Ico Liste des Sauvages par noms
Ico Retrouver une Sauvage par l'image
Ico Initiation à la botanique joyeuse!
Ico Villes, chemins & terrains vagues
Ico Prairies
Ico Haies & forêts
Ico Murs et rocailles
Ico Zone humide
Ico Grand banditisme (invasives)
Ico Bestioles
Ico Rencontres et billets d'humeur

Villes, chemins & terrains vagues
Tri  


1 ... 7 8 9 10 11 ... 23
Porcelle enracinée: la rosette au ras des Pâquerettes
Date 10/09/2016
Ico Villes, chemins & terrains vagues

Hypochaeris radicata, Porcelle enracinée, Poitiers gare

Porcelle enracinée, Poitiers quartier gare


Hypochaeris radicata (Porcelle enracinée ou Vara en Poitevin-saintongeais) appartient au clan Asteraceae, le clan des fleurs à capitules (une inflorescence fournie qui prend l'apparence d'une grosse fleur unique). Encore une Sauvage à capitule jaune, à la mode «Pissenlit», qui rejoint la galerie des portraits de Sauvages du Poitou aux côtés des Laiterons, des Picrides, des Séneçons (Senecio vulgaris ou Jacobaea vulgaris) ou des «Laitues sauvages»... Vous vous en doutez, la liste est loin d'être terminée!


La grande galerie des Sauvages à capitule jaunes... Sauvages du Poitou!


Hypochaeris radicata est une vivace à l'allure particulière: depuis une rosette de feuilles rêches et poilues, profondément ancrée et complètement plaquées au sol, se dressent de longues tiges nues, peu ramifiées, qui portent les fleurs en été.

Hypochaeris radicata, Porcelle enracinée, Poitiers quartier Chilvert
Les bractées sont souvent un indice d'importance pour identifier un membre du clan Asteraceae; celles de la Porcelle enracinée sont pointues, disposées irrégulièrement, légèrement poilues, et se recourbent à maturité.


Hypochaeris radicata forme parfois des colonies importantes sur les sols abimés, piétinés, lessivés, à faible pouvoir de rétention (graviers, sables...). Mais on peut la croiser en toute situation et elle est souvent à l'aise en milieu urbain, même au cœur de la sécheresse. J'aime à croire (c'est de la botanique-fiction) que ses atouts sont le résultat d'une longue adaptation face aux attaques des jardiniers qui ne l'apprécient guère: bien malin celui qui réussira à la déloger, tant elle est ancrée et plaquée au sol... Puis son port à ras de terre lui permet de passer, sans frémir, sous les lames des faux et des tondeuses à gazon!


Hypochaeris radicata, Porcelle enracinée, Poitiers Chilvert

Rosette de la Porcelle enracinée plaquée au sol, bien à l'abri des rotofils: des feuilles sessiles, rugueuses et poilues, à lobes arrondis.


A vrai dire, les rosettes d'Hypochaeris radicata lui fournissent un autre avantage: rien ne peut pousser sous son tapis de feuilles plaqué au sol, même pas quelques brins d'herbe, et la Sauvage assure ainsi sa place au soleil et ses ressources, sans partage!


Hypochaeris radicata, Porcelle enracinée, Poitiers gare

Fruits (akènes) de la Porcelle enracinée, Poitiers quartier gare


C'est le vent qui se charge de disperser ses nombreux fruits (des akènes plumeux). Les semences ne germent qu'en présence de lumière. Ainsi, dans une zone de friche ou une pelouse trop haute, les graines d'Hypochaeris radicata en manque de soleil attendent leur heure... Et lorsque passe finalement la tondeuse à gazon (encore elle, ces deux là sont décidément faites pour s'entendre), la Sauvage retrouve la lumière du jour et se décide à naitre, laissant rapidement la concurrence au tapis.


Hypochaeris radicata, Sauvages du Poitou!


Nul doute qu'avec l'aide du réchauffement climatique (les sécheresses prolongées n'inquiètent guère la Sauvage) et les patrouilles des tondeuses et des rotofils qui s’accélèrent depuis l'interdiction des produits phytosanitaires, le règne d'Hypochaeris radicata dans les rues, les parcs et les jardins, est à venir!


Hypochaeris radicata, Porcelle enracinée, Poitiers bords de Boivre

Porcelle enracinée, Poitiers bords de Boivre


Les anciens connaissaient bien la Sauvage, dont ils mangeaient les feuilles croquantes, cuites ou crues, comme le Pissenlit (La Porcelle enracinée est bien moins amère que ce dernier). On dit que les porcs raffolent de ses racines qu'ils déterrent de leur groin, d'où peut-être son nom de Porcelle...


Phanacis hypochoeridis, Poitiers quartier Chilvert

Galle de la Porcelle: Phanacis hypochoeridis est une petite guêpe (Cynipidae) qui confie ses larves aux Porcelles. Ce renflement qu'on aperçoit parfois sur la tige est leur garde manger et leur nurserie.


En revanche, la Sauvage souffre d'une aura nettement moins sympathique auprès des éleveurs de chevaux: elle serait toxique (fraiche ou séchée) et pourrait favoriser une grave altération de la locomotion (Harper) chez ceux qui la consomment. La plupart des chevaux boudent naturellement la plante et ne la mangent pas, mais il y a toujours un risque en cas de pénurie lors des sécheresses. Un sujet où des inconnues subsistent, mais la mauvaise réputation d'Hypochaeris radicata semble aujourd'hui faite!


Pour aller plus loin:

- Hypochaeris radicata sur Tela-botanica

- Identification assistée par ordinateur

- Contribution à l’étude épidémiologique de l’enzootie de harper australien en France depuis 2003 chez le cheval par Guillaume Collignon


Les capitules de la Porcelle logent souvent les Méligèthes (Meligethes spp) qui consomment son pollen et son nectar. Ces coléoptères affichent une attirance toute particulière pour les fleurs jaunes, sauvages ou cultivées. A tel point qu’ils peuvent se laisser séduire par n’importe quel objet de couleur jaune, y compris des vêtements!

 

Laitue scariole, moitié salade, moitié boussole
Date 22/08/2016
Ico Villes, chemins & terrains vagues

Lactuca serriola, Laitue scariole, Poitiers quartier gare

Laitue scariole, Poitiers quartier gare


Lactuca serriola (Laitue scariole) appartient au clan Asteraceae. Les membres de cette famille optimisent leur reproduction en regroupant leurs minuscules fleurs en une seule inflorescence nommée capitule (comme les Pissenlits, les Pâquerettes, les Laiterons, les Picrides, etc.).


Lactuca serriola, Laitue scariole, Poitiers quartier gare

Capitule de la Laitue scariole, Poitiers quartier gare


La Laitue scariole est une bisanuelle nitratophile. Elle fait d'ailleurs partie du top 10 des Sauvages les plus observées dans nos cités (source: Sauvages de ma rue), à cause de son attirance pour les sols fortement azoté (pollution automobile ou amendements excessifs des cultures).


Si les Asteraceae à fleur jaune, de type «pissenlit», sont délicates à différencier les unes des autres (c'est un des premiers défis pour les apprentis botanistes en milieu urbain), la Laitue scariole cache sous ses feuilles une signature qui peut nous mettre sur la voie: le revers de la nervure médiane est hérissé d'une ligne plus ou moins épineuse, telle la crête d'un iroquois du macadam!

-Je suis le plus vieux punk à chien d'Europe... Et croyez moi: c'est pas évident.

(Le grand soir, Benoît Delépine et Gustave Kervern)

Lactuca serriola, Laitue scariole, Plateau de Thorus (86)

Punk is not dead sous les feuilles de la Laitue scariole!


Deux espèces urbaines sont très proche, prêtant à confusion: la Laitue scariole (Lactuca serriola) et une autre «salade» sauvage, la Laitue vireuse (Lactuca virosa), dont les feuilles tirent légèrement vers le bleu et dégagent une odeur forte lorsque froissées entre les mains.


Lactuca virosa, Laitue vireuse, Poitiers bords de Boivre

Feuilles bleutées de la Laitue vireuse, Poitiers bords de Boivre


Les deux fausses jumelles présentent des feuilles polymorphes (entières à très découpées) et sont tout à fait capables d'échanger certains de leurs aspects en s'hybridant entre elles... Bref, on a une chance sur deux de se tromper en les identifiant, et donc une chance sur deux d'avoir raison! Les plus exigeants examineront les akènes mûrs à l'aide d'une loupe: ceux-ci sont sombres et possèdent une marge saillante chez L.virosa, alors qu’ils sont gris-bruns, ciliés sur le dessus et dépourvus de marge chez L.serriola.


Lactuca virosa, Laitue vireuse, Poitiers bords de Boivre Lactuca serriola, Laitue scariole, Poitiers quartier gare

Akènes de la Laitue vireuse (gauche) versus Laitue scariole (droite).


Une autre caractéristique, peu banale, peut faire infléchir notre intuition du bon côté: La Laitue scariole est à moitié plante... Et à moitié boussole! Surnommé «Laitue boussole» par certains auteurs, elle a tendance à tourner le limbe de ses feuilles supérieures à la verticale, sur un plan est-ouest (le phénomène est moins spectaculaire chez la Laitue vireuse). L'astuce ne fonctionne que si la Sauvage bénéficie d'une bonne exposition: c'est pour réduire les risques de brûlure (ou au moins d'évaporation) que les feuilles se tordent jusqu'à disposer leur pointe en face de l'axe nord-sud. La Laitue scariole évite ainsi le coup de soleil, préférant offrir ses limbes au soleil levant ou au couchant, moins agressifs qu'une exposition plein sud.


Lactuca serriola, Laitue scariole, Poitiers bords de Boivre

Laitue GPS: dans un mètre, tournez à gauche!


Pour le promeneur égaré, cela signifie (en théorie) que le bout des feuilles de la Laitue scariole indique le nord ou le sud. Reste à observer la végétation autour des arbres et des murs, qui signerait la fraicheur au nord ou l’aridité au sud. Comme la pratique m'intéresse d'avantage que la théorie, j'ai testé pour vous cette authentique méthode indienne: armé du livret «Poitiers et ses environs à pied et en VTT» (un guide local que je vous recommande si vous aimez vous perdre), j'ai suivi les instructions jusqu'à l'égarement. Là, au milieu des champs à perte de vue, j'ai compté sur la Laitue scariole seule pour orienter ma carte et me ramener à mon point de départ... Et me suis définitivement perdu! Bref, mieux vaut se munir d'une vraie boussole avant de partir à l'aventure. Je salue au passage la randonneuse (et son smartphone équipé d'un GPS) qui m'a secouru, me permettant de rentrer chez moi avant la nuit: «n'est pas indien qui veut», m'a-t-elle dit.


Lactuca serriola, la boussole! Sauvages du Poitou


Si les jeunes pousses des Laitues «sauvages» sont comestibles, leur amertume vous dissuadera peut-être de les inscrire au menu. Les plants adultes deviennent coriaces, épineux, gluants, franchement amers et dégagent une odeur peu amène. Bref, on est loin des tendres et délicieuses laitues pommées de nos marchés. Et pourtant...


Lactuca serriola, Laitue scariole, Poitiers quartier Chilvert

Jeune rosette de la Laitue scariole, la grand mère des laitues au potager.


Toutes les Laitues cultivées par les jardiniers (pommées, batavias, romaines, à couper...) ont sélectionnées à partir de plusieurs espèces de Lactuca sauvages, à commencer par Lactuca serriola. Et c'est là l'occasion d'insister une nouvelle fois sur l'importance de nos herbes folles qui constituent au bord des routes, dans les friches, les jardins, les forêts, un réservoir génétique inégalable pour l'homme (tant pour l'alimentation que pour la médecine).


Les Laitues sauvages recèlent d'ailleurs une autre surprise: le latex visqueux qui coule dans leurs tiges possèdent des qualités narcotiques. De nos deux Sauvages, c'est surtout la Laitue vireuse qui est connue depuis l'antiquité pour ses propriétés hypnotiques. Elle était cultivée autrefois pour produire un substitut (non opiacé) à l'opium: le lactucarium. L'usage medical du lactucarium semble plus ou moins abandonné à ce jour, sans doute à cause d'une efficacité de très loin inférieure au puissant opium. Mais une nouvelle fois, les Sauvages nous offrent leur précieuse leçon: toutes les grandes inventions prennent source dans la nature, et tout reste encore à découvrir. Alors qui sait, la prochaine révolution agricole ou médicale viendra peut-être d'une Sauvage anodine, plantée juste devant notre porte... Il convient de rester humble devant ce patrimoine, et surtout de protéger son ampleur et sa diversité.


Hecatera dysodea, Noctuelle dysodée, Poitiers quartier Chilvert

Les Laitues sauvages sont importantes pour nombre d’espèces (et pas seulement l'homme), comme la superbe Noctuelle dysodée (Hecatera dysodea), dont les chenilles raffolent des Lactuca.



Pour aller plus loin:

- Norb raconte la Laitue scariole au micro de France Bleu Poitou

- Lactuca serriola: identification assistée par ordinateur

- Lactuca serriola sur Tela-botanica

- Lactuta virosa sur Tela-botanica


Lactuca muralis, Laitue des murailles, Poitiers sous Blossac

Une autre Laitue citadine qui s'installe près ou sur les vieux murs ombragés, qu'on identifiera facilement avec ses minuscules capitules à 5 fleurons ligulés seulement (5 pétales en quelque sorte): la Laitue des murailles (Lactuca muralis).


Lactuca saligna, Laitue à feuilles de saule, Poitiers sous Blossac

Tout aussi citadine, mais plus confidentielle: la Laitue à feuilles de saule (Lactuca saligna) dont les feuilles caulinaires sont étroites, lancéolées et nettement hastées.


Lactuca perennis, Laitue vivace, Chezeau (86) Lactuca perennis, Laitue vivace, Chezeau (86)

Enfin, la trop rare Laitue vivace (Lactuca perennis), une espèce déterminante pour tout le Poitou, à ne pas confondre avec la Chicorée amère (la Laitue vivace a des feuilles profondément pennatipartites).

 

Picride fausse vipérine, la mal rasée
Date 26/07/2016
Ico Villes, chemins & terrains vagues

Helminthotheca echioides, Picride fausse vipérine, Poitiers bords de Boivre

Picride fausse vipérine, Poitiers bords de Boivre


Helminthotheca echioides (Picride fausse vipérine ou Cochet-marocain en poitevin-saintongeais) appartient aux clan Asteraceae, le clan des fleurs à capitules (une inflorescence fournie qui prend l'apparence d'une grosse fleur unique). On continue ce qui pourrait être notre feuilleton de l'été, celui des Sauvages à fleurs jaunes à la mode «Pissenlit» (Taraxacum sect. Ruderalia), à la suite des Séneçons (Senecio vulgaris, Jacobaea vulgaris) ou des Laiterons (Sonchus oleraceus, Sonchus asper) qui ont déjà tenu le haut de l'affiche sur Sauvages du Poitou.


Pieris napi et Helminthotheca echioides, Picride fausse vipérine, Poitiers bords de Boivre

Picride fausse vipérine, Poitiers bords de Boivre


La Picride fausse vipérine est une annuelle (parfois bisanuelle) peu discrète, dont la silhouette épaisse et velue est bien connue des jardiniers (diantre, de la mauvaise herbe!): la Sauvage fréquente les milieux habités par l'homme, les jardins, les champs cultivés, les vergers, les bords des routes... Autant d'endroit où elle trouvera une terre riche, bien exposée, tassée par le passage des pieds, des véhicules ou des machines (ses colonies les plus denses peuvent signer un sol à tendance calcaire).


Helminthotheca echioides, Picride fausse vipérine, Biard (86)

Feuille rêche, ondulée, embrassante, velue (voir piquante) et «verruqueuse» de la Picride fausse vipérine.

Thérèse n’est pas moche. Elle n’a pas un physique facile... C’est différent.
(Le père Noël est une ordure, Jean-Marie Poiré)
La tige et les feuilles hérissées de poils durs de la Picride fausse vipérine dessinent des contours grossiers (la Sauvage est d'ailleurs surnommé en Angleterre Bristly Oxtongue, la «Langue de bœuf hérissée»!), qui peuvent évoquer les traits de certains membres de la famille Boraginaceae. On peut penser par exemple aux feuilles de la Vipérine (Echium vulgare), dont la Picride fausse vipérine usurpe quelque peu le nom.

Helminthotheca echioides, Picride fausse vipérine, Poitiers quartier Chilvert
Jeune rosette de la Picride fausse vipérine, comme un air de Vipérine?

A vrai dire, les deux Sauvages ne se ressemble pas franchement, si ce n'est lorsque pointent leurs jeunes rosettes de feuilles parsemées de pustules blanches. En revanche, les Sauvages à capitules jaunes de type «Pissenlit» sont bien moins aisées à différencier pour l'apprenti botaniste... Un casse tête dont la solution se trouve souvent sous les fleurs, au niveau des bractées (petites feuilles spécialisées qui entourent l'inflorescence). Celles de la Picride fausse vipérine forment une sorte de coupole (ouverte à maturité) à cinq lobes pointus, qu'il est impossible de confondre.

Helminthotheca echioides, Picride fausse vipérine, Poitiers quartier gare
Capitules de la Picride fausse vipérine, au dessus des coupoles caractéristiques à 5 lobes formées par les bractées inférieures.

La Picride fausse vipérine produit des fruits (akènes) plumeux. La Sauvage a opté pour une double stratégie quant à sa reproduction: les fruits situés le plus à l’extérieur de ses «pompons» blancs sont munis de petits plumeaux (aigrettes) trop réduits pour permettre aux semences de profiter du vent. Ces graines sont donc destinées à tomber au pied même de la plante.

J’appelle pas ça voler, j’appelle ça tomber avec panache.

(Toy Story, John Lasseter)

Au centre du «pompon», les semences sont équipées d'un matériel de vol bien plus fourni et s'envolent au loin pour conquérir de nouveaux territoires.


Helminthotheca echioides, Picride fausse vipérine, Poitiers quartier Chilvert

Akène de la Picride fausse vipérine pris au piège dans une toile d'araignée: rougeâtres, surmontés d'un long pied qui porte les soies plumeuses.


La Picride fausse vipérine côtoie généralement une autre Picride urbaine et annuelle, qui affectionne le même sol et fleurit en même temps, au cœur de l'été: la Picride éperviaire (Picris hieracioide). Cette dernière est plus haute et présente également des feuilles rêches comme du papier de verre, quoique moins hirsutes et dénuées de «verrues» blanches. La Picride épervière dresse aussi sous ses fleurs une couronne caractéristique de bractées poilues, inégales, rangées sur plusieurs rangs et réfléchies à maturité.

Picris hieracioides, Picride éperviaire, Poitiers bords de Boivre
Picride éperviaire, Poitiers bords de Boivre


Les jeunes feuilles de Picride fausse vipérine et Picride épervière sont comestibles, mais elles deviennent rapidement coriaces en gagnant en maturité (on peut alors éventuellement les faire cuire). De par ailleurs, elles doivent leur nom de Picride au suc amer et poisseux contenu dans leurs tiges, picros signifiant «amer» en grec. Vous voilà prévenus!


Pour aller plus loin:

- Helminthotheca echioides sur Tela botanica

- Helminthotheca echioides: identification assistée par ordinateur

- Picris hieracioides sur Tela botanica

- Picris hieracioides: identification assistée par ordinateur


Orobanche picridis, Orobanche de la Picride, Chezeau (86)

L’Orobanche de la Picride (Orobanche picridis) est une plante parasite dépourvue de feuilles vertes (et donc de chlorophylle) qui plante ses suçoirs sur les racines de nos Picrides. Il existe de nombreuses espèces d’Orobanches aux floraisons spectaculaires (très difficiles à différencier les unes des autres); elles parasitent de manière quasi spécifique d’autres Sauvages: Orobanche du Lierre, du Trèfle, du Thym…



Picride ou Helminthie?

Picride ou Helminthie? Sauvages du Poitou!


«Helminthotheca echioides»... Voilà un nom qui risque de ne pas vous encourager à retenir les noms latins de nos Sauvages! La Picride fausse vipérine s’appelait pourtant Picris echioides il y a quelques siècles (ce qui peut sembler plus évident pour une Picride). Au milieu du 18ème siècle, des études approfondies, menées à grands coups de loupes, ont abouti à la conclusion que la Sauvage méritait de quitter le genre des Picrides pour rejoindre un genre à part, celui des Helminthies... Et la voilà devenue Helminthie fausse vipérine (Helminthotheca echioides). Au 19ème siècle, certains chercheurs trouvent la distinction un peu tirée par les poils, et souhaitent réintégrer la Sauvage chez les Picrides. Fin 20ème siècle, les examens génétiques surpassent les loupes dans les laboratoires, et la démarcation entre Picrides et Helminthies trouve de nouveaux défenseurs et de nouveaux arguments. A suivre?



 

1 ... 7 8 9 10 11 ... 23

MP  Mighty Productions
> Blogs
> Sauvages du Poitou
> Villes, chemins & terrains vagues
 
RSS       Mentions légales       Comms  Haut de la page