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Reine-des-prés: la Spirée qui inspira l'Aspirine
Date 20/08/2018
Ico Zone humide

Filipendula ulmaria, Reine-des-prés, Nouaillé-Maupertuis (86)

Reine-des-prés, Nouaillé-Maupertuis (86)


Filipendula ulmaria (Reine-des-prés) appartient au clan Rosaceae, celui des Roses et des Ronces bien sûr, mais aussi celui des célèbres Cerisiers, Pommiers, Poiriers et autres géants producteurs de fruits. Une famille incontournable pour l'alimentation humaine, à qui la Reine-des-prés fait honneur, même si sa consommation est aujourd'hui tombé en désuétude: comestible, elle a servi a aromatiser desserts, glaces, boissons, confitures, dentifrices même! Plus simplement, l'infusion de ses fleurs (récoltés avant leur épanouissement puis séchées) présente un parfum proche de l'amande. La tisane de ses parties aériennes (feuilles surtout) vendue dans le commerce, bien qu'agréable, présente moins de saveur.


Des petites fleurs à cinq pétales (réunies en corymbes), des feuilles composées (imparipennées et doublement dentées), des stipules exubérants (demi-circulaires et dentées) sont autant de caractéristiques qui marquent l’appartenance au clan Rosacée.


Filipendula ulmaria, Reine-des-prés, Poitiers bords de Boivre

Filipendula ulmaria: uImaria serait tiré de «Ulmus», l'Orme, ses folioles ressemblant aux feuilles de l'arbre.

Je te laisse en train de barboter et vingt ans après, je te retrouve encore dans l'eau.

(Le Grand Bleu, Luc Besson)

La Reine-des-prés est une vivace qui colonise les prairies humides, les mégaphorbiaies baignées de soleil, les lisières d'aulnaies où elle côtoie d'autres géantes (jusqu'à 1m50 de hauteur pour la Reine-des-prés) comme l'Eupatoire à feuilles de chanvre (Eupatorium cannabinum), l'Angélique sylvestre (Angelica sylvestris) ou la Cardère sauvage (Dipsacus fullonum). Elle signe les sols engorgés en eau et en matière organique végétale: si vous voulez en faire la culture, il vous faudra lui trouver une parcelle fraiche, riche où elle ne connaitra jamais la soif.


Sous terre, les tubercules de la Reine-des-prés (également comestibles, bien qu'amers) semblent pendus à un réseau de fibres: la Sauvage leur doit son nom scientifique Filipendula, littéralement «suspendu à un fil» en latin.


Filipendula ulmaria, Reine-des-prés, Poitiers bords de Boivre

Très mellifère, la Reine-des-prés est aussi surnommée «Plante aux abeilles».


A milieu du 19ème siècle, l'Abbé Obriat (Haute Marne) s'intéresse à l'usage médical de la Reine-des-prés, propulsant la Sauvage au panthéon des grandes médicinales. Le religieux utilise largement la plante — alors connue sous le nom de Spirée (à cause de ses fruits spiralés) — pour ses vertus diurétiques et anti-rhumatismales. D'autres hommes de science poursuivent l'investigation, mettant en évidence l'acide spirique concentré dans la plante, à partir duquel sera synthétisé un des principes actifs les plus célèbres au monde, et de loin le plus consommé: l'acide acétylsalicylique. C'est ce dernier que la firme Bayer dépose (1899) sous le nom d'«Aspirine», en hommage à la «Spirée». Ainsi, à l'aube du 20ème siècle, la Reine-des-prés devient aussi la reine des pharmacies!


Filipendula ulmaria, Reine-des-prés, Poitiers bords de Boivre

Fruits (akènes) en spirale de la Reine-des-prés: La Spirée qui inspira l'Aspirine!

C'est l'heure des médicaments, l'heure des médicaments!

(Vol au-dessus d'un nid de coucou, Miloš Forman)

Même si la Reine-des-prés n'est pas un cachet d'Aspirine, sa consommation est à proscrire pour toute personne qui serait allergique au médicament. Cette précaution étant prise, la Sauvage reste une incontournable des herboristeries (ses sommités fleuries sont inscrites à la liste A de la Pharmacopée française), généralement utilisée dans le traitement des douleurs articulaires mineures, voir des maux de tête, des courbatures ou des états grippaux...


Reine-des-prés ou Belle-des-champs? Sauvages du Poitou!


Ses vertus diurétiques on font également la reine des «tisanes régimes». Rafraichissante dans les cas d'acidité gastrique ou d'ulcères (causés par un excès d'Aspirine?!), on pourrait penser qu'il n'y a guère que les chagrins d'amour qu'elle ne peut soulager (pour soigner ces derniers, songez plutôt à un bouquet de Sauge!).


Certains auteurs reconnaissent des qualités similaires à une autre Spirée, une sœur moins célèbre, peu commune dans le nord de la France: la Spirée filipendule (Filipendula vulgaris). Vivace (25 à 50cm de hauteur), cette dernière préfère les prés secs aux praires humides.

Filipendula vulgaris, Spirée filipendule, Beauvoir (86)
Corymbes rameux et feuilles imparipennées finement découpées de la Spirée filipendule.


Et puisqu'on évoque les liens familiaux, approchons nous d'Olivier Pouvreau, lépidoptériste de Sauvages du Poitou, qui semble avoir repéré quelques paires d'ailes virevoltant autour de notre Reine-des-prés...



Le Petit monde de Filipendula ulmaria


Parmi les nombreux insectes gravitant autour de Filipendula ulmaria, il est un papillon dont le nom est un peu trompeur : le Nacré de la sanguisorbe (Brenthis ino) aurait dû s’appeler Nacré de la reine-des-prés puisque celle-ci correspond à la plante-hôte larvaire préférée de sa chenille.


Brenthis ino, Nacré de la sanguisorbe (crédit photo: Olivier Pouvreau)

Nacré de la sanguisorbe : une allure générale élancée et une bordure marginale noire continue au dessus des ailes.


Brenthis ino, Nacré de la sanguisorbe (crédit photo: Olivier Pouvreau)

Nacré de la sanguisorbe : une cellule entièrement jaune au dessous des ailes.


Ce papillon, très rare en Poitou (seulement deux stations connues dans la Vienne), plus commun en altitude (en Auvergne par exemple) est inféodé aux prairies humides où croît sa reine préférée. Le Nacré de la sanguisorbe passe facilement inaperçu car de nombreux voisins lui ressemblent comme deux gouttes d’eau. Le Nacré de la ronce (Brenthis daphne) notamment, assez commun en Poitou, joue son frère jumeau et fait tourner en bourrique les lépidoptéristes en herbe quand il s’agit de les différencier… Aussi, l’équipe de Sauvages du Poitou vous livre quelques clés utiles au cas où vous auriez affaire à ce terrible cas de conscience!


Brenthis daphne, Nacré de la ronce (crédit photo: Olivier Pouvreau)

Nacré de la ronce : une allure générale ronde et des taches noires marginales distinctes au dessus des ailes.


Brenthis daphne, Nacré de la ronce (crédit photo: Olivier Pouvreau)

Nacré de la ronce : une cellule envahie de brun au dessous des ailes.




Pour aller plus loin:

- Filipendula ulmaria sur Tela-botanica

- Filipendula ulmaria : identification assistée par ordinateur

- Filipendula vulgaris sur Tela-botanica

- Filipendula vulgaris : identification assistée par ordinateur

- La Reine-des-prés à travers l'histoire sur le blog Books of Dante


Filipendula ulmaria, Reine-des-prés, Poitiers bords de Boivre

Le port forcément royal de la Reine-des-prés, Poitiers bords de Boivre

 

Aigremoine eupatoire: le Thé des bois
Date 05/07/2018
Ico Villes, chemins & terrains vagues

Agrimonia eupatoria, Aigremoine eupatoire, Marçay (86)

Fleur de l'Aigremoine eupatoire, Marçay (86)


Agrimonia eupatoria  (Aigremoine eupatoire ou Grimoine en poitevin saintongeais) appartient à prestigieuse famille des Rosaceae, celle des Roses bien sûr (on en compte plus de 40.000 variétés!), mais aussi celle des Framboisiers, des Mûriers, des Pommiers et autres géants producteurs de fruits: les Rosacées fournissent l'essentiel des fruits consommés par l'homme en zone tempérée. Leurs fleurs affichent souvent (ce n'est pas une règle absolue) cinq pétales et cinq sépales. Leurs feuilles alternes et généralement stipulées sont souvent composées et dentées. L'Aigremoine, faute de réjouir les amateurs de confitures, affiche fièrement ses armoiries familiales avec ses fleurs jaunes à cinq pétales, presque sessiles (en réalité très courtement pétiolées), réunies en grappes allongées et ses feuilles imparipennées profondément dentées.


Agrimonia eupatoria, Aigremoine eupatoire, Marçay (86)

Feuilles imparipennées de l'Aigremoine eupatoire, à 5-9 folioles ovales-lancéolés, profondément dentés, entremêlés de segments plus petits.


L'Aigremoine eupatoire est une vivace qui dresse ses grappes (30 à 60cm de hauteur) dans les prairies sèches, les taillis, les bords de route et de chemins en été (commune sur le territoire français, la belle se fait plus rare sur le pourtour méditerranéen).


Agrimonia eupatoria, Aigremoine eupatoire, Buxerolles (86)

Pour fuir la fournaise au ras du sol en été, rien de tel que de grimper sur un brin d'Aigremoine eupatoire!


L'Aigremoine doit peut-être son nom à son affection pour les friches, agrios étant le «sauvage» en grec et monias le «solitaire». Si l'Aigremoine est assurément un(e) Robinson(ne) des terrains vagues, l’étymologie de son nom mérite bien quelques paragraphes supplémentaires, tant la belle a déjà fait couler d'encre au cours de l'histoire...


Agrimonia eupatoria et Daucus Carotta, Marçay (86)

Aigremoine eupatoire et Carotte sauvage (Daucus Carotta) méli-mélo: quand la nature fait de l'Ikebana.


Selon certains auteurs, c'est au souverain Mithridate VI Eupator (132-63 av.J.-C.) que l'Aigremoine emprunterait son nom d’espèce: eupatoria. On raconte que Mithridate consommait régulièrement diverses substances toxiques, à petite dose, afin de développer une résistance à l'égard tentatives d'empoisonnement sur sa royale personne. Bien sûr, Mithridate s'intéressait aussi aux antidotes: plusieurs Sauvages ont hérité du nom du roi botaniste, à l'image de notre Aigremoine eupatoire ou de l'Eupatoire à feuilles de chanvre (Eupatorium cannabinum), déjà croisée dans les pages de Sauvages du Poitou. Autant de plantes à qui l'on prêtait autrefois des vertus anti venin plutôt fantaisistes.


Mithridate VI Eupator, Sauvages du Poitou


Au-delà de la légende du «Roi des poisons», eupatoria n'est peut être qu'une variation autour du grec hêpar désignant le foie, la Sauvage étant jadis prescrite pour remédier aux troubles hépatiques... Quant à son nom de genre, Agrimonia, il pourrait aussi évoquer une «taie de l’œil» en grec (une taie est une tâche qui se forme sur la cornée), l'Aigremoine ayant été citée dans des médications visant à soigner certaines affections oculaires.


Difficile de démêler le vrai du malentendu (je vous recommande sur ce sujet l'enquête du site Books of dante, voir lien en bas de page), mais l'Aigremoine eupatoire reste une médicinale indétrônable des manuels de médecine populaire et de phytothérapie. On lui prête plus sérieusement des qualités astringentes, cicatrisantes, antidiarrhéiques, antidiabétiques... Aujourd'hui encore, les sommités fleuries de l'Aigremoine eupatoire sont inscrites à très officielle «liste A de la pharmacopée française». Attention toutefois: une espèce jumelle moins commune, l'Aigremoine odorante (Agrimonia procera), ne présente nulle vertus médicinales connues, les deux espèces pouvant s'hybrider à l'occasion.


Agrimonia eupatoria, Aigremoine eupatoire, Buxerolles (86)

Fruits crochus de l'Aigremoine eupatoire (des akènes enveloppés dans les restes du calice) qui agrippent les poils et les vêtements des animaux de passage pour dissémination (zoochorie); ceux de l'Aigremoine odorante présentent des crochets extérieurs réfléchis vers la tige à maturité.

Elle est rugueuse votre tisane...
(Le Gendarme et les Extra-terrestres, Jean Girault)

Même si elle est comestible et tendre, l'Agrimoine eupatoire est peu gouteuse et suscite moins de louanges côté cuisine. L'infusion de ses parties aériennes fleuries offre toutefois une boisson dorée au goût agréable, quoique que peu prononcé et forcément tannique: le «Thé des bois» (c'est un des ses surnoms). La réputation de la Sauvage dans les traitements des affections de la gorge et de la bouche faisait autrefois de ce thé (qui gagne à être complété d'une cuillère de miel) le chouchou des artistes: comédiens et chanteurs confiaient leurs cordes vocales au bon soin du breuvage sylvestre.

Agrimonia eupatoria, Aigremoine eupatoire, Poitiers
Pause autour d'une tasse de Thé des bois (Aigremoine eupatoire) au jardin


Agrimoine eupatoire, le thé des bois... Et des chanteurs! (Sauvages du Poitou)


Moins connue, l'utilisation de l'Aigremoine eupatoire à des fins tinctoriales permet de donner aux laines ou au coton une couleur d'or dite «nankin», quelque part entre l'abricot et le chamois: un doré tout à fait royal, disons... Eupatorien!


Agrimonia eupatoria, Aigremoine eupatoire, Marçay (86)

Aigremoine eupatoire: une ligne élégante tracée à l'encre d'or!


Pour aller plus loin :

- Agrimonia eupatoria sur Tela-botanica

- Agrimonia eupatoria : identifications assistée par ordinateur

- Agrimonia eupatoria à travers l'histoire sur le blog Books of Dante


Aigremoine eupatoire, Poitiers bords de Boivre

 

Mélampyre des champs: le Blé noir
Date 04/06/2018
Ico Prairies

Melampyrum arvense, Mélampyre des champs, Buxerolles (86)

Mélampyre des champs, Buxerolles (86)


Melampyrum arvense (Mélampyre des champs) appartient à la famille des Orobanchaceae, un clan qui regroupe nombre de Sauvages aux allures excentriques, plus ou moins parasitaires. Tel est le cas du Mélampyre des champs, qui conserve des fonctions chlorophylliennes tout en tirant sa subsistance des racines d'autres plantes autour de lui (essentiellement des Poacées ou Graminées). On dit qu'il est hémiparasite: comprenez à moitié pickpocket.


Melampyrum arvense, Mélampyre des champs, Buxerolles (86)

Mélampyre des champs : un compagnon que les Poacées préfèrent avoir en photo qu'en pension!

Ils font un pain dégueulasse... On se pète les dents dessus!

(Kaamelott, Alexandre Astier)

Le Mélampyre des champs est une annuelle qu'on croisera à l'occasion autour des champs et des prairies calcaires. L'affection que porte la Sauvage au clan Poaceae l'incite à fréquenter les céréales: elle vampirise parfois les champs de blés, où sa présence est modérément appréciée malgré sa belle allure. Non pas tant pour pour ses talents de suceuse de sève, mais parce que ses graines sombres se confondent et se mélangent avec celles du blé à l'heure des moissons. Lorsque c'est le cas, les semences du Mélampyre des champs donnent au pain des taches peu appétissantes, violacées-rougeâtres; une mie bigarrée un brin toxique pour certains auteurs, inoffensive pour d'autres... Difficile de trancher quant à la dangerosité de la baguette à pois rouges. Reste que la Sauvage doit à cette réputation son nom de baptême: Mélampyre vient du grec mélas, noir, et pyros, le blé, littéralement le «Blé noir».


Mélampyre des champs, le Blé noir (Sauvages du Poitou)


Melampyrum arvense, Mélampyre des champs, Buxerolles (86)

Moue boudeuse de la fleur du Mélampyre des champs... Le dessin lui a déplu?


Si gâcher le pain est un méfait difficile à pardonner pour un esprit français, parcourons tout de même les travaux de Gerard Ducerf: le botaniste nous apprend (Encyclopédie des plantes bio-indicatrices volume 3) que c'est précisément la carence en azote du sol qui lève la dormance du Mélampyre des champs. En parasitant et en freinant les ardeurs des Poacée — de grandes consommatrices d'azote — notre vampire végétal enraye la dégradation des sols dans lesquels on aurait trop puisé... Ainsi, le Mélampyre des prés assure un contrepouvoir salutaire face aux graminées et aux céréales lorsque celles-ci risquent d’appauvrir le milieu à l'excès; encore une fois, la nature est bien faite, et rien n'est jamais strictement mauvais ou nuisible à l'échelle de l'interdépendance.


Melampyrum arvense, Mélampyre des champs, Buxerolles (86)

Feuilles rudes du Mélampyre des champs: opposées, sessiles, lancéolées, linéaires.


Plutôt que de finir dans une boulangerie, Le Mélampyre des champs préfère l'assistance du peuple fourmi pour disperser ses graines sur le territoire (myrmécochorie). Les semences, équipées d'une substance nourricière (élaïosome) pour appâter les insectes, sont embarquées jusque dans les fourmilières ou abandonnée en cours de route.


Melampyrum arvense, Mélampyre des champs, Buxerolles (86)

Fruits (capsules) du Melampyre des champs: le «Blé noir», ou le côté obscur de la baguette.


Et pour susciter au plus tôt la compagnie des fourmis autour de ses fleurs, le Melampyre des champs affiche un autre festin très généreux à leur destination: des petites glandes noires (nectaires) chargées d'un précieux nectar sont parsemées sur ses bractées flamboyantes.


Melampyrum arvense, Mélampyre des champs, Buxerolles (86)

Nectaires sur les bractées du Melampyre des champs: un restaurant trois étoiles pour le peuple fourmi.


Le genre Mélampyre est riche d'une petite dizaine d’espèces, tous hémiparasites. On reteindra pour les plus courants sur le sol français:


Melapyrum cristatum, Mélampyre à crête, Saint Benoît (86)


Le Mélampyre à crête (Melapyrum cristatum), une annuelle aux bractées dentées comme des crêtes qui fréquente les lisière et les clairières forestières. Commun dans l'est du pays, il se fait de plus en plus rare au fur et à mesure qu'on se rapproche de la côte ouest.


Melampyrum pratense, Mélampyre des prés, Saint-Auvent (87)


Le Mélampyre des prés (Melampyrum pratense), une annuelle au longues fleurs jaunes pâles (blanches en fin de floraison) disposées par paires, qu'on rencontre dans tout le pays à l'ombre des sous bois. Le Mélampyre des prés a aussi pour habitude de côtoyer les fourmis (qui dispersent ses graines); mais un autre spectacle attend l'observateur chanceux près de ses colonies, comme pourrait le raconter Olivier Pouvreau, le lépidoptériste de Sauvages du Poitou :



Le petit monde de Melampyrum pratense


Melitaea, Sauvages du Poitou !


Quand la belle saison s’installe en Poitou, les prairies et lisières forestières s’égaient des papillons aux ailes orangées quadrillées de noir. Ils appartiennent au genre Melitaea (plus connu sous le nom de «Mélitées») dont l’étymologie vient de «miel», une référence non pas tant à leur couleur qu’à leur goût prononcé pour le nectar. Au sein de leur monde, l’une de ces Mélitées va nous occuper en particulier. Il s’agit de Melitaea athalia, appelée Damier Athalie ou justement, la Mélitée du mélampyre.


Melitaea athalia, Mélitée du mélampyre, Forêt de Moulière (photo Olivier Pouvreau)

Mélitée du mélampyre (Melitaea athalia), Forêt de Moulière (86)


S’il arrive de la trouver sur coteau calcaire, la Mélitée du mélampyre est avant tout familière des allées forestières où elle butine ronces, marguerites, renoncules, bruyères… En Poitou, c’est une bête de juin-juillet dont les émergences peuvent être par endroits assez spectaculaires. Le 29 juin 2016, une randonnée en forêt de Moulière m’amena à en rencontrer une, puis deux, puis des dizaines! Je compris la cause de leur concentration: elle correspondait à la présence de belles stations de Mélampyre des prés, notre Sauvage servant de plante-hôte aux chenilles. Dans les faits, sur le revers des feuilles basses des Mélampyres, les Mélitées femelles vont déposer jusqu’à 400 œufs en plusieurs pontes. Les chenilles, assez grégaires, passeront l’hiver dans une feuille sèche à même la litière pour se nymphoser au printemps suivant, jamais loin de leurs Mélampyres chéries. Les Mélitées forment un genre complexe qui fait s’arracher les cheveux aux lépidoptéristes. Aussi, n’hésitez pas à nous envoyer vos clichés de ces papillons (si possible poitevins), l’équipe de Sauvage du Poitou se fera un plaisir tout capillaire de (tenter de) les identifier!


Melampyrum pratense, Mélampyre des prés, Forêt de Moulière (photo Olivier Pouvreau)

Colonie de Mélampyre des prés, Forêt de Moulière (86)




Pour aller plus loin :

- Melampyrum arvense sur Tela-botanica

- Melampyrum arvense : identification assistée par ordinateur

- Melampyrum cristatum sur Tela-botanica

- Melampyrum cristatum : identification assistée par ordinateur

- Melapyrum pratense sur Tela-botanica

- Melampyrum pratense : identification assistée par ordinateur

 

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