Halicte des scabieuses (Halictus scabiosae) butinant une Scabieuse? Non, un Dahlia!
Dans nos précédents articles consacrés aux insectes pollinisateurs, nous avons pu constater un progrès dans l’outillage des insectes pour le butinage des fleurs: nous sommes passés des coléoptères (lourdauds et parfois quelque peu barbares avec les fleurs) aux diptères, puis aux lépidoptères (plus délicats et sophistiqués envers les Sauvages). Au final, nous nous sommes peut-être posé une question: tout ce butinage permet-il une pollinisation efficace? En d’autres termes, scarabées, mouches et papillons sont-ils les insectes les mieux équipés pour polliniser les plantes? La réponse est négative: les champions, en la matière, ce sont les hyménoptères!
Cela dit, il faut nuancer notre propos. En effet, certains hyménoptères comme les guêpes, les tenthrèdes ou les fourmis, s’ils se comportent comme des insectes floricoles, s’apparentent plus à des pollinisateurs relativement «moyens». Non, la véritable pollinisation, la pollinisation scientifique, nous vient d’un insecte prolétaire, d’une petite tâcheronne obsédée par les fleurs: l’abeille.
D’où lui vient cette passion florale? C’est que par rapport aux autres pollinisateurs attirés par le nectar, voire seulement par le pollen (chez les Cétoines par exemple), l’abeille dépend encore davantage des fleurs. En effet, si les abeilles mâles et femelles doivent consommer du nectar et du pollen pour se nourrir, les femelles doivent en plus récolter du pollen (source de lipides et de protéines), qu’elles mélangent à du nectar (source de sucres) pour confectionner des «pains de pollen». Pour quoi faire? Pour régaler leur couvain. Autrement dit, si les larves des coléoptères, diptères et lépidoptères ne dépendent pas des adultes pour survivre, c’est l’inverse chez l’abeille. Autant dire que chez elle, le butinage n’est pas qu’une bronzette sur fleur, paille au bec. Non, dans son cas, la fleur relève d’un enjeu de conservation intégral, de l’œuf à l’adulte. Il lui faut donc être beaucoup plus énergique et efficace dans ses visites florales que la moyenne des autres pollinisateurs.
Œuf d'Osmie cornue (Osmia cornuta) pondu sur pain de pollen... Et dans la coque plastique d’un taille-haie!
On peut ainsi considérer l’abeille comme une sorte de Charlot des «Temps modernes», version butinage à la chaîne. Et puisqu’il est question de rendement, voulez-vous des chiffres pour illustrer notre propos? Ils sont plutôt parlants:
On estime que 75 à 80% de la flore sauvage européenne et près de 70% des espèces de plantes cultivées dans le monde (pommes, melons, courges, café, tournesols, etc.) dépendent en grande partie de la pollinisation par les abeilles. D’un point de vue quantitatif, cela ne représente qu'un tiers des aliments que nous consommons au quotidien car notre alimentation repose sur les céréales, lesquelles sont pollinisées par le vent. En revanche, ce tiers est composé de nombreux fruits et légumes qui contribuent à la diversification de notre alimentation, donc à notre santé.
Un dernier chiffre est éloquent: en 2005, la valeur économique annuelle mondiale des produits de la pollinisation par les abeilles s’élevait à environ 150 milliards d’euros. Fort de ce constat, la petite équipe de Sauvages du Poitou avoue avoir un faible pour cet insecte qui force le respect.
«Quand on parle pognon, à partir d’un certain chiffre, tout le monde écoute.»
(Le Pacha, Georges Lautner)
Mais avant de détailler les particularités de la pollinisation par ces «mouches à quatre ailes» (comme les appelait le naturaliste Réaumur au XVIIIème siècle), mesurons d’abord ce qui se cache derrière le nom «abeille». Force est de constater qu’il est excessivement réducteur: il renvoie essentiellement à l’Abeille mellifère, notre fameuse Abeille domestique, Apis mellifera. La vérité, c’est qu’il cache aussi une variété étonnante d’abeilles sauvages. En France, on en dénombre environ 970 espèces, et ce peuple est si discret et méconnu qu’on y découvre de nouvelles chaque année. Essayons ensemble d’y voir plus clair en brossant rapidement cette belle variété. En France, six familles sont présentes :
- Les Apidés: 19 genres, vaste famille, très variée, comprenant notamment notre célèbre Abeille domestique mais aussi les Bourdons (environ 50 espèces en France), les Xylocopes et autres genres moins connus.
Xylocope violet (Xylocopa violacea): un gros spécimen (jusqu'à 5cm d'envergure) chez les abeilles!
- Les Megachilidés: les Mégachiles, les Osmies etc. Plus de 200 espèces en France. Cette famille forme là aussi un ensemble très vaste, avec des abeilles d’allure généralement compacte. Pour vous en donner une idée, peut-être connaissez-vous la très commune Osmie cornue (Osmia cornuta), une abeille qui apparaît fin mars dans nos contrées, qui niche souvent dans les trous de fenêtres et qui fréquente couramment les hôtels à insectes?
Osmie cornue, la squatteuse des trous de fenêtre.
- Les Colletidés: les Collètes et les Hylaeus. Plus de 70 espèces en France. Les Collètes ont un air de ressemblance avec l’Abeille domestique tandis que les Hylaeus sont des petites abeilles dont les mâles présentent un masque facial jaune.
Collète du lierre (Colletes hederae), inséparable du Lierre grimpant en Automne.
- Les Andrenidés: les Andrènes, les Panurgus etc. Environ 160 espèces en France. Les Andrènes mesurent de 5 à 12 millimètres selon les espèces et certaines sont communes dans les parcs et jardins. De leur côté, les Panurgus sont des abeilles minuscules qui se plaisent à butiner en «nageant» sur le flanc dans les fleurs, notamment les pissenlits (elles sont très faciles à repérer).
l'Andrène à pattes jaunes (Andrena flavipes), une espèce commune, ici sur Trèfle champêtre (Trifolium campestre).
- Les Halictidés: les Halictes, les Lasioglosses etc. Environ 160 espèces en France. Espèces de quelques millimètres seulement pour nombre d’entre elles et dont certaines sont communes dans les parcs et jardins, notamment l’Halicte des scabieuses (Halictus scabiosae), de la taille de l’Abeille mellifère.
«J'pris un homard sauce tomates, il avait du poil au pattes. Félicie… aussi.»(Félicie, Fernandel)
Les oiseaux volent haut dans le ciel mais il faut bien qu’ils redescendent parfois.
(True blood, Alan Ball)
Entamons cette promenade non exhaustive au pays des Géraniums avec le Géranium mou (Geranium molle), une annuelle qui aime la chaleur et colonise les cultures, les bords des routes et les terrains vagues (sols gavés en azote par les amendements ou les pollutions citadines). Plus que le Sauvageon, c'est son coiffeur qui connait un sérieux coup de mou: ses poils sont denses, relachés, de tailles inégales. Ses petites fleurs affichent cinq pétales échancrés. Ses feuilles douces à silhouette ronde sont souvent alternes, palmatifides, en cinq à sept lobes, chaque lobe étant lui même divisé en trois à son extrémité.
Géranium à feuilles rondes: le Milit'Hair
Le Géranium à feuilles rondes (Geranium rotundifolium) est une annuelle, qui fréquente les mêmes lieux que le Géranium mou. Les feuilles de Geranium rotundifolium présentent aussi des feuilles «rondes» palmatifides, mais opposées. Ses pétales ne sont pas (ou très peu) échancrés, avec un bord presque droit. Son coiffeur a un excellent coup de ciseaux: ses poils sont courts, dressés à la perpendiculaire et assez réguliers (parfois surmontés de minuscules glandes rougeâtres): une jolie brosse!
Géranium des Pyrénées: le Fi'Hair
Le Géranium des Pyrénées (Geranium pyrenaicum) est une vivace qui, comme son nom ne l'indique pas et contrairement aux ours, fréquente les décombres, les bords des chemins et les sols enrichis en azote. Ses feuilles opposées ont une silhouette rondes à la base et sont de plus en plus petites en haut des tiges. On peut le confondre avec le Géranium Mou; il s'en distingue par ses fleurs souvent plus grandes (jusqu'à 2cm de diamètre) aux pétales nettement échancrés, deux fois plus longs que les sépales (ces derniers ont tendance à se recourber vers le bas). La pilosité de ses pétioles regroupe des poils minuscules, glanduleux (loupe!) et quelques rares long poils, épars: c'est un coiffé décoiffé.
De gauche à droite, trois coupes de cheveux caractéristiques:
Géranium mou, Géranium à feuilles rondes et Géranium des Pyrénées.
Géranium luisant: l'Imb'Hair'Be
Le Géranium luisant (Geranium lucidum) est une annuelle qui affectionne les vieux murs; il est plus rare dans le nord est du pays. Lui aussi dresse des feuilles «rondes» palmatifides, mais leur aspect est nettement luisant et charnu. Elles peuvent rougir avec l'âge. Les pétales de ses petites fleurs ne sont pas échancrés, leur bord est arrondi. Ses tiges et ses feuilles sont presque lisses et glabres, parfois rougeâtres. C'est le chauve de la bande!
Géranium découpé: Cut Kill'Hair
Avec le Géranium découpé (Geranium dissectum), une annuelle nitrophile, la silhouette des feuilles change de registre: elles sont très découpées (quasiment jusqu'au pétiole), en des lobes linéaires. Cet as du ciseau porte bien son nom! Ses petites fleurs font au plus 5mm et sont brièvement pédonculées. Sur ses pétioles et sur ses feuilles, les poils sont hérissés (parfois glanduleux).
Géranium colombin: Sup'Hair Man
Le Géranium colombin (Geranium columbinum) est une annuelle (parfois bisanuelle) qui dresse également des feuilles très découpées, en des lobes linéaires, mais d'une couleur nettement plus glauque que le Géranum découpé. De plus, ses fleurs sont plus grosses, jusqu'à 10mm, longuement pédonculées. Là aussi, l'observation de sa pilosité peut nous aider: ses poils sont très appliqués sur les pétioles et sur ses feuilles (non glanduleux). Comme superman, c'est un adepte de la gomina!
Ici s'arrête cette série de portraits capillaires. La clientèle des salons de coiffure français mériterait un book bien plus fourni : on recense dans notre pays 27 espèces de Géraniums, le plus souvent nitrophiles (amateurs d'azote). Mais avant que de manquer de pellicule, laissons place à l'objectif de notre lépidoptériste maison, Olivier Pouvreau, qui faute de poux conserve toujours quelques bestioles colorées dans sa forêt de tifs.
Géranium sanguin (Geranium sanguineum) à gauche;
Géranium noueux (Geranium nodosum) à droite...
...Géranium brun (Geranium phaeum) à gauche;
Géranium des bois (Geranium sylvaticum) à droite, à suivre!
Sur les cheveux de certaines espèces de Géraniums (robertianum, molle, rontudifolium et dissectum) vivent de minuscules chenilles dont l’aspect rappelle celui des cloportes. Elles appartiennent à une petite espèce de Lépidopt'«hair» diurne appelée Collier de corail (Aricia agestis). Pourquoi ce nom? C’est que ce dernier, qu’il soit mâle ou femelle, apparaît décoré d’un superbe collier orange bordant ses ailes.
Collier de corail: le mariage de l’entomologie et de la joaillerie.
Cela dit, ce bijou est aussi un piège pour l’observateur car d’autres papillons de la même famille (celle des Lycénidés) exhibent la même breloque (la femelle de l’Azuré commun, Polyommatus icarus par exemple). Conseil de Sauvages du Poitou: méfiez-vous de ces espèces lors de vos identifications sur le terrain!
Collier de corail à gauche et Azuré commun femelle à droite: le jeu des différences.
Si le Collier de corail a choisi quelques espèces de géraniums comme plantes nourricières pour ses chenilles, nous ne pouvons pas passer sous silence un autre papillon amateur de Géraniacées: le Brun des pélargoniums (Cacyreus marshalli) dont le nom indique sans équivoque la plante-hôte larvaire.
Brun des pélargoniums: commun en ville non loin des parterres fleuris, des jardinières...
S’il est aujourd’hui bien établi dans le Poitou, son arrivée date de la fin des années 1990 en France, venu d’Afrique du sud par bateaux transportant des pieds de sa plante favorite. Alors, le petit brun, nous direz-vous, est-il une nouvelle espèce invasive? En réalité, si la législation française le considère comme «nuisible», il n’est franchement pas dommageable pour vos jardinières. Et puis avec son dessous marbré et sa petite queue aux ailes postérieures, il ne manque pas d'«Hair»!
Œufs de Brun des pélargoniums sur bouton floral de Pélargonium
Des crottes sur des feuilles de Pélargonium? Le petit brun a encore frappé! Avez-vous trouvé la chenille sur la photo?
Pour aller plus loin:
- Geranium molle : identification assistée par ordinateur
- Geranium rotundifolium : identification assistée par ordinateur
- Geranium pyrenaicum sur Tela-botanica
- Geranium lucidum : identification assistée par ordinateur
- Geranium dissectum : identification assistée par ordinateur
- Geranium columbinum sur Tela-botanica
Cet article fait suite à notre trilogie fantasy à succès consacrée aux grandes familles en botanique. Lors des épisodes précédents, nous avions survolés les familles les plus importantes de la flore française en terme de nombre d’espèces: Astéracées, Poacées, Fabacées, Rosacées, Brassicacées, Caryophyllacées, Apiacées et Lamiacées regroupent à elles seules près de la moitié des espèces végétales françaises (indigènes et naturalisées). Avaient aussi été évoquées les prestigieuses lignées Renonculacées, Orchidacées et la «vieille» famille des Liliacées. Enfin, la troisième session nous avait présenté des maisons plus modestes, mais pas moins admirables, telles que les Boraginacées, Rubiacées, Campanulacées, Amaranthacées, Euphorbiacées et Crassulacées. Dans cette nouvelle saison, place a des clans moins fournis, mais hauts en couleurs et surtout riches en personnalités!
Un adolescent s’était agenouillé, et c’était un chevalier qui se relevait.(Le Trône de Fer, George R.R. Martin)
Willos a les meilleurs oiseaux des Sept Couronnes... Il fait parfois voler un aigle, vous verrez. (Le Trône de Fer, George R.R. Martin)
On retrouve à la tête des Géraniacées (une quarantaine d’espèces en France) plusieurs géraniums sauvages et citadins. Leurs fleurs comptent cinq pétales, cinq sépales et dix étamines. Leurs feuilles sont stipulées, souvent velues et très découpées. Géranium dérive du grec geranos, la grue, les fruits des Géraniacées (des pentakènes) présentant généralement des pointes qui évoquent le bec d’un oiseau (ovaire supère). A maturité, leurs styles s’enroulent brusquement sous l’effet de la chaleur, catapultant les semences alentour.
Herbe-à-Robert (Geranium robertianum), Géranium à mou (Geranium molle) et Géranium découpé (Geranium dissectum, fruits)
C’est aussi le clan des Érodiums qui empruntent leur nom au grec erodios, le héron. Les célèbres fleurs ornementales de nos balcons, injustement nommées «géraniums», sont en réalité des Pélargoniums, également membres de cette famille mais originaires d’Afrique du sud, aux fleurs irrégulières. Ils tirent leur nom du grec pelargos, la cigogne… De la botanique à l’ornithologie, il n’y a qu’un tout petit pas!
Bec de grue (Erodium cicutarium), Brenne (36)
L’exposition des drogues du mestre avait un aspect impressionnant : des dizaines de pots cachetés, des centaines de fioles bouchées, autant de bouteilles d’opaline, d’innombrables jarres de simples. (Le Trône de Fer, George R.R. Martin)
Les Papaveracées composent une petite famille d’une quarantaine d’espèces en France. Leurs membres possèdent des feuilles alternes et découpées, une paire des sépales caducs qui se détachent et tombent lors de la floraison, des fleurs spectaculaires et éphémères à quatre pétales chiffonnées dans leur bouton, flanquées d’une bardée d’étamines.
Paire de sépales caducs du Coquelicot (Papaver rhoeas)
C’est le clan des Pavots, des Coquelicots ou de la Grande Chélidoine. Les Papavéracées produisent du latex et contiennent presque toutes des alcaloïdes aux propriétés sédatives ou analgésiques. Leurs fruits sont des siliques ou des capsules (ovaire supère). Dans la classification récente, cette famille intègre aussi les Fumariacées (une vingtaine d’espèces en France) comme les Corydales ou les Fumeterres, des sauvages aux fleurs irrégulières et aux feuilles très découpées.
Corydale solide (Corydalis solida), Persac (86)
Comment pareille douceur pourrait-elle être un crime passible de pendaison?
(Le Trône de Fer, George R.R. Martin)
Les Malavacées comptent environ trente représentants en France*. Ceux-ci présentent des qualités mucilagineuses (épaississantes et adoucissantes) et ont souvent été utilisés à des fins alimentaires. Leurs feuilles sont alternes, souvent palmées (nervation), leurs fleurs ont cinq pétales, tordus et enroulés sur eux-mêmes dans les jeunes boutons floraux. Elles présentent un double calice (le calice extérieur se nomme calicule).
Calicule et bouton floral de la Grande Mauve (Malva sylvestris): la douceur d'un cornet de glace!
Les quelques espèces françaises ont un «air de famille» manifeste; c’est un clan qu’on reconnait assez facilement sur le terrain. On croisera dans leur rang les Mauves, les Lavatères ou les Guimauves pour les plus connues.
Guimauve officinale (Althaea officinalis), Rose trémière (Alcea rosea) et Mauve hérissée (Malva setigera).
- Une sorcière des bois? La plupart sont des créatures inoffensives. Elles ont quelques notions rudimentaires d’herboristerie, elles savent un rien d’obstétrique, mais autrement...
- Elle était plus que ça.
(Le Trône de Fer, George R.R. Martin)
Les Solanacées forment une petite famille (une trentaine d’espèces en France) dont les membres présentent des fleurs à cinq pétales soudés, cinq sépales soudés, cinq étamines et des feuilles alternes, non stipulées. Elles concentrent généralement de nombreux alcaloïdes, les rendant toxiques ou leur conférant des effets variés. Nombre de Solanacées étaient des «plantes de sorcières», comme la Mandragore, la Belladone ou le Datura officinal.
«Cerise du diable» de la Belladone (Atropa belladonna) et silhouette fantastique du Datura officinale (Datura stramonium): un bonbon mortel ou un sort?
Les Solanacées sont pourtant la deuxième famille de plantes alimentaires pour l’homme, derrière les Poacées (céréales): ce clan est celui de la Pomme de terre, de la Tomate, du Poivron ou encore de l’Aubergine. C’est aussi la famille du Tabac, une plante qui synthétise un alcaloïde dangereux, la nicotine.
Morelle noire (Solanum nigrum), alias «Tue-chien»!
Les échoppes, en bas, semblaient proposer toutes les merveilles divines de l’univers.
(Le Trône de Fer, George R.R. Martin)
Dans la classification classique, les Plantaginacées ne comptaient qu’une vingtaine d’espèces en France, des Plantains pour la plupart. Depuis la classification récente, ce clan s’est vu renforcé d’une centaine d’espèces issues de plusieurs familles remaniées ou obsolètes. C’est ainsi que les Véroniques, les Digitales, les Linaires, les Globulaires - pour n’en citer que quelques-unes - sont aujourd’hui très officiellement «sœurs de sève» des Plantains…
Plantain moyen (Plantago media), Véronique de Perse (Veronica persica), Cymbalaire des murs (Cymbalaria muralis) et Globulaire commune (Globularia bisnagarica).
Aux yeux du quidam, les «nouvelles» Plantaginacées représentent une famille étrangement cosmopolite, pour ne pas dire un grand bazar. L'exercice serait peut-être plus évident si nous étions des papillons: la Mélitée du plantain abandonne ses chenilles aux Plantains comme à quelques Véroniques, la Mélitée orangée oscille entre Plantains, Linaires, Digitales ou Véroniques. Comme quoi, dans le domaine de la botanique, les insectes possèdent un feeling qui nous fait cruellement défaut! On retiendra que le plus souvent, les feuilles des Plantaginacées sont simples et leurs fleurs irrégulières.
Pas besoin de leçons de botanique pour la chenille de la Mélitée orangée (Melitaea didyma)!
(ici sur Plantain lancéolé, Plantago lanceolata)
Game of thrones et botanique, les autres épisodes:
- Épisode 1: Asterceae, Poaceae, Fabaceae, Rosaceae et Brassicaceae.
- Épisode 2: Apiaceae, Caryophyllaceae, Lamiaceae, Liliaceae, Ranunculaceae et Orchidaceae.
- Épisode 3: Boraginaceae, Rubiaceae, Campanulaceae, Amaranthaceae, Euphorbiaceae et Crassulaceae.
- Le cycle fantasy Le Trône de fer par George R. R. Martin!