Ico Liste des Sauvages par noms
Ico Retrouver une Sauvage par l'image
Ico Initiation à la botanique joyeuse!
Ico Villes, chemins & terrains vagues
Ico Prairies
Ico Haies & forêts
Ico Murs et rocailles
Ico Zone humide
Ico Grand banditisme (invasives)
Ico Bestioles
Ico Rencontres et billets d'humeur

Résultat de votre recherche


1 ... 24 25 26 27
Ficaire, la petite baigneuse
Date 29/03/2015
Ico Zone humide

Ranunculus ficaria, Ficaire, Poitiers bords de Clain

Ficaire, Poitiers bords de Clain


Ranunculus ficaria (ou Ficaria verna, Ficaire) appartient à la vaste famille des Ranunculaceae, dont les membres bigarrés ont pour point commun leur toxicité (Ranuculus ficaria n'étant pas la plus virulente du gang, étant même comestible sous forme de jeune pousse).


Elle colonise les bords de rivières, les sous bois et les fossés gorgés d'eau; elle indique souvent un sol riche mais mal drainé en dehors de ces contextes.


Ranunculus ficaria, Ficaire, Poitiers bords de Boivre

Feuilles charnues de la Ficaire en hiver: entières, réniformes ou cordées.


La Ficaire n'est visible qu'en hiver et au printemps, se cachant sous terre le reste de l'année sous forme de racines tubérisées (c'est une vivace). Elle manque donc la grande fête estivale du monde végétal.

- Vous êtes en retard!
- Un magicien n’est jamais en retard, ni en avance d’ailleurs. Il arrive précisément à l’heure prévue.

(Le seigneur des anneaux I, J.R.R. Tolkien)

Ranunculus ficaria, Ficaire, Poitiers bords de Boivre

Fleur de la Ficaire: 6 à 12 pétales, 20 à 40 étamines libres entourent de nombreuses carpelles au centre.


Ses surnoms sont légions à travers le pays: Billonée, Clair-bassin, Ganille, Jaunereau, Petit bassinet, Éclairette, Pot au beurre, Épinard des bûcherons (ce qui nous laisse à penser qu'elle fut consommée jadis), Herbe aux hémorroïdes (car elle a la réputation de pouvoir les soigner), Grenouillette (sans doute à cause de son attirance pour l'eau, le nom de famille Ranunculus trouverait d'ailleurs ses origines dans le mot latin Rena, «grenouille».)...

- Pour rendre une chose magique, vois-tu, il faut découvrir son vrai nom. Dans mon pays, nous gardons caché notre vrai nom, toute la vie durant, de tous, sauf ceux en qui nous avons entière confiance; car un nom recèle un grand pouvoir...

(Terremer, Ursula Le Guin)

Sans doute est-ce là la rançon de son succès; la Ficaire choisit de briller à l'heure où la nature manque encore de couleurs. Lors des promenades au sortir de l'hiver, on ne croise guère que ses boutons dorés et ses feuilles en cœur (simples, entières, à base engainante).

Ranunculus ficaria, Sauvages du Poitou


Ranunculus ficaria, Ficaire, Roches-Prémarie-Andillé (86)

Au sortir de l'hiver, première fleur (Ficaire) et premier butineur (Éristale).


Ce sont les fourmis qui disséminent ses petits fruits (akènes), mais la floraison précoce de la Ficaire ne lui permet pas de trop miser sur la reproduction sexuée; les insectes pollinisateurs sont encore peu nombreux en début de printemps. Elle s'appuie d'avantage sur ses tubercules en forme de figues pour assurer son clonage; ce qui peut la laisser paraître envahissante, pourvu qu'elle déniche un coin de terre frais et humide.


Ranunculus ficaria, Ficaire, Poitiers bords de Boivre

Ficaire, Poitiers bords de Boivre


Pour aller plus loin:

- Identification assistée par ordinateur

- Ranunculus ficaria sur Tela-botanica

- Petite Éclaire, la messagère du printemps sur le site de Zoom Nature


(Meloe violaceus, Méloé violet, Saint Benoît (86)

Le Méloé violet (Meloe violaceus), un gros coléoptère, « brouteur » de feuilles de Ficaire, son menu de printemps préféré!

 

Séneçon commun, l'explorateur
Date 28/03/2015
Ico Villes, chemins & terrains vagues

Senecio vulgaris, Séneçon commun, Poitiers porte de Paris

Séneçon commun, Poitiers porte de Paris


Senecio vulgaris (Seneçon commun ou Sanisson — pour Séneçon — en poitevin-saintongeais) est une Asteraceae, une plante dont chaque fleur discrète est composée en réalité d’une multitude de petites fleurs accolées les unes aux autres (on parle alors de capitule).


Senecio vulgaris, Séneçon commun, Poitiers quartier gare

Fleurons tubulés du Séneçon commun, Poitiers quartier gare


Senecio vulgaris apprécie les excès d’azote et donc les pots d’échappements, ce qui en fait une vagabonde commune des bords de routes. Elle fait partie du top 10 des Sauvages les plus communes de nos cités (source: Sauvages de ma rue)!


Senecio vulgaris, Séneçon commun, Poitiers bords de Clain

Séneçon commun: le vent l'emportera ! (akènes)


Pionnière, sauvage et solitaire, cette annuelle est mal à l’aise en présence d’autres végétaux et affectionne tout particulièrement les terrains découverts, les terra incognita que nulle racine n’a encore traversées. Elle adapte sa prestance au sol sur lequel elle pousse: fière et haute sur les sols fertiles, discrète et prostrée sur les sols misérables. C’est en hiver que la Sauvage se fait le plus remarquer, l’absence de concurrence végétale et de compagnie lui permettant de s’exprimer pleinement.


Séneçon commun, Sauvages du Poitou!


Senecio vulgaris, Séneçon commun, Poitiers quarteir Bellejouanne

Séneçon commun : à la conquête du parking du supermarché.

Je suis prêt à aller n'importe où, pourvu que ce soit en avant.

(David Livingstone)

Les fruits volants de Senecio vulgaris forment des petits «pompons» blancs, comme les têtes blanches d'une bande de vieillards : Senecio dérive du latin senex qui signifie «âgé». Dispersées par la bise, les semences ne craignent ni le froid — c’est une des rares plantes capable de germer et de fleurir au cœur de l’hiver —, ni la plupart des herbicides; une résistance héritée de nombreuses générations d’exploratrices. Son esprit de conquête assure sa présence dans toutes les zones tempérées du globe.


Senecio vulgaris, Séneçon commun, Biard aérodrome (86)

Vol au-dessus d'un nid de Sauvages pour cet akène de Séneçon commun.


A noter que les plantes anémochores comme Senecio vulgaris savent profiter d’autres moyens de transports que le vent : le passage des voitures, des camions et des trains peuvent leur permettre de prolonger le voyage. Ainsi, on voit le Senéçon du Cap (Senecio inaequidens), une sauvage sud-africaine nettement plus expansive, progresser peu à peu vers le nord de la France d’une gare à l’autre, avant que de conquérir les villes.


Senecio vulgaris, Séneçon commun, Poitiers Chilvert

Séneçon commun, un aventurier timide, mais un aventurier quand même!


La légère toxicité du Séneçon commun le place à l’abri des cueillettes, son allure chétive à l’abri des bouquets et son enracinement peu profond à l’abri de la haine des jardiniers qu’il n’effraie guère. Bref, malgré son omniprésence et son goût de l’aventure, le Séneçon commun est un explorateur qui fait rarement la une des magazines !


Séneçon commun, Sauvages du Poitou!


Pour aller plus loin:

- Norb de Sauvages du Poitou raconte le Séneçon commun au micro de France Bleu Poitou.

- Identification assistée par ordinateur

- Senecio vulgaris sur Tela-botanica




Senecio viscosus, Séneçon visqueux, Poitiers quatier gare

On peut aussi rencontrer dans les milieux urbains et misérables (cimetières, parkings, trottoirs, graviers…) le Séneçon visqueux (Senecio viscosus). Contrairement au Séneçon commun, le Séneçon visqueux est poisseux au toucher et ses capitules possèdent de minuscules fleurons ligulés enroulés sur eux-mêmes.

 

Lamier pourpre, le cœur sur la feuille
Date 17/03/2015
Ico Villes, chemins & terrains vagues

Lamium purpureum, Lamier pourpre, Poitiers bords de Boivre

Lamier pourpre, Poitiers bords de Boivre


Lamium purpureum (Lamier pourpre ou  Ortige de grange en poitevin-saintongeais) appartient à la vaste famille des Lamiaceae, les plantes à tige carrée et à fleur en bouche. Un œil peu intéressé par les choses de la vie pourrait confondre le Sauvageon avec les piquantes Orties (Urtica), mais le Lamier pourpre n'a jamais piqué personne. Il dégage tout au plus une odeur légèrement poivrée s'il nous prend à froisser sa robe entre les doigts.


Lamium purpureum, Lamier pourpre, Poitiers bords de Clain

Grande Ortie (à gauche) et Lamier pourpre (à droite).

- Qu’est-ce que tu as fait pendant toutes ces années ?

- Je me suis levé tôt.

(Il était une fois en Amérique, Sergio Leone)

Le Lamier pourpre est une des premières fleurs sauvages de l'année. Il offre ses lèvres et son nectar dès le début du mois de mars aux insectes. Les feuilles apicales rougissantes appâtent la clientèle de loin, puis les motifs plaqués sur la lèvre inférieur des fleurs guident les butineurs vers ce qui sera peut-être leur premier bar à nectar de l’année. Les insectes disposant de peu de ressources en début de printemps, il est de bon ton de laisser les colonies de Lamiers pourpres, à l’enracinement peu profond, couvrir les terres en attente de culture.


Lamium purpureum, Lamier pourpre, Poitiers bords de Boivre

Avis aux voisins et aux agents municipaux au sortir de l'hiver! (Lamier pourpre)


Ses petits fruits grisâtres (tétrakènes) contiennent huiles et substances appréciées des fourmis pour nourrir leur couvain; c'est d'ailleurs ces dernières qui assurent la dispersion des graines pour les saisons suivantes (c'est une annuelle). Le Lamier pourpre aime les excès d’azote; c’est pourquoi il affectionne aussi les bords de route arrosés par les pots d’échappements.


Lamium purpureum, Lamier pourpre, Poitiers bords de Boivre

Couvert rougissant du Lamier pourpre au début du printemps: des feuilles opposées décussées, ovales, cordée et crénelées.


La tige traçante et souterraine du Lamier pourpre se plait dans les terres laissées à nue des potagers en attente de culture. Ses feuilles velues offrent une couverture d'hiver nécessaire au sol. Son enracinement peu profond en fait un invité discret qui sait s'effacer rapidement au moment voulu (à l'heure des plantations).


Lamium purpureum, Lamier pourpre, Poitiers bords de Boivre

Fleurs du Lamier pourpre: une corolle formée par une lèvre supérieure entière et concave, une lèvre inférieure trilobée (les deux lobes latéraux ne forment guère plus que deux petites dents; le lobe médian, plus large, sert de piste d’atterrissage pour le butineurs).


Toutefois, lorsqu'il est cueilli, le Lamier pourpre peut se déguster en salade, en condiment ou sautée à la poêle; peu importe les modes et les recettes, il est toujours généreux en fer et en sels minéraux. On peut donc considérer qu'en plus d'être précoce, fécond et serviable, Le Lamier pourpre n'est guère rancunier... Vous l'aurez compris, il est difficile de lui trouver des défauts! Outremanche, les Lamiers répondent d'ailleurs au surnom d’«Archanges» (en fait à cause de leurs feuilles opposées qui évoquent une paire d’ailes): en anglais, il est l'Archange pourpre, Purple Archangel!


Lamier pourpre: un aange pousse! Sauvages du Poitou


Lamium maculatum, Lamier maculé, Migné-Auxances (86)

Le Lamier maculé (Lamium maculatum,), un proche membre du clan Lamiacées, bien plus grand que le Lamier pourpre, vivace, malheureusement rare au nord ouest de la France.


Lamium hybridum, Lamier hybride, Pommier (69)

Un autre Lamier printanier, le Lamier hybride (Lamium hybridum), dont les feuilles profondément et irrégulièrement dentées affichent une base en pointe.


Lamium amplexicaule, Lamier amplexicaule, Poitiers Porte de Paris

Le Lamier amplexicaule (Lamium amplexicaule), une annuelle des friches chaudes et sèches. Ses feuilles supérieures sont presque «soudées» deux par deux. Certaines de ses fleurs sont cléistogames: elles ne s’ouvrent pas, s'autofécondant sans l'aide des butineurs. D’autres sont épanouies, munies d’un long tube, mais généralement stériles... Allez comprendre!


Pour aller plus loin:

- Norb de Sauvages du Poitou raconte le Lamier pourpre au micro de France Bleu Poitou

- Lamium purpureum: identification assistée par ordinateur

- Lamium purpureum sur Tela-botanica

- Lamium maculatum: identification assistée par ordinateur

- Lamium maculatum sur Tela-botanica

- Lamium hybridum sur Tela-botanica

- Lamium amplexicaule sur Tela-botanica

- Lamium amplexicaule: identification assistée par ordinateur


Lamium purpureum et Gonepteryx rhamni, Poitiers bords de Boivre

Un des premiers butineurs au sortir de l'hiver: le Citron (Gonepteryx rhamni), un adepte du Lamier pourpre, forcément!


La Punaise pie, Tritomegas bicolor, Poitiers chemin de la Cagouillère

Les Lamiers n’intéressent pas seulement les butineurs : les larves de la Punaise noire à quatre taches blanches (Tritomegas bicolor), surnommée « Punaise pie » à cause de son costard impeccable, s’alimentent sur diverses Lamiacées comme les Lamiers (Lamium spp.), les Épiaires (Stachys spp.) ou les Ballotes (Ballota spp.).

 

1 ... 24 25 26 27

MP  Mighty Productions
> Blogs
> Sauvages du Poitou
 
RSS       Mentions légales       Comms  Haut de la page