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Populage des marais, la Sauvage aux cent noms
Date 03/05/2016
Ico Zone humide

Caltha palustris, Populage des marais, Poitiers bords de Boivre

Populage des marais, Poitiers bords de Boivre


Caltha palustris (Populage des marais) appartient aux Ranunculaceae; une grande famille de Sauvages toxiques dont le nom viendrait du latin Rena, «grenouille», à cause de l'attrait pour l'eau de certains de ses membres. C'est le cas pour Caltha palustris: si vous voyez ses fleurs jaunes d'or, c'est que l'eau, courante ou stagnante, n'est pas très loin!


Caltha palustris, Populage des marais, Poitiers bords de Boivre

Populage des marais les pieds dans l'eau, Poitiers bords de Boivre


Caltha palustris est une vivace rustique qui aime les sols riches des marécages ou des bords de rivière. La Sauvage supporte même le bain, et peut survivre à des immersions (de courte durée). Ses rhizomes rampants peuvent former de belles colonies, dont les boutons dorés ne manquent pas de se faire remarquer au milieu d'une végétation encore bien timide au sortir de l'hiver.


Les anciens lecteurs du blog ne manqueront pas de penser à une autre pirate, la Ficaire (Ranunculus ficaria),  qui choisit comme Caltha palustris la basse saison pour montrer ses atouts! Il se trouve que les deux sœurs Ranunculacées se ressemblent, fréquentent les mêmes zones humides et les mêmes grenouilles!

Ainsi, tu as une sœur jumelle...

(Star Wars le retour du Jedi, Richard Marquand)

Si le risque de confusion est possible lors d'une première rencontre, il ne subsiste guère une fois les présentations effectuées. Caltha palustris montre souvent un port plus «royal» (jusqu'à 40cm, elle est d'ailleurs un peu plus regardante quant à la richesse du sol), et ses feuilles présentent par endroit un crénelage caractéristique.


Caltha palustris, Populage des marais, Poitiers bords de Boivre

Feuille inférieures du Populage des marais: cordées à la base, légèrement crénelées, pétiolées, à nervures réticulées.

- Il s’appelle Juste Leblanc.

- Ah bon, il n’a pas de prénom?

- Je viens de vous le dire: Juste Leblanc... Votre prénom, c’est François, c’est juste? Eh bien lui c’est pareil, c’est Juste.

(Le dîner de cons, Francis Veber)

Comme sa fausse jumelle Ficaire, Caltha palustris bat des records en matière de noms populaires... La botaniste Aline Raynal-Roques (dans La botanique redécouverte) comptabilise pas moins de 90 noms anglais (Marsh marigold, Kingcup, mais aussi de véritables morceaux de «poetry» anglaise comme Horse blob ou Water bubbles!), 140 noms allemands (Sumpfdotterblume!)... Et 60 noms français.


Rien que sur le Poitou, on peine à s’accorder sur son appellation en poitevin-saintongeais: Clair-bassin de rivière pour les uns, Gros-bouton-d'or ou Souci-d'Eve pour les autres... En France, elle est le plus souvent le Populage des marais, la Caltha des marais, le Souci d'eau ou la Sarbouillote... On comprend l'importance d'utiliser une langue unique (le latin, accompagné d'une nomenclature) pour les botanistes de toutes régions et de toutes nations.

Mon nom est Bond. James Bond.

(James Bond 007 contre Dr No, Terence Young)

C'est pourquoi il convient surtout de retenir Caltha palustris. Caltha pour le grec «Calathos», la corbeille, une allusion à la forme de ses fleurs; et palustris, traduction de «marais» en latin. Elle est la jolie corbeille des marais!


Caltha palustris, Populage des marais, Poitiers bords de Boivre

Fleurs du Populage des marais: cinq ou six tépales et une armée d'étamines; notez les feuilles supérieures sessiles.


Caltha palustris présente une spécificité qui peut passer inaperçue au premier coup d’œil: ses fleurs sont dépourvues de pétales... Vous n'êtes sans doute guère convaincus, aussi nous faut-il revoir ce que les ouvrages de botanique nous racontent à propos de la fleur. Pour rappel (voir aussi l'article complet sur le sujet):


La fleur «théorique», Sauvages du Poitou


Une fleur complète est composée de deux couronnes de «feuilles» particulières: les sépales à l’extérieur, qui jouent un rôle de protection (les sépales forment le calice), et les pétales à l'intérieur (et oui, les pétales sont aussi des feuilles!), qui jouent principalement un rôle d'attraction des butineurs (les pétales forment la corolle). Méditons un peu sur cette dernière phrase...


Sans calice, pas de corolle! Sauvages du Poitou


Lorsque la fleur n'a qu'une seule couronne (dans tous ses stades de développement), on considère que c'est un calice constitué de sépales (source Gaston Bonnier, Flore complète de France, de Suisse et de Belgique).


Nous y voilà: chez Caltha palustris, l'unique couronne est composée de cinq sépales jaunes d'or, qui ressemblent en tout point à des pétales (on dit que ses sépales sont «pétaloïdes»). Lorsque l’ambiguïté entre pétales et sépales est à son comble, les botanistes coupent la poire en deux en parlant plutôt... De tépales. Abracadabra!


Caltha palustris, Populage des marais, Poitiers bords de Boivre

Fruits (follicules) du Populage des marais, Poitiers bords de Boivre


Pour aller plus loin:

- Caltha palustris sur Tela-botanica

- Identification assistée par ordinateur

 

Compagnon blanc, le noctambule
Date 21/04/2016
Ico Prairies

Silene latifolia, Compagnon blanc, Poitiers bords de Clain

Compagnon blanc, Poitiers bords de Clain


Silene latifolia (Compagnon blanc ou Chipôza-bourru en poitevin saintongeais!) appartient à la famille Caryophyllaceae, au côté de la Stellaire holostée ou de la Saponaire officinale par exemple, déjà croisées dans les pages du blog. A l'inverse de sa fausse jumelle aux fleurs rouges ou roses qui s'active en journée, le Compagnon rouge (Silene dioica), le Compagnon blanc préfère la vie nocturne: ce sont essentiellement les papillons de nuit qui assurent sa pollinisation, attirés par le parfum et le nectar que la Sauvage produit en plus grande quantité la nuit tombée.

La vie est tout de même une chose bien curieuse... Pour qui sait observer entre minuit et trois heures du matin.

(Le quai des brumes, Marcel Carné)

Silene Latifolia, Compagnon blanc, Biard (86)

Jeune pousse de Compagnon blanc, Biard (86)


Les Silènes doivent leur nom à leur à leur calice renflé qui rend hommage au dieu grec Seilênos — père adoptif du truculent Dionysos — qu'on représente généralement avec un gros ventre. Une famille divine qui savait surement bien boire et bien manger, quelle que soit l'heure du jour ou de la nuit!


Silene latifolia, Compagnon blanc, Poitiers bords de Boivre

Calice velu du Compagnon blanc (Poitiers bords de Clain)


Comagon blanc: la Sauvage qui avait du ventre!


Notez que dans la famille des Silènes, c'est de loin le Silène enflé qui présente le plus grand tour de ceinture (Silène vulgaris, qu'on rencontrera essentiellement en terrain sec, et que les enfants transforment en pétard en éclatant le calice contre le dos de leur main)!


Silene vulgaris, Silène enflée, Poitiers bords de Boivre Silene vulgaris, Silène enflée, Poitiers bords de Boivre

Un autre Silène: le Silène enflé au ventre gonflé comme un ballon de baudruche et aux jeunes feuilles glabres au goût de petit pois!

Moi, j’ai la vie dans mon ventre, alors que toi, t’as que des tacos pourris dans le bide.

(Juno, Jason Reitman)

Compagnon blanc — la sauvage noctambule aux fleurs blanches — et Compagnon rouge — la diurne aux fleurs rouges ou roses — sont deux vivaces peu regardantes quant à la nature du sol; leurs colonies sont toutefois plus éclatantes sur les terres riches en matière organique végétale.


Silene dioica, Compagnon rouge, Béceleuf (79)

Compagnon rouge (Silene dioica), un couche tôt qui préfère les rayons du soleil à ceux de la lune!


Si le Compagnon blanc préfère les sols calcaires, le Compagnon rouge se plaît d'avantage sur les sols siliceux, ce qui n'empêche pas les deux espèces de se rencontrer. Lorsque le soleil a rendez vous avec la lune, les hybridations ne sont pas rares: il peut en résulter une sorte de Compagnon à fleurs... Roses pâles!


Silene dioica, Silene latifolia et hybride, Béceleuf (79)

Compagnon rouge (en haut à gauche), Compagnon blanc (en haut à droite) et hybride (en bas).


Silene Latifolia est une plante dioïque, c'est à dire qu'elle présente des pieds strictement mâles ou strictement femelles. A partir de mai, ce sont les étamines proéminentes qui nous permettent de distinguer les messieurs.


Silene latifolia, Compagnon blanc, Poitiers bords de Clain Silene latifolia, Compagnon blanc, Poitiers bords de Clain

A gauche, fleur femelle du Compagnon blanc: 5 pétales échancrés entourant 5 styles recourbés. A droite, fleur mâle: 5 pétales échancrés entourant 10 étamines dressées.


Les dames quant à elles affichent en leur centre cinq styles recourbés et un calice nettement plus renflé. Leur «ventre dodu» renferme les graines et les générations futures en fin de floraison; la capsule dentée peut, lorsqu'elle est sèche, servir à confectionner un sifflet pour les enfants... A moins que les chenille des Noctuelles (Hadena sp.), qui aiment s'y cacher, ne l'aient croqué entre temps!


Silene latifolia, Compagnon blanc, Poitiers bords de Clain

Capsule à 10 dents du Compagnon blanc, Poitiers bords de Clain


Les voies de la nuit (et surtout celles de la génétique) étant impénétrables, il existe également des pieds de Silene latifolia hermaphrodites qui mêlent pistil et étamines dans leur ventre. Ces spécimens sont capables d'enfanter avec n'importe quel pied autour d'eux, mâle ou femelle, mais restent de piètres reproducteurs, ce qui explique sans doute leur rareté.


Silene Latifolia, Compagnon blanc, Poitiers bords de Clain

Feuilles du Compagnon blanc: opposées, sessiles, poilues, lancéolées et ondulées.


Le taux de saponines (des substances qui permettent aux végétaux qui les produisent de se protéger contre les insectes et les maladies) de Silene latifolia augmente progressivement au fur et à mesure de la croissance: si les jeunes pousses peuvent éventuellement être considérées comme comestibles, les pieds les plus avancés deviennent potentiellement toxiques. A cause de leur teneur en saponines, les parties souterraines de Silene latifolia ont parfois été utilisées pour confectionner savon ou lessive, même si c'est généralement sa consœur Saponaire officinale (Saponaria officinalis) qu'on préférait pour cet usage. Prêts pour une virée nocturne? A vos lampes de poche!


Pour aller plus loin:

- Silene latifolia : identification assistée par ordinateur

- Silene latifolia sur Tela-botanica

- Silene dioica : identification assistée par ordinateur

- Silene dioica sur Tela-botanica

- Silene vulgaris : identification assistée par ordinateur

- Silene vulgaris sur Tela-botanica


Silene nutans, Silène penché, Poitiers Passelourdain

Un autre Silène, habitué des talus herbeux et rocailleux, nommé le Silène penché (Silene nutans) à cause de ses fleurs inclinées en panicule unilatérale.


Silene uniflora, Silène à une fleur, La Tranche sur Mer (85)

Carte postale de vacances : Silène à une fleur ou Silène maritime (Silene uniflora), un Silène au port prostré des rivages ouverts et sablonneux de la côte Atlantique.

 

Grande Mauve: quelques grammes de tendresse...
Date 12/04/2016
Ico Villes, chemins & terrains vagues

Malva sylvestris, Grande Mauve, Biard (86)

Grande Mauve, bord de champs à Biard (86)


Malva sylvestris (Grande Mauve ou Fouacé en poitevin saintongeais), fait office de reine du bal dans le clan qui porte son nom, Malvaceae. Mauve est la couleur de ses fleurs; mais difficile de dire qui de la couleur ou de la fleur donna son nom à l'autre, tant la Sauvage est emblématique et choyée par l'homme depuis toujours...


Malva syvletris, Grande Mauve, Poitiers bords de Boivre

Fleur à 5 lobes échancrés de la Grande Mauve, Poitiers bords de Boivre


Malva sylvestris est une vivace (qui se comporte souvent en bisanuelle sous nos latitudes), dont les fleurs s'ouvrent entre mai et la fin de l'été. La belle passe difficilement inaperçue: sa tige et ses rameaux poilus peuvent dépasser le mètre de hauteur sur un sol propice.

Malva syvletris, Grande Mauve, Poitiers bords de Boivre

Grande Mauve, Poitiers bords de Boivre


L'ancien nom latin de Malva sylvestris était Omnimorbia, c'est à dire «toutes les maladies»: ses propriétés adoucissantes étaient connus de tous. Ses fleurs et ses feuilles (fraîches ou séchées), en infusion ou en gargarisme, apaiseraient les inflammations comme les toux sèches, les gorges enrouées ou les aphtes. Appliquées en compresse, elles soulageraient panaris, furoncles ou hémorroïdes...


Princesse, t’es tellement douce que même le sel à le gout du sucre avec toi.

(Boulevard de la mort, Quentin Tarentino)


Bref, Malva sylvestris est une caresse rafraîchissante pour le corps qui souffre, mais pas seulement: Pythagore recommandait la tisane bleue à ses élèves pour adoucir les passions et pacifier l'esprit! Pour certains historiens, Malva viendrait d'ailleurs du grec malasso qui signifie «ramollir» ou «adoucir». Les grecs, puis les romains, la considéraient comme une plante sacrée apte à élever les âmes vers la lumière, sans doute inspirés par la faculté de la Sauvage à tourner ses fleurs vers le soleil.


Grande Mauve, Sauvages du Poitou!

Dire que Malva Syvestris est une plante comestible est une litote... Il serait plus juste de la considérer comme un véritable légume tant elle a été cultivée et consommée depuis les temps préhistoriques! Arabes, chinois, européens l'ont mangée crue en salade, cuite en soupe, en farce ou en ragoût. Elle est riche en sels minéraux, vitamines A, B1, B2 et C, en protéines complètes, en fer et en calcium.


Malva sylvestris, Grande Mauve, Poitiers Le Porteau Podagrica fuscipes, Altise des Mauves, Poitiers Le Porteau
Les feuilles glabres, palmatifides et crénelées de la Grande Mauve ont tendance à se transformer en passoire avec le temps. Il faut se pencher pour dénicher le serial poinçonneur qui ne mesure que quelques millimètres: l’Altise des mauves (il existe plusieurs espèces proches, ici Podagrica fuscipes qui a la tête rousse et les pattes noires).

On préfère généralement les fleurs et les jeunes feuilles, car ces dernières en vieillissant feront d'avantage sentir la qualité mucilagineuse (visqueuse et humidifiante) de la Sauvage... Tout le monde n’apprécie pas, mais c'est une particularité utile en cuisine: les parties aériennes de Malva sylvestris (ou une décoction des parties souterraines) peuvent épaissir un velouté ou une crème maison (en lieu et place de produits industriels de type Maïzena).

Les jeunes fruits circulaires (surnommés les «fromages» à cause de leur forme, pas de leur goût) sont tendres et se grignotent en salade (après les avoir débarrassés de leurs calices).

Malva sylvestris, Grande Mauve, Poitiers Chilvert

«Fromage» (fruit, un schizocarpe) de la Grande Mauve,

Poitiers quartier Chilvert


Sa culture aisée devrait nous inciter à la réintégrer dans les potagers, à l'image des romains qui préféraient garder la belle à portée de ciseau au fond de leurs jardins plutôt que de lui courir après à travers la campagne.

    «Con un huerto y un malva hay medicina para un hogar» (Un jardin potager et de la Mauve constituent des remèdes suffisants pour un foyer)
    (Maxime populaire espagnole)


Malva sylvestris, Grande Mauve, Poitiers quartier gare

Dans un cornet constitué d'un double calice, des pétales enroulés comme une glace à l'italienne: une signature de la famille des Malvacées (Grande Mauve, Poitiers)



Le petit monde de Malva sylvestris


Si les Anciens estimaient la Grande mauve comme apte à élever les âmes vers la lumière, deux papillons de nos régions ont bien compris que la Sauvage pouvait aussi aider leurs chenilles à s’envoler vers le ciel une fois leur métamorphose réalisée! Car la Grande mauve est aussi le garde-manger larvaire de l’Hespérie de l’alcée (ou Grisette, Carcharodus alceae) et de la Belle dame (Vanessa cardui).


Carcharodus alceae, Hespérie de l'alcée, Migné-Auxances (86), crédit photo: Springfield

Hespérie de l’alcée, Migné-Auxances (86)


A vrai dire, nos deux papillons n'ont pas que la Sauvage comme casse-croûte. En effet, l’Hespérie de l’alcée s’intéresse également à d’autres membre du clan Malvaceae (telle la Mauve musquée, Malva moschata) tandis que la Belle dame disperse ses œufs sur pas moins de... 70 espèces de plantes appartenant à 8 familles végétales!


Vanessa cardui, Belle dame, forêt de Vouillé (86), crédit photo: Springflield

Belle Dame, forêt de Vouillé (86)





Pour aller plus loin:
- Malva sylvestris sur Tela-botanica
- Identification assistée par ordinateur

- La Grande Mauve à travers l'histoire, un article du blog Books of dante


Malva neglecta, Petite Mauve, Rochechouart (87)
Une autre Malvaceae urbaine, la Petite Mauve (Malva neglecta), une annuelle qui se distingue de la Grande Mauve avec ses fleurs blanches et ses feuilles moins découpées, presque rondes.

Malva setigera, Mauve hérissée, Biard (86) Malva moschata, Mauve musquée, Salilhès (15)
Deux autres Mauves typiques des prairies à papillons: la discrète Mauve hérissée (Malva setigera), à la pilosité dense et raide, et la superbe Mauve musquée (Malva moschata), aux feuilles caulinaires profondément découpées en lobes étroits.
 

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