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Cardamine des prés, la piquante
Date 06/04/2015
Ico Zone humide

Cardamine pratensis, Cardamine des prés,  Poitiers bords de Boivre

Grappes de fleurs de la Cardamine des prés, Poitiers bords de Boivre


Cardamine pratensis (Cardamine des prés) appartient à la famille Brassicacea (dites Crucifères), au même titre que sa petite sœur Cardamline hirsuta dont nous avons déjà parlé sur Sauvages du Poitou. Comme cette dernière, Cardamine pratensis produit de longs fruits (siliques) explosifs pour disperser ses graines; mais contrairement à Cardamine hirsuta, Cardamine pratensis est vivace (elle repousse chaque année depuis son court rhizome).


Cardamine pratensis, Cardamine des prés, Poitiers bords de Boivre

Cardamine des prés, Poitiers bords de Boivre


De plus, Cardamine pratensis possède l'étrange faculté  de pouvoir se multiplier à partir d'une de des feuilles de sa rosette (à sa base): une feuille en contact avec un sol humide développe un réseau racinaire tout le long de son pourtour, donnant naissance à un clone de la plante (reproduction végétative).


Cardamine pratensis, Cardamine des prés, Saint Benoît (86)

Feuilles inférieures de la Cardamine des prés, Saint Benoît (86)


Cardamine pratensis s'installe près des marais, des lacs, des rivières, dans les prairies humides; elle est le signe d'un sol gorgé d'eau et riche de matière organique. Ses grandes fleurs blanches, roses ou violettes (jusqu'à 2cm pour les pétales) se montrent très brièvement entre avril et mai.


Cardamine pratensis, Cardamine des prés, Poitiers bords de Boivre

Cardamine des prés, la petite baigneuse!


Autrefois, on demandait aux enfants de ne jamais la cueillir, sous peine de se faire mordre par un reptile dans l'année à venir... C'était surtout le moyen d'inviter les plus jeunes à s'éloigner des zones humides où la belle prolifère. Derrière chaque légende se cache une bonne part de sagesse: j'ai pour ma part faillit perdre une basket dans la vase en voulant approcher la Sauvage pour la photographier!

Cardamine pratensis, Sauvages du Poitou


Bombylius major sur Cardamine pratensis, Poitiers bords de Boivre

A table avec le Grand Bombyle ! (Bombylius major sur Cardamine des prés, Poitiers bords de Boivre)


Cardamine pratensis est en réalité une comestible prisée (les cardamines étant parfois vendues sous le nom de Cressonnette sur les marchés poitevins), riche en vitamine C et en lipides; utilisée en condiment, elle apporte une délicieuse saveur piquante aux salades de printemps (les jeunes rosettes de feuilles à la base, cueillies juste avant floraison, sont les plus tendres).


Cardamine pratensis, Cardamine des prés, Poitiers bords de Clain

Fleurs de la Cardamine des prés: 4 pétales, 6 étamines libres autour d'un pistil surmonté d'un style unique au centre.



Le petit monde de Cardamine pratensis


C'est un bel après-midi d’avril, non loin de la grotte de Passelourdain à Saint Benoît (86). La nature peine à se réveiller mais déjà, les bords du Clain se parent ici et là de taches blanches ou parme. Blanches, pour les fleurs d’Alliaire; parme, pour la Cardamine des prés. Avril est le mois de notre Sauvage délicate! C’est donc aussi, par conséquent, le mois de la Cardamine en tant que plante-hôte d’un papillon qui exagère jusqu’à porter son nom: Anthocharis cardamines! Dit en français (et en plus poétique) : l’Aurore


Perdu dans ces considérations, je repère une belle station de Cardamines des prés, au milieu des Orties. Là, sans trop de surprise, un mâle d’Aurore flâne et butine notre Sauvage. J'avance pour lui tirer le portrait. Je déclenche, m’approche trop près, il s’envole. J’inspecte alors chaque tige de la belle Sauvage et trouve un œuf, sorte de micro-pâtisserie en forme de cannelé orange… Appétissant!


Oeuf d'Anthocharis cardamines sur Cardamine pratensis, Saint Benoît (86), crédit photo: Olivier Pouvreau

Approchez le nez de l'écran: avez-vous trouvé l'oeuf de Madame Aurore?


Mais question goût, notre papillon laisse à désirer. Que les Mésanges et autres Rouge-gorges m’écoutent bien: l’Aurore, aussi appétissante soit-elle, se gave de diverses Crucifères (pas seulement les Cardamines) à l’état larvaire. Autrement dit, elle aurait un goût amer... de moutarde!


Anthocharis cardamines sur Cardamine pratensis, Saint Benoît (86), crédit photo: Olivier Pouvreau

Monsieur Aurore sur Cardamine des prés, Saint Benoît (86)


Anthocharis cardamines sur Cardamine pratensis, Saint Benoît (86), crédit photo: Olivier Pouvreau

Madame Aurore en train de pondre sur Cardamine des prés, Saint Benoît (86)




Pour aller plus loin :

- Identification assistée par ordinateur

- Cardamine pratensis sur Tela-botanica

 

Primevère acaule, l'appel de la forêt
Date 30/03/2015
Ico Haies & forêts

Primula vulgaris, Primevère acaule, Biard (86) bords de Boivre

Primevère acaule : un calice en tube à 5 dents, une corolle en tube à 5 lobes dans laquelle se cachent les 5 étamines et le pistil.


Primula vulgaris (Primevère acaule ou Printanière en poitevin-saintongeais) appartient à la famille Primulaceae dont les membres montrent souvent les couleurs dès le début du printemps (primus signifiant « premier » en latin).


Primula vulgaris, Primevère acaule, Montreuil-Bonnin (86)

Primevère acaule, Montreuil-Bonnin (86)


Il n'aura échappé à aucun jardinier que la véritable Primula vulgaris est vivace: elle pousse chaque année là où on l'a installée, depuis son court rhizome... Pour peu qu'elle ait retrouvé ses conditions forestières: un sol humide mais bien drainé, frais et riche en nature organique; elle est, à l'état sauvage, la plante de sous-bois par excellence.


Primula vulgaris, Primevère acaule, Dagneux (01)

Feuilles du Primevère acaule: disposées en rosette, obovales, inégalement dentées, à nervures réticulées.


Primula vulgaris assure sa multiplication par semis, grâce aux fruits issus de la fécondation de ses fleurs jaune souffre, tachées à la base et inodores. La Sauvage est une excellente comestible: les jeunes feuilles apportent une note légèrement piquantes aux salades de printemps et servait autrefois d'ingrédient dans la préparation d'un hydromel.


Primula vulgaris est une fleur de culture domestique ancienne: elle est courante dans les jardins particuliers, parfois même en pots sur les balcons (bien qu'il s'agisse souvent de cultivars moins robustes — voir annuels — que la plante originelle, des variétés orientées et sélectionnées par l'homme)... Comme si tout le monde avait cherché à ramener un bout de forêt à la maison!

Si vous avez de la peine, si la vie est méchante avec vous, réfugiez-vous au cœur de la forêt, elle ne vous décevra jamais.

(Sissi, Ernst Marischka)

Primula vulgaris, Sauvages du Poitou


Le Petit monde de Primula Vulgaris


Si Primula, le nom latin des primevères, signifie «premier» en raison de leur floraison printanière, celui d'un petit papillon, Hamearis lucina (la Lucine), signifie «printemps». Autant dire que cette saison est celle de leur rencontre! Un tête-à-tête hélas contrarié, puisque la Primevère acaule, ainsi que ses cousines Coucou et Primevère élevée, vont servir de festin aux chenilles de la Lucine.


La Lucine fait partie d'une grande famille de papillons, les Riodinidae, qui compte plus d'un millier d'espèces dans le monde, principalement en Amérique tropicale. Bonheur pour l'entomologiste mais coup du sort pour les primevères: la Lucine est le seul représentant des Riodinidae en Europe! Volant entre avril et juin (avec un pic d'abondance en mai), la Lucine choisit avant tout des milieux arbustifs: les lisières et les clairières, plutôt sur sol calcaire, constituent ses lieux de vol.


Hamearis lucina (photo Olivier Pouvreau)

Lucine (Hamearis lucina), un papillon rare et printanier.


Une fois les bouquets de primevères repérés, la femelle se pose sur une feuille, la piétine à reculons jusque sur son bord puis y dépose sur son envers une cinquantaine d’œufs (question de discrétion vis-à-vis d'éventuels prédateurs), soit isolément, soit en petits tas. La chenille à peine née (que l'on nomme néonate à ce stade) va d'abord boulotter le chorion puis les feuilles de son support. Comme elle entend vivre en paix sur sa plante préférée, elle s'est trouvée une parade pour divertir les fourmis trop agressives: elle leur fabrique des sucreries. Du miellat, me direz-vous, comme celui que produisent certaines chenilles pour enivrer les fourmis? Non: ses propres boulettes de caca... Après tout, c'est bio, c'est artisanal et c'est local!


La Lucine est absente ou en fort déclin dans l'Ouest de la France. En Vienne, elle est seulement présente localement dans la moitié Nord du département. Comme pour nombre de papillons, le réchauffement climatique n'est pas synonyme pour elle de dolce vita...



Pour aller plus loin:

- Primula vulgaris : identification assistée par ordinateur

- Primula vulgaris sur Tela-botanica

- Primula veris : identification assistée par ordinateur

- Primula veris sur Tela-botanica


Primula veris, Primevère officinale, Poitiers Petit Mazay

Les fleurs jaune vif du Primevère officinale (Primula veris), une autre Primulacée printanière qui préfère la pleine lumière (lisière, bords de route).

 

Séneçon commun, l'explorateur
Date 28/03/2015
Ico Villes, chemins & terrains vagues

Senecio vulgaris, Séneçon commun, Poitiers porte de Paris

Séneçon commun, Poitiers porte de Paris


Senecio vulgaris (Seneçon commun ou Sanisson — pour Séneçon — en poitevin-saintongeais) est une Asteraceae, une plante dont chaque fleur discrète est composée en réalité d’une multitude de petites fleurs accolées les unes aux autres (on parle alors de capitule).


Senecio vulgaris, Séneçon commun, Poitiers quartier gare

Fleurons tubulés du Séneçon commun, Poitiers quartier gare


Senecio vulgaris apprécie les excès d’azote et donc les pots d’échappements, ce qui en fait une vagabonde commune des bords de routes. Elle fait partie du top 10 des Sauvages les plus communes de nos cités (source: Sauvages de ma rue)!


Senecio vulgaris, Séneçon commun, Poitiers bords de Clain

Séneçon commun: le vent l'emportera ! (akènes)


Pionnière, sauvage et solitaire, cette annuelle est mal à l’aise en présence d’autres végétaux et affectionne tout particulièrement les terrains découverts, les terra incognita que nulle racine n’a encore traversées. Elle adapte sa prestance au sol sur lequel elle pousse: fière et haute sur les sols fertiles, discrète et prostrée sur les sols misérables. C’est en hiver que la Sauvage se fait le plus remarquer, l’absence de concurrence végétale et de compagnie lui permettant de s’exprimer pleinement.


Séneçon commun, Sauvages du Poitou!


Senecio vulgaris, Séneçon commun, Poitiers quarteir Bellejouanne

Séneçon commun : à la conquête du parking du supermarché.

Je suis prêt à aller n'importe où, pourvu que ce soit en avant.

(David Livingstone)

Les fruits volants de Senecio vulgaris forment des petits «pompons» blancs, comme les têtes blanches d'une bande de vieillards : Senecio dérive du latin senex qui signifie «âgé». Dispersées par la bise, les semences ne craignent ni le froid — c’est une des rares plantes capable de germer et de fleurir au cœur de l’hiver —, ni la plupart des herbicides; une résistance héritée de nombreuses générations d’exploratrices. Son esprit de conquête assure sa présence dans toutes les zones tempérées du globe.


Senecio vulgaris, Séneçon commun, Biard aérodrome (86)

Vol au-dessus d'un nid de Sauvages pour cet akène de Séneçon commun.


A noter que les plantes anémochores comme Senecio vulgaris savent profiter d’autres moyens de transports que le vent : le passage des voitures, des camions et des trains peuvent leur permettre de prolonger le voyage. Ainsi, on voit le Senéçon du Cap (Senecio inaequidens), une sauvage sud-africaine nettement plus expansive, progresser peu à peu vers le nord de la France d’une gare à l’autre, avant que de conquérir les villes.


Senecio vulgaris, Séneçon commun, Poitiers Chilvert

Séneçon commun, un aventurier timide, mais un aventurier quand même!


La légère toxicité du Séneçon commun le place à l’abri des cueillettes, son allure chétive à l’abri des bouquets et son enracinement peu profond à l’abri de la haine des jardiniers qu’il n’effraie guère. Bref, malgré son omniprésence et son goût de l’aventure, le Séneçon commun est un explorateur qui fait rarement la une des magazines !


Séneçon commun, Sauvages du Poitou!


Pour aller plus loin:

- Norb de Sauvages du Poitou raconte le Séneçon commun au micro de France Bleu Poitou.

- Identification assistée par ordinateur

- Senecio vulgaris sur Tela-botanica




Senecio viscosus, Séneçon visqueux, Poitiers quatier gare

On peut aussi rencontrer dans les milieux urbains et misérables (cimetières, parkings, trottoirs, graviers…) le Séneçon visqueux (Senecio viscosus). Contrairement au Séneçon commun, le Séneçon visqueux est poisseux au toucher et ses capitules possèdent de minuscules fleurons ligulés enroulés sur eux-mêmes.

 

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