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Petite Pervenche, la madeleine de Rousseau
Date 27/02/2017
Ico Haies & forêts

Vinca minor, Petite Pervenche, Poitiers bords de Boivre

Petite Pervenche, Biard (86) bords de Boivre


Vinca minor (Petite pervenche, Violette de serpent ou Feuilles-douces en poitevin-saintongeais) appartient au clan cosmopolite Apocynaceae, dont certains membres connaissent un franc succès dans les jardins et serres d'ornement: Laurier rose (Nerium oleander), Frangipaniers (Plumeria sp.) et autres Roses du désert (Adenium obesum)... La Petite Pervenche n'est pas en reste: le tapis de son feuillage persistant est un grand classique des massifs ombragés. Elle doit d'ailleurs son nom triomphant (Vinco est «vaincre» en latin) à ses feuilles toujours vertes, quelle que soit la saison.

La victoire appartient à celui qui y croit le plus et surtout le plus longtemps.

(Pearl Harbor, Michael Bay)

Vinca minor, Petite Pervenche, Ligugé (86)

La Petite Pervenche dresse ses feuilles glabres, coriaces et luisantes.


Devant sa floraison précoce et printanière, un ami me confia un jour que la belle ressemblait plus à «une gentille fleur de grand-mère» qu'à une hors-la-loi du Grand Ouest. L'aura de tendresse de Vinca minor évoque pour beaucoup les jardins fleuris de l'enfance. Dans ses Confessions, Jean-Jacques Rousseau en fait même sa «madeleine de Proust» avant l'heure, la Sauvage lui évoquant le souvenir de ses toutes premières leçons de botanique prodiguées par Madame de Warens, sa tutrice:

"Trente ans se sont passés sans que j'aie revu de la Pervenche, ou que j'y aie fait attention. En 1764 (...), nous montions une petite montagne (...). Je commençais alors d'herboriser un peu. En montant et regardant parmi les buissons je pousse un cri de joie! Ah voilà de la pervenche! Et c'en étoit en effet."

La Pervenche de Rousseau, Sauvages du Poitou!


En milieu naturel, les colonies de notre «gentille» Sauvage peuvent marquer les lieux autrefois habités par l'homme: Vinca minor est une plante intéressante pour les archéologues en herbe (à l'image de la Mélisse officinale), indiquant à l'occasion l'emplacement d'anciens sites gaulois ou mérovingiens. Il faut dire qu'une fois installée quelque part, Vinca minor peut subsister pendant des siècles: vivace très rustique, elle drageonne efficacement et ses longues tiges rampantes (jusqu'à 2m de longueur) marcottent naturellement. En milieu forestier, la Sauvage ne compte guère que sur la reproduction végétative, sa floraison restant timide et sa fructification rare. Elle profitera de lumière dégagée lors des coupes de bois pour s'exprimer plus ostensiblement.


Pourtant, sur les sols frais et riches en humus, ses feuilles coriaces peuvent former de vastes tapis en toute saison qui n'ont rien à envier à ceux du Lierre grimpant, c'est dire! Dans son Encyclopédie des plantes bio-indicatrices (vol. 3), Gérard Ducerf remarque:

"Elle peut subsister très longtemps, des années, des siècle, là où elle a été plantée, sans jamais devenir envahissante."

Loin de moi l'idée de contredire les travaux du botaniste, ni de traiter d'envahissante notre tendre fleur, mais force est de constater que la Sauvage peut coloniser à elle seule des zones très étendues! Même si elle n'a rien d'une conquérante: ses faibles capacités de reproduction sexuée n'aident pas à la dispersion de ses colonies en sous bois et les jardiniers parviennent sans trop de peine à freiner ses ardeurs dans leurs massifs.


Vinca minor, Petite Pervenche, Poitiers bords de Boivre

Petite Pervenche à perte de vue!

Elle a les yeux bleus comme du canard WC.

(Les Beaux Gosses, Riad Sattouf)

On croise le plus souvent deux Pervenches très proches l'une de l'autre, la petite et la grande. Si la Petite Pervenche (Vinca minor) recherche la fraîcheur sous-bois, la Grande Pervenche (Vinca major) supporte d'avantage les terres sèches et les rayons du soleil. La Grande Pervenche présentent des fleurs et des feuilles un peu plus larges. C'est leur calice qui nous permettra de différencier les deux sœurs avec assurance: les sépales sont courts chez la Petite Pervenche, longs chez la Grande Pervenche.


Vinca minor, Petite Pervenche, Poitiers bords de Boivre Vinca major, Grande Pervenche, Poitiers bords de Boivre

Sépales courts pour la Petite Pervenche (à gauche), longs pour la Grande Pervenche (à droite)


Comme le Laurier rose (Nerium oleander), son cousin domestiqué, Vinca minor est toxique de par les alcaloïdes présents dans ses feuilles. La Sauvage, alors plus connue sous le nom de «Violette de sorciers», n'en fut pas moins recherchée par le passé: elle entrait dans la composition des philtres d'amour au Moyen-âge (la faute à ses longues tiges en lasso qui «attachent» les amoureux?), puis fut pendant longtemps prescrite dans le traitement des maladies pulmonaires. Entre des mains expertes, Vinca minor est utilisée de nos jours dans le traitement de troubles neurologiques, la vincamine extraite des ses feuilles permettant de favoriser l’oxygénation et l'afflux sanguin au cerveau.


Retenons enfin que la Petite Pervenche fut longtemps liée aux rites funéraires: les lianes de la «Violette des morts» (un autre de ses surnoms) couronnaient les défunts ou décoraient les tombes au Moyen-âge... Qui sait, la Sauvage exprimait peut-être déjà de tendres souvenirs, telle une boite de «madeleines de Rousseau» déposée sur la sépulture d'un être cher?


Pour aller plus loin:

- Identification assistée par ordinateur

- Vinca minor sur Tela-botanica

- Usage médical de la Petite Pervenche à travers l'histoire sur le blog Books of Dante

 

Valériane officinale: l'Herbe aux chats-rats-vers
Date 13/02/2017
Ico Zone humide

Valériane officinale, Valeriana officinalis, Poitiers bords de Clain

Valériane officinale, Poitiers bords de Clain


Valeriana officinalis (Valériane officinale ou Ervant en poitevin-saintongeais) appartient à la famille Caprifoliaceae, parmi laquelle on trouve la Centranthe rouge ou la Cardère sauvage déjà rencontrées dans nos pages. La Sauvage doit son nom au latin valere, «bien se porter», non pas tant pour sa vigueur que pour son statut de légende parmi les plantes médicinales: jadis, Valeriana officinalis fut même surnommée Herbe-guérit-tout!

- Ce doit être absolument incurable et mortel!
- Mais non, mais non...
- Ah? Il y a un espoir de guérison? Ne me trompez pas docteur je veux savoir la vérité!
(Knock, Guy Lefranc)

Tout à tour philtre d'amour, aphrodisiaque, remède contre l'épilepsie, l'hystérie, la danse de Saint-Guy, l'asthme... L'utilisation médicale de Valeriana officinalis se précise et se recentre au fil des siècles autour de son action calmante et sédative (ce sont ses parties souterraines qui sont utilisées, généralement en tisane ou en lotion relaxante). Aujourd'hui, l'efficacité de Valeriana officinalis est contestée par les scientifiques, les essais cliniques à son sujet aboutissant à des résultats irréguliers et contradictoires. Son usage reste néanmoins répandu et apprécié: il n'est pas rare de retrouver la Sauvage dans les cocktails phytos des sachets de tisane «Bonne nuit»! La Valériane officinale est largement cultivée à des fins commerciales, la plus grosse partie de la production française se situant en Anjou.


Valériane officinale, Poitiers bords de Clain

Fleurs rosées de la Valériane officinale: une corolle en tube, 3 étamines autour d'un pistil surmonté de 3 stigmates.


Mais revenons à nos spécimens sauvages: Valeriana officinalis est une vivace qui fréquente les sols riches engorgés d'eau des prairies et des clairières alluviales. Elle dresse en été ses corymbes amples de fleurs rosées, au bout de longues tiges (plus de 1m de hauteur) creuses et cannelées.


Valériane officinale, Poitiers bords de Clain

Feuilles opposées et pennatiséquées de la Valériane officinale (la tige est creuse et cannelée).


Valeriana officinalis présente des aspects variables selon les régions, les milieux ou selon ses stades de développement. Elle peut être grêle en terrain sec ou robuste sur sol humide; généralement glabrescente, elle peut aussi se montrer très poilue... À tel point que de nombreuses sous espèces sont aujourd'hui recensées, voir de nouvelles espèces, ce qui cause parfois aux botanistes quelques nuits blanches, sapant un peu plus la réputation de somnifère de la Sauvage! Malgré leurs différences, tous ces spécimens conservent les qualités alimentaires (elles sont comestibles), médicinales et bio-indicatrices précitées.


Les fruits de Valeriana officinalis sont de petits akènes que le vent disperse (anémochorie), aux «plumes» finement découpées.


Valériane officinale, Poitiers bords de Clain

Akènes de la Valériane officinale en été.


Nous avions déjà évoqué l'effet attractif et euphorisant que produisent les effluves des racines des Valérianes chez les chats (voir Centranthus ruber, la Valériane rouge); c'est aussi le cas pour Valeriana officinalis, surnommée à l'occasion Herbe aux chats. Certains jardins botaniques cultivent leurs pieds de Valériane sous un grillage pour éviter que les félins accrocs ne les déterrent!


Les rats se passionneraient aussi pour la Sauvage. Vous connaissez l'histoire du joueur de flûte de Hamelin: le musicien libéra sa ville d'une invasion de rats en entrainant les rongeurs jusque dans une rivière, où ils se noyèrent. Selon la légende, le musicien tirait ses pouvoirs de sa flûte. Dans d'autres versions, on raconte que le musicien cachait dans ses poches quelques plantes pour appâter les rongeurs: Valériane?


Valeriana officinalis et le Joueur de flûte de Hamelin, Sauvages du Poitou!


Enfin, certains jardiniers pulvérisent des purins ou des infusions de Valeriana officinalis (diluées au 1/20) sur leurs planches ou sur leur compost pour encourager la présence de vers de terre. Si quelqu'un est à même de m'expliquer le pourquoi du comment en commentaire, j'en serais ravi. L'occasion de rappeler le rôle essentiel de ces ouvriers invisibles: les vers de terre recyclent, compostent, retournent, aèrent et fertilisent le sol. Les «turricules», leurs déjections, sont très riches en azote, en phosphore, en potassium, en calcaire, en magnésium. Quoi qu'il en soit, les préparations à base de Valeriana officinalis sont elles aussi riches en phosphore et donc intéressantes pour la croissance et la floraison de certaines plantes au jardin.


Turricule en hiver: le ver Noël est passé au jardin, ho ho ho!


Pour aller plus loin:

- Valeriana officinalis sur Tela-botanica

- Valériana officinalis: identification assistée par ordinateur

- La Valériane à travers l'histoire sur le blog Books of Dante

- Données pharmacologiques sur l’utilisation de la Valériane dans les troubles du sommeil de El Ouazani Mehdi


Valériane officinale, Poitiers bords de Clain

Valériane officinale, Poitiers bords de Clain

 

Familles de la flore française (Game of thrones et botanique, épisode 3)
Date 29/10/2016
Ico Initiation à la botanique joyeuse!

Cet article fait suite à deux épisodes déjà publiés, consacrés aux grandes familles en botanique. Nous avions croisé dans le premier les prestigieuses lignées Asterceae, Poaceae, Fabaceae, Rosaceae et Brassicaceae. Le second nous avait présenté les clans Apiaceae, Caryophyllaceae, Lamiaceae, Liliaceae, Ranunculaceae et Orchidaceae. Le feuilleton continue, avec six nouvelles familles plus modestes en terme d’espèces présentes sur le sol français, mais tout aussi remarquables de par leurs spécificités...


House Boraginaceae, Sauvages du Poitou!

Une barbe monumentale le couvrait des pommettes aux cuisses, tant et si bien qu’on pouvait difficilement dire où s’achevait le poil et où débutait la fourrure.

(Le Trône de Fer, George R.R. Martin)

Les Boraginacées (une centaine d’espèces en France) présentent généralement des tiges et des feuilles simples, entières, alternes, recouvertes de poils raides (un bon moyen de défense contre les escargots et les limaces). Leur nom viendrait du latin burra, la «burre», une étoffe en laine rêche et grossière qui habillait les moines. Leurs fleurs à cinq pétales et cinq sépales (parfois irrégulières comme chez la Vipérine) arborent souvent un bleu céleste. L’inflorescence peut former une «queue de scorpion» (cyme scorpioïde). Leurs fruits sont des tétrakènes (ovaire supère).


Borrago officinalis, Bourrache officinale, Poitiers bords de Clain
Étoile bleue sur fond de poils de la Bourrache officinale.


C'est la clan de la Bourrache officinale (Borrago officinalis), symbole ancestral du courage, de la généreuse Consoude (Symphytum officinale), mais aussi des Myosotis (Myosotis sp), qui font office de bardes délicats dans cette fratrie de poilus au grand cœur!


Myosotis arvensis, Myosotis des champs, Poitiers

Inflorescences en «queue de scorpion» du Myosotis des champs.


House Rubiaceae, Sauvages du Poitou!

En fait d’objets de valeur, je ne possède rien d’autre qu'une couronne.

(Le Trône de Fer, George R.R. Martin)

Les Rubiacées (environ 75 espèces en France) se démarquent de par leurs feuilles souvent verticillées (disposées en couronne ou en étoile) autour d’une tige à section carrée. Leurs fleurs sont généralement discrètes, régulières, à quatre ou cinq pétales. Leurs fruits sont une paire d’akènes, souvent hérissés (sauf ceux des Garances, Rubia spp, qui sont des baies).


Rubia peregrina, Garance voyageuse, Poitiers bords de Boivre

Feuilles coriaces, agrippantes et verticillées de la Garance voyageuse.


Les Rubiacées comptent dans leurs rangs des membres exotiques très célèbres: les Caféiers (Coffea sp). Ces derniers sont bien trop capricieux pour pouvoir tolérer les saisons françaises... Dommage pour nous, mais notez que les petits fruits du Gaillet gratteron (Galium aparine) grillés à sec, écrasés et finalement mis à bouillir dans de l'eau fournissent un excellent succédané de café... Un goût de famille?


Café de Gaillet gratteron, une recette Sauvages du Poitou!

Gaillet gratteron: le café à la française!


House Campanulaceae, Sauvages du Poitou!

Une douzaine de clochettes tintaient pour peu qu’il bougeât... C’est-à-dire en permanence, car il ne tenait guère en place.

(Le Trône de Fer, George R.R. Martin)

Les Campanulacées (64 espèces en France) se distinguent par leurs fleurs à cinq pétales soudés, dont la corolle forme souvent une cloche: campanula est la «clochette» en latin. Leur tige renferme généralement un latex. C'est le clan des nombreuses Campanules (Campanula spp), difficiles à différencier (et pourtant, chaque cloche à son ton!), ou encore celui des Raiponces (Phyteuma spp).


Campanula portenschlagiana, Campanule des purailles, Poitiers Chilvert

Les clochettes du Campanule des murailles (Campanula portenschlagiana).


House Amaranthaceae, Sauvages du Poitou!


Dans la classification récente, les Amaranthacées intègrent dans leurs rangs l'ensemble des Chenopodiacées. On retiendra ces tendances suivantes pour ces deux familles réunies sous une seule et même bannière (environ 60 espèces en France): leurs fleurs minuscules sont souvent verdâtres ou rougeâtres, avec un périanthe herbacé, sec ou membraneux. Amarantos en grec signifie «qui ne flétrit pas»: même cueillies, leurs fleurs ne risquent guère de faner. Leurs feuilles sont généralement entières, pointues (elles dessinent souvent des flèches ou des hallebardes) et longuement pétiolées. Nombre d'entre elles affectionnent les terrains salés ou les sols riches en azote (amendements, pollutions, dépotoirs…), ce qui en fait des locataires privilégiées des côtes, des rivages ou des lieux habités par l'homme.
Les bras costauds gouvernent ce monde: hors de cela, tu te goberges d’illusions.
(Le Trône de Fer, George R.R. Martin)

C'est le clan des Chénopodes, des Arroches ou des Amarantes... Des végétaux riches, souvent bons pour la soupe ; on ne s'étonnera donc pas de trouver dans ce clan de nombreuses espèces potagères, cultivées pour leurs racines, leurs feuilles ou leurs graines, comme les betteraves, les bettes, les quinoas ou les célèbres épinards de Popeye (très fournis en vitamines et en minéraux).


Amaranthus deflexus, Amarante couchée, Poitiers quartier gare

Minuscules fleurs vertes en panicule de l'Amarante couchée (Amaranthus deflexus), indétrônable bodybuildeuse du macadam et des trottoirs!


House Euphorbiaceae, Sauvages du Poitou!

- Comment, alors?

- Par le seul autre moyen: la magie!

(Le Trône de Fer, George R.R. Martin)

Euphorbia lathyris, Euphorbe épurge - latex

Latex de l'Euphorbe épurge (Euphorbia lathyris)


Les Euphorbiacées (une soixantaine d’espèces en France) sont principalement représentées par les Euphorbes. Celles-ci se distinguent par leurs feuilles simples, par le suc laiteux nommé latex contenu dans leur tige et par l'originalité de leurs «fausses» fleurs (en fait une inflorescence complexe) souvent vertes ou jaunâtres, dénuées de pétales et organisées en ombelles. Les latex des Euphorbes sont généralement toxiques et irritants par simple contact cutané. Mais ils intéressent la médecine ou l'industrie pour les secrets qu'ils renferment, comme celui de l'Hévéa (Hevea brasiliensis), une Euphorbiacée d'Amazonie, à partir duquel on fabrique le caoutchouc. C'est d'ailleurs à un médecin, Euphorbus (Grèce, 40-19 av. J.-C.), que cette famille emprunte son nom. Ce clan est aussi celui des Mercuriales, des herbacées dépourvues de latex très différentes des Euphorbes.


Euphorbia hiberna, Euphorbia cyparissias, Euphorbia helioscopia

De gauche à droite: Euphorbe d'Irlande (Euphorbia hiberna), Euphorbe petit-cyprès (Euphorbia cyparissias) et Euphorbe réveil matin (Euphorbia helioscopia).


House Crassulaceae, Sauvages du Poitou!


Les Crassulacées (50 espèces en France) sont des végétaux glabres, à feuilles ou à tiges charnues. Leurs feuilles sont généralement simples, entières, sessiles ou munies d'un court pétiole. Leurs fleurs peuvent présenter des aspect variés, mais arbore souvent 5 pétales et 5 sépales. C'est le clan des nombreux Sédums (Sedum spp), délicats à différencier, mais aussi celui des Joubarbes (Sempervivum spp) ou du célèbre Nombril de Vénus (Umbilicus rupestris).


Umbilicus rupestris, Nombril de Vénus, Laval (53)

Feuilles ronds et charnues du Nombril de Vénus.

Je serai bientôt grosse, je vous le promets. J’en prie la Mère d’En-Haut, tous les soirs.

(Le Trône de Fer, George R.R. Martin)

On désigne souvent les membres de ce clan comme étant des plantes «grasses», «succulentes» ou «crassulescentes»; trois synonymes pour exprimer leurs vertes rondeurs (crassus signifie «épais» en latin). Leurs organes enflés et gorgés de suc assurent leur survie en situation misérable ou aride; c'est pourquoi elles colonisent les lieux misérables, souvent bien exposés: rochers, sables, murs ou toits. A travers le monde, les Crassulacées font parties des championnes de la survie en milieu hostile.


Sedum album, Orpin blanc, Poitiers sous Blossac

Orpin blanc (Sedum album)


Ainsi se termine notre tour d'horizon des principales familles en botanique pour le territoire français. Vous vous en doutez, ce n'est que la face émergée de l'iceberg: les clans des Sauvages sont très nombreux, bigarrés, fascinants de par leurs coutumes, même lorsque qu'il ne sont composés que par un unique membre (comme le clan Aquifoliaceae dont le seul représentant en France est le Houx, Ilex aquifolium). De quoi nourrir l'inspiration pour une prochaine saison?


Game of thrones et botanique, les autres épisodes:

- Épisode 1: Asterceae, Poaceae, Fabaceae, Rosaceae et Brassicaceae.

- Épisode 2: Apiaceae, Caryophyllaceae, Lamiaceae, Liliaceae, Ranunculaceae et Orchidaceae.

- Épisode 4: Polygonaceae, Geraniaceae, Papaveraceae, Malvaceae, Solanaceae et Plantaginaceae.


Et pour le plaisir, le fil rouge de notre article...

- Le cycle fantasy Le Trône de fer par George R. R. Martin!

 

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