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Centranthe rouge, la cavalière
Date 08/02/2016
Ico Murs et rocailles

Centranthus ruber, Valériane rouge, Poitiers Chilvert

Centranthe rouge, Poitiers quartier Chilvert


Centranthus ruber (Valériane rouge ou Centranthe rouge) appartient à la famille Caprifoliaceae, aux côtés des Chèvrefeuilles ou des Symphorines. La Sauvage tire son nom des termes grecs kentron «aiguillon» et anthos «fleur»: ses fleurs rouges ou blanches regroupées en corymbes denses sont toutes prolongées d'un «éperon». En botanique, ce terme renvoie à une extension tubulaire à la base d'une fleur dont la forme rappelle celle des éperons à pointe émoussée que les cavaliers portent à leurs bottes.


Centranthus ruber, Valériane rouge, Poitiers chemin de la Cagouillère
Fleur de la Centranthe rouge: une corolle tubulaire toute en longueur, prolongée par un éperon à la base.

Centranthus ruber est une vivace d'origine méditerranéenne (certains la surnomme Lilas d’Espagne). Invitée dans les jardins à des fins ornementales, la belle du midi est aujourd'hui bien présente à l'état sauvage dans tout l'ouest de la France, le réchauffement climatique lui permettant de remonter progressivement vers le nord du pays.


Centranthus ruber, Valériane rouge, Poitiers quartier Chilvert

Jeune pousse de Centranthe rouge sur un mur perchée, Poitiers quartier Chilvert


Centranthus ruber aime les sols secs, même les plus pauvres, du moment qu'ils sont bien ensoleillés. On l'observe souvent à même les vieilles pierres des châteaux en ruine et les rocailles exposées plein sud. En ville, elle tient compagnie à la Pariétaire de Judée (Parietaria judaica) sur les murs, et il n'est pas rare d'en trouver jusque dans les graviers au bord des routes.


Centranthus ruber, Valériane rouge, Poitiers bords de Clain

Feuilles de la Centranthe rouge: opposées, ovales ou elliptiques, lancéolées, entières (ou à peine dentelées), les inférieures pétiolées, les supérieures sessiles.

Je vieillis, docteur. Maintenant, j'ai besoin de chaleur, de soleil... De ciel bleu aussi.

(Le Viager, Pierre Tchernia)

Centranthus ruber pousse en de hautes touffes ramifiées (jusqu'à 1,30 mètre de haut). Ses longues tiges presque lignifiée à la base peuvent courir au sol pour trouver la chaleur et le soleil, qui semblent être ses seules exigences. Insensible aux insolations, elle n’hésite pas à coloniser les murs élevés ou les toits ensauvagés qui lui assurent un accès privilégié vers l'astre solaire. Ses fruits volants, de petits akènes que le vent disperse, lui permettent d'atteindre de nouveaux spots de bronzette sur les hauteurs de la ville.


Centranthus ruber, Valériane rouge, Poitiers quartier Chilvert

Dès l'été, le vent disperse les fruits (des petits akènes plumeux) de la Centranthe rouge.


Au printemps, les fleurs rouges, rosés ou blanches de Centranthus ruber sont très mellifères, mais tous n'en profitent pas. Au jardin, la Sauvage est surtout un aimant à papillons: ces derniers sont les plus à même de profiter du nectar caché au fond des éperons de la Sauvage grâce à leur longue trompe (voir notre article consacré aux rôle des papillons dans la pollinisation).


Centranthus ruber, Sauvages du Poitou


Centranthus ruber est une des fleurs préférées du Moro sphinx - Macroglossum stellatarum -, un papillon qui pratique le vol stationnaire à la manière d'un oiseau-mouche. Quelques espèces d'abeilles solitaires et de bourdons munies de longues langues profitent de la Sauvage à l'occasion. Les bourdons à langue courte peuvent tenter le casse en mordant dans l'éperon pour en dérober le contenu; c'est là un hold-up végétal puisque la fleur fracturée n'est pas pollinisée.


Centranthus ruber, Valériane rouge, Poitiers Blossac

Moro sphinx (Macroglossum stellatarum) et Centranthe rouge.


L'usage médical populaire rapproche Centranthus ruber de sa sœur de sève, la Valériane officinale (Valériana officinalis): les deux Sauvages sont connues pour leur propriétés sédatives et, accessoirement, anxiolytiques (probablement dans une moindre mesure pour Centranthus ruber). Ce sont leurs parties souterraines qui sont utilisées, généralement en tisane ou en lotion relaxante pour le bain.


Si l'intérêt pharmaceutique des deux plantes reste discuté par le corps scientifique, le parfum caractéristique des racines de Centranthus ruber — parfois surnommée Herbe aux chats se révèle euphorisant et très attractif pour nos félins préférés! Si vous avez la chance d'avoir un bout de jardin bien exposé au soleil, un matou qui s'y promène et que les papillons vous enchantent, la Sauvage vous séduira probablement...


Centranthus ruber, l'Herbe aux chats, Sauvages du Poitou!


 Pour aller plus loin:

- Centranthus ruber sur Tela-botanica

- Centranthus ruber, l'histoire d'une intégration réussie sur le site de Zoom Nature


Centranthus ruber, Valériane rouge, Poitiers Blossac

Corymbes de la Centranthe rouge, tantôt rouges, tantôt blancs!

 

Clématite vigne-blanche, l'Herbe aux gueux
Date 26/11/2015
Ico Haies & forêts

Clematis vitalba, Clématite vigne-blanche, Poitiers bords de Boivre

Fruits (akènes) de la Clématite vigne-blanche, Poitiers bords de Boivre


Clematis vitalba (Clématite vigne-blanche ou Viouche en poitevin-saintongeais) est une liane appartenant aux Ranunculaceae, un vaste gang de Sauvages toxiques et bigarrées.


Clematis vient du grec klematis qui signifie «sarment», le rameau grimpant de la vigne dont notre Sauvage a l'allure. Vitalba est la fusion des mots latins vitis et alba, littéralement la «vigne blanche», un nom inspiré de la couleur de ses fleurs et de ses fruits.


Clematis vitalba, Clématite vigne-blanche, Poitiers gare

Fleur de Clématite vigne-blanche: 40 à 80 étamines libres! La fleur ne possède en réalité pas de pétales, mais 4 à 5 sépales blancs qui ressemblent à des pétales (pétaloïdes).


Clematis vitalba est une vivace vigoureuse qui aime la richesse des milieux de type forestiers. Elle apprécie également les excès d'azote des milieux urbains (pollution automobile). En ville, malgré ses airs d'envahisseuse, elle est un atout de taille pour la biodiversité: ses fleurs sont susceptibles d'abriter et de nourrir une faune variée: abeilles, bourdons, papillons...


Horisme vitalbata, Horisme rayé, Poitiers quartier Chilvert Eupithecia haworthiata, Eupithécie de la Clématite, Poitiers quartier Chilvert

L'Horisme rayé (Horisme vitalbata) et l'Eupithécie de la Clématite (Eupithecia haworthiata), parmi les nombreuses créatures fantastiques qui dépendent des Clématites, leur plante hôte.


Ses feuilles composées imparipennées affichent des folioles très polymorphes: généralement ovales, lancéolées, un peu en forme de cœur (cordées) à leur base, tantôt entières, crénelées ou dentées... Une palette de formes bien fournie!


Clematis vitalba, Clématite vigne-blanche, Poitiers quartier gare

Feuilles composées de la Clématite vigne-blanche


Ses fruits plumeux (des akènes surnommés «les cheveux de vierge») restent accrochés longtemps, jusqu'au cœur de l'hiver (alors même que la Sauvage a perdu ses feuilles), comme autant de boules argentées qui attendent d'être dispersés par le vent.


Clematis vitalba, Clématite vigne-blanche, Poitiers bords de Clain

Soleil d'hiver sur les fruits de la Clématite vigne-blanche,

Poitiers bords de Clain


Clématite vigne blanche, Sauvages du Poitou!


Les tiges de Clematis vitalba s'épaississent et se lignifient en vieillissant, formant des lianes enchevêtrées, suffisamment épaisses pour supporter le poids d'un enfant! Une aubaine pour les apprentis Tarzans, ou pour les vanniers qui ont parfois utilisée la Sauvage dans la confection de leurs ouvrages.


Clematis vitalba, Clématite vigne-blanche, Poitiers gare  Clématite vigne-blanche, Dagneux (01)

Liane épaisse de la Clématite vigne-blanche


Les lianes s'appuient sur d'autres végétaux, généralement les arbres, pour grimper jusqu'à la lumière. Pour ce faire, elles doivent combiner longueur (il faut être capable d'atteindre la canopée, aussi haute soit elle), souplesse et surtout légèreté, sans quoi elles risqueraient de s'effondrer sous leur propre gigantisme. Les tiges de Clematis vitalba, loin d'être pleines, sont naturellement percées de trous (visibles à l’œil nu): c'est toujours ça de moins à porter.


Clematis vitalba, Clématite vigne-blanche, Poitiers gare  Clématite vigne-blanche, Poitiers

Tiges poreuses de la Clématite vigne-blanche: le secret de la légèreté?


Clematis vitalba est toxique; un contact cutané avec sa sève est irritant. Autrefois, les mendiants se massaient la peau avec ses feuilles fraiches pour s'infliger des plaies et susciter la pitié des passants. Un marketing masochiste qui va valu à la Sauvage le sobriquet d'«Herbe aux gueux».


Clematis vitalba, Clématite vigne-blanche, Poitiers gare  Clématite vigne-blanche, Poitiers quartier gare

Clématite vigne-blanche, Poitiers quartier gare


On raconte également que les garnements d'antan se frottaient les feuilles de la Sauvage dans les narines: le saignement qui s'en suivait permettant d'obtenir une excuse pour ne pas se rendre à l'école! Les coquins en profitaient pour courir la campagne, et peut être pour fumer une cigarette sauvage faite d'un bout de liane poreuse de Clematis vitalba... Une bien mauvaise idée! Car aux effets toxiques de la fumée se rajoute le risque d'ulcération des lèvres ou de la bouche.

«La Clématite sauvage sèche, qu'on appelait la Viouche, était plus facile à fumer. On trouvait cette plante aux longues ramifications dans les haies ou le long des vieux murs humides. On en coupait des tiges bien sèches de cinq à dix centimètres qu'on allumait à un bout. Les bâtonnets ainsi confectionnés sont parcourus de long canaux longitudinaux au travers desquels on pouvait aspirer l'air par un bout et entretenir, de cette manière, la braise conique coiffant l'autre extrémité de ces cigarettes rustiques. La fumée avait une saveur piquante et, après quelques tirées, la langue était soumise à une insupportable irritation si bien qu'il était rare de consommer jusqu'au bout une tige de Viouche incandescente.»


(extrait de Pique-Boche, jeune Poitevin des années noires de Jean Daniau, éditions Cheminements)

Clématite vigne blanche, Sauvages du Poitou!



Pour aller plus loin:

- Norb raconte la Clématite vigne-blanche au micro de France Bleu Poitou

- Clematis vitalba sur Tela-botanica

- Identification assistée par ordinateur


Clematis flammula, Clématite flamme, Poitiers quartier gare

La Clématite flamme (Clématis flammula) est une autre liane, aux feuilles non dentées, bipennées, et aux fleurs parfumées. Sa répartition est essentiellement méditerranéenne; croisée ici à la gare de Poitiers, les fruits volants de la Sauvage auront peut-être profité d'un train pour faire le voyage!

 

Asplenium, l'ancêtre
Date 16/10/2015
Ico Murs et rocailles

Asplenium ceterach, Ceterach, Biard (86)

Cétérach, qui signifie littéralement «fougère» en arabe


Les Asplenium (famille des Aspleniaceae) affichent plusieurs centaines d'espèces, de variétés et d'hybrides de fougères. Bon nombre d'Asplenium se sont taillés une réputation dans le traitement des affections du foie et de la rate; ainsi le clan Asplenium tirerait son nom du grec Splenon qui désigne la rate.


On s'intéressera ici plus particulièrement à quatre habitantes des murs de nos cités: Asplenium trichomanes (Capillaire des murailles), Asplenium scolopendrium (Scolopendre), Asplenium ruta-muraria (Doradille des murailles ou Rue des murailles) et Asplenium ceterach (Cétérach). Mais avant de faire place à ces quatre vénérables anciennes, revenons sur les particularités du peuple Filicophyta — alias peuple fougères —, fier de ses quelques 13.000 espèces recensées à ce jour, terrestres ou aquatiques, discrètes ou géantes (jusqu'à 20m de haut pour certaines espèces arborescentes)!


Les fougères représentent un embranchement dans la grande histoire végétale. Leur règne commence entre celui des algues, des mousses (qui n'ont pas encore de système vasculaire, donc pas de racines, de tiges ou de feuilles) et celui des plantes à graines, puis des plantes à fleurs. Les fougères possèdent donc déjà des racines, des tiges et des feuilles parcourues de vaisseaux (on parle de frondes plutôt que de feuilles), mais précèdent l'«invention» de la graine.


Asplenium adiantum-nigrum, Capillaire noire, Puits d'Enfer (Exireuil, 79)

Capillaire noire (Asplenium adiantum-nigrum), Puits d'Enfer (Exireuil, 79)

La vie trouve toujours son chemin.

(Jurassic park, Steven Spielberg)

Leur perpétuation est assurée par l'intermédiaire de semences primitives, les spores, produites par les sporanges. Les spores sont des cellules simples et microscopiques; contrairement aux graines, produites par les fleurs, qui sont des structures complexes (capables même d'intégrer un stock de nutriments pour la plante à naître) et suffisamment grosses pour être observables à l’œil nu.


La vie déteste les cases trop bien rangées: il y a plus de 300 millions d'années, apparurent des fougère à graines... complètement disparues aujourd'hui!


Asplenium scolopendrium, Scolopendre, Poitiers bords de Boivre

Sous les frondes (feuilles) de la Scolopendre, ses sporanges, c'est à dire «sacs à spores» (et non sac de sport!)


De même, dans la nature, les choses les plus simples cachent souvent des processus élaborés: les spores, en germant, ne deviennent pas directement des bébés fougères... Ils donnent naissance à un organisme intermédiaire, le prothalle, qui se présente un peu comme une mousse. C'est sur ce prothalle qu'apparaissent des organes mâles et femelles, et que la fécondation, en présence d'eau, puis l'apparition d'une jeune fougère, peut avoir lieu.


Les leçons du professeur Fougère, Sauvages du Poitou


Ainsi, grâce à ce long processus et avec l'aide de la météo, nos quatre Asplenium ont traversé l'histoire, jusqu'aux murs de nos villes contemporaines.


Asplenium scolopendrium, Scolopendre, Poitiers bords de Boivre

Jeunes frondes de Scolopendre: les «Langues de cerf!»


De nos quatre Sauvages, Asplenium scolopendrium (Scolopendre) est celle qui affiche de manière la plus évidente son appartenance au clan fougère. Là où la scolopendre dresse ses frondes en forme de longues langues ondulées (son autre nom local est Langue de cerf), l'eau n'est pas loin. La Sauvage s'installe dans les zones humides et fraîches, les abords des fontaines, les parois des vieux puits, les entrées des grottes et des sous-terrains, les murs exposés au nord... La Scolopendre doit son nom courant à ses grands sporanges linéaires, dont la disposition évoque les pattes du célèbre mille-pattes venimeux (Scolopendra).


Ses parties aériennes fraiches ou séchées ont été utilisés en médecine populaire pour leur qualité relaxante (hypotensive) et astringente (la Scolopendre est tannique, donc asséchante et cicatrisante en usage externe).


Asplenium trichomanes, Capillaire des murailles, Poitiers bords de Boivre

Frondes du Capillaire des murailles: linéaires lancéolées, composées pennées.


Asplenium trichomanes (Capillaire des murailles, la fougère doit son nom à l'axe central de ses frondes, fin comme un long cheveux noir) est sans doute la plus répandue parmi nos quatre Asplenium (ce n'est là que ma propre observation). Il faut dire que la Sauvage fait preuve d'une grande polyvalence: on rencontre ses touffes délicates dans les milieux calcaires (murs ou sols riches en calcium et chauds) comme dans les milieux siliceux (acides et frais). Elle s'installera sur les murs humides qu'elle affectionne bien sûr, mais également sur des spots plus secs et plus exposés.


Enfin, le Capillaire des murailles dispose d'un atout de taille pour faire face à la sécheresse: il est capable, en l'absence d'humidité, de recroqueviller ses frondes et de faire le morte.... Jusqu'au retour de la pluie!

- Et tu es mort ?

- Hélas oui... Mais j’ai survécu.

(L’âge de glace 3, Le temps des dinosaures, Carlos Saldanha)

Asplenium ruta-muraria, Doradille rue des murailles, Poitiers cimetière de Chilvert

Frondes bi ou tripennées de la Rue des murailles


Asplenium ruta-muraria (Rue des murailles) colonise les fissures des murs calcaires et des monuments, en situation ensoleillée ou ombragée. Elle doit probablement son nom à sa ressemblance avec une autre Sauvage herbacée, la Rue odorante (Ruta graveolens). Mais si au premier abord les petites feuilles de la Rue des murailles ne font pas penser à une fougère (plutôt à une minuscule salade frisée), la présence de sporanges sous les lobes empêche tout malentendu.


La Rue des murailles est défavorisée par la pollution atmosphérique, aussi, elle est un bon indicateur de la qualité de l'air dans les villes... Lorsque ses populations disparaissent, c'est qu'il ne fait plus bon respirer!

- Mais comment il fait pour respirer, là-dessous?

- Jacques ? Il respire pas...

(Le grand bleu, Luc Besson)

Asplenium ceterach, Ceterach, Biard (86)

Frondes pennatiséquées du Ceterach, Biard (86)


De nos quatre fougères, Asplenium ceterach (Cétérach) est la mieux taillée pour affronter la sécheresse: à l'extrême opposé de la Scolopendre, le Cétérach habite les murs (calcaire ou ciment) secs et ensoleillés. Son nom viendrait d'ailleurs de lointaines contrées arides: Seterak étant le mot arabe pour désigner les fougères.


Asplenium ceterach, Cétérach, Biard (86)

La même colonie de Cétérach quelques jours plus tôt, avant la pluie!


Lorsque l'eau vient à manquer,  le Cétérach se desséche et se recroqueville de manière à orienter les «écailles» protectrices cachées sous ses frondes vers le soleil. Au retour de la pluie, la Sauvage reverdit et reprend forme de manière rapide (une résurrection encore plus spectaculaire que celle de la Capillaire des murailles): un phénomène que l'on appelle la reviviscence. En médecine populaire, le Cétérach est utilisé (en une décoction amère) dans le traitement des affections respiratoires (toux, bronchite) et en prévention contre les calculs rénaux.


Asplenium trichomanes, Capillaire des murailles, Poitiers quartier Chilvert

Capillaire des murailles: la naissance d'une pieuvre au jardin!


Les feuillages persistants de ces quatre vagabondes (elles sont vivaces) en font d'excellentes candidates pour l'élection de Miss Sauvage dans les jardins d'ornement. En Grande-Bretagne, à l'époque victorienne, les fougères firent même l'objet d'un brusque phénomène de mode: la ptéridomanie. Des gens de tous milieux sociaux se mirent en quête de fougères rares, pour les ramener dans leurs jardins ou leurs terrariums et épater le voisinage!


Asplenium ruta-muraria, Doradille rue des murailles, Poitiers le Porteau

Les risques du métier de la Rue des murailles: dommages collatéraux lors d'un graffiti!


Et comme la nature aime l'équilibre, et qu'un phénomène exubérant finit toujours par engendrer son contraire, c'est sans doute à partir de la même période qu'apparut une curieuse pathologie: la ptéridophobie, ou phobie des fougères! Le plus célèbre ptéridophobique de l'histoire fut Sigmund Freud. A l'image d'un cordonnier mal chaussé, le psychanalyste ne parvint jamais à surmonter sa frayeur face à une touffe délicate de Capillaire des murailles!


Pour aller plus loin:

- Norb de Sauvages du Poitou présente quelques Asplenium de Poitiers au micro de France Bleu Poitou


- Asplenium trichomanes sur Tela-botanica

- Asplenium scolopendrium sur Tela-botanica

- Asplenium ruta-muraria sur Tela-botanica

- Asplenium ceterach sur Tela-botanica

 

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