeur de moins en moins avenante. Si vous tentez d'apprivoiser la Sauvage au jardin ou au balcon, c'est le moment pour la tailler; elle donnera de nouvelles feuilles saines, et vous couperez court à ses nombreux semis spontanés, limitant ses débordements.


Melissa officinalis, Mélisse officinale, Poitiers bords de Boivre

Feuilles de la Mélisse officinale en été: opposées, ovales, largement crénelées ou dentées.


On lit souvent que la Mélisse attire les insectes sympathiques au jardin (abeilles en tête) tout en repoussant ceux qui ont moins bonne presse (punaises, pucerons, moustiques…). Cette considération exagérée tend surtout à prouver à quel point l’homme l'affectionne. En réalité, la Mélisse est une hôtesse généreuse pour nombre d’insectes, au risque de se faire croquer par de drôles de bestioles. Ainsi, les rejetons de la Casside verte (Cassida viridis), un coléoptère qui apprécie particulièrement les Lamiacées, peuvent la grignoter sans modération. Ses larves arborent en toutes circonstances un bonnet d’excréments afin de couper l’appétit de leurs prédateurs !

Cassida viridis, Sauvages du Poitou!

Cassida viridis, Casside verte, Poitiers bords de Boivre Cassida viridis, Casside verte, Poitiers bords de Boivre
Casside verte sur Mélisse, larve et imago, Poitiers bords de Boivre

Mais laissons les Cassides et leur terrible chapeau décourager d'autres gourmands. La délicieuse odeur de citronnelle de la Mélisse ne trompe pas: ses feuilles comestibles parfument à merveille plats et desserts. Sa tisane est digestive et apaisante (particulièrement efficace sur les terrains anxieux, spasmodiques ou les sujets susceptibles de tachycardie nerveuse). L'essence de Mélisse pure peut même provoquer une sensation d'engourdissement et un ralentissement du pouls... Plus modérément, son effet relaxant en fait une excellente candidate pour la dernière tisane de la soirée. Bonne nuit citronnée!
Quand je suis avec toi je suis plus calme, je respire plus lentement, même si mon cœur bat plus vite.
(Ma première fois, Marie-Castille Mention-Schaar)

Pour aller plus loin:

- Melissa officinalis sur Tela-botanica

- La Mélisse à travers l'histoire sur le blog Books of Dante

- La Mélisse par Nathalie Ronat (thèse de la Faculté de Pharmacie)


Melissa officinalis, Mélisse officinale, Poitiers bords de Boivre

Mélisse officinale en graine, Poitiers bords de Boivre

 

Amarantes, les super-héros
Date 29/08/2015
Ico Villes, chemins & terrains vagues

Amaranthus deflexus, Amarante couchée, Poitiers gare

Amarante couchée: introduite en France au début du 20ème siècle, l'Amarante couchée tend à devenir commune au cœur des villes.


Les Amaranthus (Amarantes ou Argon en poitevin saintongeais) appartiennent au clan qui porte leur nom, Amaranthaceae. Leurs fleurs minuscules sont généralement verdâtres ou rougeâtres, avec un périanthe herbacé, sec ou membraneux. Amarantos en grec signifie «qui ne flétrit pas»: même cueillies, leurs fleurs ne risquent guère de faner.


Le genre Amaranthus compte en France une douzaine d’espèces peu évidentes à différencier et sujettes à hybridation. On peut croiser au cœur des villes, entre autres: Amaranthus deflexus (Amarante couchée),  Amaranthus retroflexus (Amarante réfléchie), Amaranthus hybridus (Amarante hybride) et Amaranthus blitum (Amarante livide).


Amaranthus deflexus, Amarante couchée, Poitiers gare

Amarante couchée, Poitiers quartier gare


L'Amarante couchée (A.deflexus) et l'Amarante livide (A.blitum) présentent des ports étalés sur le sol. Les feuilles nous permettent de les différencier, ovales (ou rhomboïdales) chez l'Amarante couchée, échancrées (émarginées) à leur bout pour l'Amarante livide.


Amaranthus blitum, Amarante livide, Poitiers centre

Feuilles émarginées de l'Amarante livide, Poitiers centre


L'Amarante réfléchie (A.retroflexus) et l'Amarante hybride (A.hybridus) se distinguent par des ports dressés avec presque un mètre de hauteur à pleine maturité. Chez l'Amarante réfléchie, la tige et les pétioles sont fortement pubescents. Les feuilles ont souvent un bord de limbe ondulé. Chez l'Amarante hybride, tige et pétioles sont glabres ou légèrement velus.


Amaranthus retroflexus, Amarante réfléchie, Nouaillé-Maupertuis (86)

Amarante réfléchie, Nouaillé-Maupertuis (86)


Vous l'aurez compris, ces quelques conseils d'identification sont loin d'être suffisants ou exhaustifs! D'autant plus que les différences s'amenuisent lorsqu'on observe des Amarantes sur un bout de trottoir misérable, ou la plante pousse et se développe comme elle peut, à partir du peu qu'elle trouve... L'examen minutieux de leurs fleurs minuscules, assisté d'une flore experte, sont souvent nécessaires pour aller jusqu'à l’espèce.


Amarnthus hybridus, Amarante hybride, Buxerolles (86)

Amarante hybride, Buxerolles (86)


Les Amarantes réfléchie (A.retroflexus), hybride (A.hybridus) et livide (A.blitum) sont des annuelles, principalement pollinisée par le vent. Elles se resèment abondamment, produisant plusieurs milliers de graines par pied.


L'Amarante couchée (A.deflexus) est une vivace solidement enracinée. Au jardin, cette dernière peut se montrer envahissante... Il faut dire qu'elle ne craint guère que les limaces et les escargots, ces derniers n'étant pas légions à l'heure estivale où la Sauvage pointe le bout de ses feuilles.

J’ai un ami coincé dans l’œsophage d’une limace.

(Epic la bataille du royaume secret, Chris Wedge)

Pourtant, d'autres variétés d'Amarantes spécialement sélectionnées pour la culture ou l'ornement peuvent se révéler intéressantes à côtoyer.


Amaranthus deflexus, Amarante couchée, Poitiers quartier Chilvert

Amarante couchée: une usine à graines.


Car les Amarantes étaient cultivées par les amérindiens (Arizona), les Incas, les Mayas ou encore les Aztèques pour leurs graines avec lesquelles ils confectionnaient une farine (sans gluten) et des galettes. Les civilisations précolombiennes considéraient d'ailleurs la Sauvage (alors domestiquée) comme une plante sacrée et lui réservait une place de choix jusque dans leurs rituels.


C’est en tant que légumes (ainsi que pour leurs qualités ornementales) que nombre d’Amarantes furent introduites en Europe. Leurs grains et leurs jeunes feuilles riches en protéines, en vitamines A, C et en sels minéraux, sont consommées crues ou cuites comme des épinards.


Les Amarantes ont finalement quitté les jardins pour trouver la liberté au cœur des villes et des champs cultivés où elles apprécient les excès d’azote. Les espèces les plus rudérales, comme l’Amarante couchée (A.deflexus), furent probablement importées accidentellement, leurs graines s’étant introduites clandestinement via les transports de marchandises.


Amaranthus deflexus, Amarante couchée, Poitiers quartier gare

Amarante couchée: aux sombres héros du caniveau.

Et je voudrais remercier ma grand-mère pour avoir toujours été aussi gentille avec moi, et de m’avoir aidé à sauver le monde et puis tout ça.
(Mars Attacks, Tim Burton)

La culture de l'Amarante reste d'actualité dans des pays comme le Kenya, l'Ouganda, la Zambie ou le Zimbabwe. Sont généralement retenues des variétés annuelles à grandes feuilles, comme l'Amarante fournaise (A.tricolor), ou à graines, comme l'Amarante élégante (A.hypochondriacus), l'Amarante hybride (A.hybridus), l'Amarante à queue de renard (A.caudatus) ou encore l'Amarante rouge (A.cruentus).


Amaranthus caudatus, Amarante à queue de renard, Poitiers quartier Chilvert

La spectaculaire Amarante à queue de renard


Une O.N.G. kényane - Strategic Poverty Alleviation Systems - invite à considérer la culture de l'Amarante comme une solution face aux problèmes de malnutrition du continent africain: plus nutritive que le soja, plus facile à cultiver, elle tolère les sols pauvres, secs, se montre résistante face aux prédateurs et aux maladies et requiert peu d'eau...


Alors la prochaine fois que vous croisez un membre du clan Amaranthus, regardez de plus près: il se pourrait que derrière un masque de mauvaise herbe citadine, incognito sur un bout de trottoir, se cache le membre d'une famille de super Sauvages. Même si certaines d'entre elles (A.deflexus, A.retroflexus, A.hybridus) sont surveillées dans certaines régions françaises: il ne faudrait pas que, basculant du côté obscure de la force, leurs supers pouvoirs transforment ces globe-trotteuses en de nouvelles invasives sur notre sol!


Amaranthus, Sauvages du Poitou


Pour aller plus loin:

- Amaranthus deflexus sur Tela-botanica

- Amaranthus retroflexus sur Tela-botanica

 

Ailanthe, l'hydre végétale
Date 20/08/2015
Ico Grand banditisme (invasives)

Ailanthus altissima, Ailanthe Faux-vernis du Japon, Vouillé (86)

Feuille imparipennée de l'Ailanthe Faux-vernis du Japon


Ailanthus altissima (Ailanthe ou Faux-vernis du japon) appartient à la petite famille d'arbres et de plantes tropicales Simaroubaceae. Ce spécimen nous permet d'ouvrir une nouvelle catégorie sur Sauvages du Poitou, celle du «Grand banditisme». Ici, pas de casses de banques, mais quelques végétaux suffisamment invasifs pour engendrer des inquiétudes environnementales à l'échelle locale (à tort ou à raison). Avec Ailanthus altissima, c'est surtout les chefs de trains qui s'inquiètent, tant la hors-la-loi prolifère le long des lignes de chemin de fer!


Ailanthus altissima, Ailanthe Faux-vernis du Japon, Poitiers Mérigotte

Forêt squelettique d'Ailanthe Faux-vernis du Japon en hiver, Poitiers Mérigotte


Ailanthus altissima est un arbre originaire de Chine, à croissance rapide. Son nom vient de l'expression chinoise Ailanto, «Arbre du paradis». Le végétal ne le doit pas à sa grandeur (en moyenne 15m de hauteur à maturité), mais à sa promptitude à monter au ciel (il peut atteindre sa taille adulte en moins de 25 ans). Dans les grandes villes chinoises, on lui donne également le sobriquet moins sympathique de Chouchun, soit le «Printemps puant»! Il est vrai que les feuilles et les fleurs mâles (l'arbre est dioïque) dégagent une odeur plutôt désagréable...


Ailanthus altissima, Ailanthe Faux-vernis du Japon, Poitiers Mérigotte

Jeune feuille alternes, composée pennée de l'Ailanthe Faux-vernis du Japon


Importé en occident pour «enchinoiser» les jardins, Ailanthus altissima a su se faire apprécier pour son allure et sa culture aisée, tout particulièrement au cœur des cités et des zones industrielles. Car l'arbre est un dur à cuire: il ne craint ni la sécheresse, ni les pollutions comme le dioxyde de soufre, la poussière de ciment, les fumées, l'ozone, le mercure... La SNCF, ou plutôt les compagnies qui l'ont précédée, y ont vu un excellent moyen de verdir les abords misérables des voies ferrées, tout en consolidant les talus qui les longent grâce à ses puissantes racines.


Ailanthus altissima, Ailanthe Faux-vernis du Japon, Poitiers Mérigotte

Ailanthe Faux-vernis-du-Japon: attention danger?

Chéri. J’ai quelque chose à te dire... il y a une famille de chinois dans notre salle de bains.

(500 jours ensemble, Marc Webb)

Et c'est là que la nature échappe au bon vouloir de l'homme... La formidable adaptation d'Ailanthus altissima aux milieux pollués, où la concurrence végétale est forcément réduite à peau de chagrin, combinée à sa croissance rapide, l'on promu sur la liste rouge des invasives dans de nombreux pays (Danemark,  Hongrie, Suisse,  Espagne,  Canada  et  USA; en France, on s'en méfie plus ou moins selon les régions). De plus, Ailanthus altissima affiche une efficacité insolente dans ses modes de reproduction: véritable usine à graines (celles ci sont dispersées par le vent), l'arbre est capable de propager de nombreux rejets ou de se cloner depuis un fragment de racine (reproduction végétative). Fauché à la base du tronc, il drageonne et repart de plus belle, se multipliant, telle une hydre!


Ailanthus altissima, Sauvages du Poitou


Ailanthus altissima, Ailanthe Faux-vernis du Japon, Poitiers quartier gare

Samares de l'Ailanthe Faux-vernis-du-Japon, Poitiers quartier gare


Ailanthus altissima peut se montrer très pénible dans les jardins particuliers. Sa prolifération spectaculaire en milieu citadin devrait surtout nous inciter à nous inquiéter sur le triste état des sols, d'avantage que sur le Sauvageon lui-même: Ailanthus altissima pousse souvent là où rien ne pousse, à l’exception d'autres gangsters increvables comme la Renouée du Japon, le Robinier faux-accacia ou le Buddleia de David...


Ailanthus altissima, Ailanthe Faux-vernis du Japon, Poitiers bords de Clain

Petits bourgeons hémisphériques et cicatrices foliaires en forme de cœur de l'Ailanthe Faux-vernis du Japon.


Et dans la mesure où les villes restent souvent des lieux peu propices à une végétation diversifiée, reconnaissons au moins une qualité à Ailanthus altissima: une enquête récente («Les pieds d'arbre en ville», par Vigie Nature) portant sur la biodiversité au pieds des arbres citadins montre que Ailanthus altissima n'est pas le plus hostile lorsqu'il s'agit de cohabiter avec les autres Sauvages. C'est même à son pied, et au pied du Platane (Platanus hispanica), que l'on trouve le plus grand nombre d’espèces spontanées.


Les chinois d'hier et d'aujourd'hui utilisent leur «Arbre du paradis» pour fabriquer bon nombre de pharmacopées médicales traditionnelles. La toxicité de la Sauvage (feuilles et écorces peuvent donner des irritations allergiques) nous incite cependant à couper court et à en déconseiller tout usage, interne ou externe.


Ailanthus altissima, Ailanthe Faux-vernis du Japon, Poitiers bords de Clain

Ailanthe Faux-vernis du Japon dans la force de l'âge.


Les interactions entre Ailanthus altissima et l'homme à travers l'histoire sont remarquables, qu'elles soient volontaires, accidentelles, amicales ou conflictuelles. Le rôle que l'arbre a joué dans l'industrie textile en est une illustration: l'arbre est la plante hôte des chenilles du Bombyx de l'Ailanthe (Samia cynthia). Les cocons de ces dernier permettent de confectionner une soie meilleure marché (bien que plus grossière) que la soie véritable (celle des Bombyx du mûrier, Bombyx mori). Des colonies d'Ailanthus altissima furent ainsi installées dans les Cévennes au 19ème siècle pour accueillir sur notre territoire le Bombyx de l'Ailanthe et remplacer les célèbres vers à soie, alors ravagés par la maladie. L'industrie ne remporta pas un franc succès, les européens préférant la finesse et la brillance de la véritable soie. Subsistent aujourd'hui au cœur des Cévennes, à l'heure des tissus de synthèse, de vastes colonies d'Ailanthus altissima.


Quant à son papillon exotique, le Bombyx de l'Ailanthe, il vole encore ici et là. Il y a cependant peu de chances de le croiser dans le Poitou: les derniers spécimens observés en France se cantonnent autour de Paris, dans les régions bordelaise et alsacienne.


Pour aller plus loin:

- Ailanthus altissima sur Tela-botanica

 

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