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Les 5 fleurs sauvages les plus swag au jardin! (printemps)
Date 13/02/2018
Ico Rencontres et billets d'humeur

Sauvages du Poitou : le top 5 swag des fleurs sauvages au jardin!


Le swag est un anglicisme qui renvoie à ce qui a belle allure. Avoir du swag, c'est avoir la classe, mais pas seulement à Dallas — l’intérêt resterait limité pour nous vu que pas grand chose n'y pousse —, mais partout et surtout ici, sur le pas de notre porte et dans nos jardins. Car la «mauvaise herbe» (braves gens, braves gens) a le swag, ce je ne sais quoi de raffiné qui ferait passer un défilé de haute couture pour une course en sacs. Et il ne s'agit pas seulement d'apparences flatteuses: chez les Sauvages, l'élégance est un art total. L'attitude et les mœurs impressionnent tout autant que la dégaine. Alors ne cherchez pas d'autres sources d'inspiration pour booster votre propre potentiel de swag au jardin: plutôt que de les arracher, mettez vous sans plus tarder à quatre pattes et admirez la leçon de savoir vivre de ces cinq dandys libres et printaniers.

- Alors comme ça tu as été élu l’homme le plus classe du monde! Laisse-moi rire! (...) La classe, c’est d’être chic dans sa manière de s’habiller...

- Excuse-moi de te dire ça mon pauvre José, mais tu confonds un peu tout. Tu fais un amalgame entre la coquetterie et la classe: tu es fou.

(La classe américaine, Michel Hazanavicius et Dominique Mezerette)

Geranium robertianum, Herbe-à-Robert, Poitiers bords de Boivre

5 - Herbe-à-Robert: un swag diabolique.


Pendant que certains courent les jardineries à la recherche de Pélargoniums exotiques et colorés (étiquetés sous le nom de «Géraniums»), nos véritables Géraniums sauvages et locaux continuent d'être considérés comme de la mauvaise graine, quand ils ont la chance d'être considérés. Ils n'ont pourtant rien à envier aux monstres horticoles (si ce n'est que leur port est plus discret), et leur grande variété enchantera l'apprenti botaniste en quête de défis. En tête de ce gang, l'Herbe-à-Robert (Geranium robertianum) fait partie du cortège printanier qui rôde autour des habitations. En situation très exposée, l'Herbe-à-Robert — que certains surnomment la Fourchette du diable à cause de ses duos de fruits pointus — pigmente son feuillage tout en dentelle d'une coloration rouge vermillon, diaboliquement swag!


Cymbalaria muralis, Ruine de Rome, Poitiers quartier gare

4 - Cymbalaire des murailles: un swag aérien.

La Cymbalaire des murs ou Ruine de Rome (Cymbalaria muralis) colonise les vieux murs, et pas seulement les vestiges romains. N'empêche que la Sauvage parvient à transformer par sa simple présence un vulgaire rang de moellons en un paysage antique. Ses fleurs zygomorphes à nulles autres pareilles cherchent sans surprise le soleil et le passage des butineurs. Mais une fois fécondées, une pudeur touchante s'empare de la starlette: ses fleurs se retourne vers l'ombre de la paroi, comme pour se retirer des lumières mondaines et se consacrer toute entière aux semences à venir. Ces dernières seront ainsi déposées à même le mur, plutôt que d'être lâchées au hasard du vide... Pendant que les siècles et les civilisations défilent, la Cymbalaire perpétue sa danse entre ombre et lumière, en un swag qui jamais ne clignote!

Myosotis arvensis, Myosotis des champs, Poitiers bords de Clain
3 - Myosotis des champs: le haïku swag.

Le Myosotis des champs (Myosotis arvensis) est un poème. Ou plutôt, un haïku vu sa concision, qu'on risque fort de piétiner faute d'attention. Colonisant les les sols pauvres et sablonneux, le Myosotis nous rappelle que la vie n'a guère besoin que de quelques graviers pour ériger une œuvre d'art subtile et racée. Les minuscules fleurs présentent en leur cœur une collerette qui varie du blanc à l'orangé, en fonction de ses besoins de reproduction (et de sa production de nectar). Un code couleur à l'usage des butineurs qui savent lire et respecter les ardeurs de la Sauvage. Une fleur qui murmure à l'oreille des abeilles, voilà un swag que personne ne peut oublier («Ne m'oublie pas» est un des noms courant des Myosotis)!


Bellis perennis, Pâquerette, Poitiers bords de Boivre

2 - Pâquerette, éternellement swag.


Bellis perennis (Pâquerette), littéralement la «beauté éternelle», a réussit là où ses consœurs sauvages astéraceées ont échoué: la modestie de son port et l'apparente simplicité de ses inflorescences remportent la plupart des suffrages. Alors que la moindre rosette de Pissenlit ou de Porcelle provoque des sueurs froides aux amateurs de pelouses en plastique, la Pâquerette suscite généralement tendresse et indulgence. Derrière sa candeur se cache pourtant une grande sophistication : ses inflorescences (des capitules) regroupent une multitudes de fleurs minuscules (des fleurons), jaunes et tubulaires en son centre, blanches et allongées comme des pétales à la périphérie. Capable d'adapter leur port en fonction du passage des tondeuses, les colonies de Pâquerettes fleurissent une grande partie de l'année, mais explosent surtout en une manifestation éclatante autour des fêtes de Pâques: un swag quasi biblique.


Lamium purpureum, Lamier pourpre, Poitiers bords de Boivre

1 - Lamier pourpre: je suis swaggy!


S'il est une Sauvage qui mérite d'être célébrée dans les jardins et les potagers, c'est bien le Lamier pourpre (Lamium purpureum): la lamiacée offre ses lèvres nectarifères très tôt dans la saison (dès février), une aubaine pour les butineurs au sortir de l'hiver. Ses colonies les plus fournies assurent une couverture salutaire pour les sols en attente de culture. En invité discret, la Sauvage s'efface finalement à l'heure des premiers semis... Pour ne rien gâcher, le Lamier pourpre est d'une beauté à faire baver un caillou. Bref, ne dites plus swag: dites Lamier.

 

Vocabulaire de la botanique (7) : Poacées, herbes, céréales, pelouses et gazons
Date 21/01/2018
Ico Initiation à la botanique joyeuse!
Les joyeuses leçons de Sauvages du Poitou nous ont entrainés jusque là à la poursuite des feuilles simples, des feuilles composées, de l'art délicat de la phyllotaxie (la disposition des feuilles sur la tige), des fleurs régulières, des fleurs irrégulières ainsi que des capitules et des différents types d'inflorescence. C'est une nouvelle enquête botanique qui nous attend aujourd'hui, sur la base de l'ensemble des articles précédents (mieux vaut les réviser un peu avant de continuer). Prêts? 3, 2, 1, générique!

L'univers fascinant des Poacées, Sauvages du Poitou!

La famille
Poaceae (anciennement Graminées) est peut être une des familles les plus anciennes et les plus répandues du règne végétal: 20% de la couverture verte de la planète! C'est aussi la famille la moins visible pour le profane, qui à force de chercher l'orchidée rare, finit par ne plus voir l'océan de chlorophylle tout autour. Les Poacées sont, pour l'observateur commun, l'«herbe» (mais aussi nombre de céréales cultivées par l'homme), partout, de l’Antarctique au Poitou. Pour beaucoup, l'herbe ne constitue guère qu'un décor ennuyeux, une toile de fond dénuée d'intérêt, sur laquelle évoluent les véritables stars de la botanique, les Sauvages à fleurs spectaculaires et colorées.

Poa annua, Pâturin annuel, Dinard (35)
Le Pâturin annuel (Poa annua), de loin la Sauvage la plus répandue dans nos villes, à qui la famille Poacée doit son nom: «Poa» est l'«herbe» en grec.

Certes, l'analyse attentive d'une parcelle de gazon peut sembler rébarbative ou difficile au profane. Se pencher sur les Poacées revient un peu à gravir la montagne botanique par la face nord, sans corde et sans piolet. Pourtant, ce clan cache des secrets fascinants et fait preuve, paradoxalement, d'un grand sens de l'élégance: chez ses membres, c'est l'art de la danse qui prévaut aux pétales et aux couleurs ostentatoires. En effet, la reproduction sexuée des Poacées ne repose pas sur le passage des butineurs, mais sur le souffle du vent.
Tous les matins, dès le lever, La Carioca te fais bouger. Et quand tu danses, chaque petit pas te mets en joie pour la journée...
(La cité de la peur, Les Nuls)

Briza media, l'Amourette, Biard aérodrome (86)
L'Amourette commune (Briza media), une petite Poacée plus connue sous les noms de Hochet du vent ou Langue de femme, parce ses petits épillets gigotent sans cesse sous le vent!

L'observation des Poacées repose sur une enquête minutieuse, où le vocabulaire peut nous guider et nous aider à observer des détails invisibles au premier abord. Secret oblige, les membres de ce clan ne sauraient être décrits par des mots trop communs... Ainsi, chez le brin d'herbe, on ne parle pas de tige, mais de chaume. Le chaume est parcouru par des nœuds. Il présente généralement une section ronde et creuse aux entrenœuds, ce qui nous permet de différencier les Poacées de deux autres familles aux allures similaires: les Cyperacées — le clan des Laîches — aux tiges à section pleine et triangulaire, et les Joncacées — le clan des Joncs — aux tiges à section ronde et remplies de moelle.

Des feuilles linéaires, étroites et alternes naissent à partir des nœuds. Les feuilles enveloppent le chaume en formant une gaine, jusqu'à ce que le limbe se sépare de celui-ci. Un exemple valant mieux qu'une longue explication, penchons-nous dans le bac de la tondeuse à gazon, où un crime vient d'être commis:

Anatomie d'un brin d'herbe, Sauvages du Poitou

Essayons d'identifier la victime de notre serial-tondeuse: la première piste se trouve précisément à la frontière de la gaine et de la partie du limbe qui se sépare du chaume. C'est ici que se cache une petite membrane, nommée ligule, qui empêche l'eau, la poussière ou les insectes de pénétrer dans la gaine. La ligule est un indice d'importance, car elle affiche des aspects variés (verte, blanche, simple, découpée, déchirée, poilue...) en fonction de l'espèce observée. La forme (ou l'absence) d'oreillettes est aussi à prendre en considération.

Poacées: ligule et oreillette, Sauvages du Poitou

 Ligule de Dactylis glomerata, Dactyle aggloméré, Poitiers bords de Boivre
Notre victime présente une gaine nettement aplatie, une ligule longue et déchirée et pas d'oreillettes... Nous sommes extrêmement chanceux, car ces maigres indices sont suffisants pour identifier le Dactyle aggloméré (Dactylis glomerata)!

Malheureusement (ou heureusement si vous aimez les défis), ligule et oreillettes ne suffisent généralement pas pour identifier une espèce. Il nous faudra, encore plus que chez les autres Sauvages, croiser un maximum d'indices, en commençant par un examen minutieux des fleurs...

 Ligule de Dactylis glomerata, Dactyle aggloméré, Saint Aignan (41)
Inflorescence (panicule) dense du Dactyle aggloméré dans la force de l'âge: un joyeux fouillis!

Hé oui, les Poacées ne sont pas dépourvues de fleurs! La principale difficulté pour nous, c'est leur miniaturisation et leur densité: la loupe est indispensable pour pouvoir apprécier leurs fleurs, seules ou regroupées par dizaines en épillets. Les épillets sont eux même regroupés en épis compacts (plusieurs fleurs sessiles sur un axe), en grappes, ou plutôt en panicules (des grappes de grappes), l'ordonnance la plus répandue chez les Poacées de France.

L'épillet, Sauvages du Poitou

Accrochez vous mon cher Watson, car c'est là que nous allons commencer à couper l'herbe en quatre: une  enveloppe foliaire, la glume, protège l'ensemble de l'épillet, le regroupement floral élémentaire. Les minuscules fleurs, disposées sur le rachillet, présentent l’attirail sexuel déjà évoqué dans notre article sur les fleurs, à savoir des étamines (dont le filet peut s'allonger de manière spectaculaire à maturité du pollen, atchoum!) et un pistil (ses stigmates poilus lui permettent de récupérer le pollen porté par le vent). La fleur est elle même protégée par une petite enveloppe foliaire, nommée glumelle (ou parfois lemme).

Épillets ventrus du Brome mou (Bromus hordeaceus): des glumelles velues, bifides à la pointe, prolongées d'une arête au moins aussi longue qu'elles.

Glume et glumelles (qui sont respectivement l'équivalent des bractées et des sépales chez les autres Sauvages) sont toujours alternes, et souvent prolongées par une arrête, dont la longueur, la disposition (terminale, insérée au milieu...) ou la forme (droite, tordue, vrillée...) est aussi une indication sur l'identité du spécimen observé. Le rôle de cette arrête est de favoriser la propagation des semences, en s'accrochant aux animaux de passage par exemple, ou en aidant la graine à se planter dans le sol.

Hordeum murinum, Orge Queue-de-rat,
Orge Queue-de-rat (Hordeum murinum): encore plus d’arêtes qu'un poisson! Hérissées d'épines très accrocheuses, ses arêtes aident les semences à s'enfoncer dans le sol... Et accessoirement aux bas de pantalons des promeneurs! (zoochorie)

Reste à compléter le dossier avec quelques brassées d'indices complémentaires: la Sauvage ressemble-t-elle à une herbe solitaire, ou forme-t-elle des touffes (on dit que son port est cespiteux)? Quelle est l'apparence des feuilles? Dans quel milieu pousse-t-elle? Chaque détail compte! Se munir d'une règle pour relever des mesures (épillets, arrêtes...) n'est pas superflu, et peut-être (je dis bien peut-être, les Poacées sont assez polymorphes, sans quoi ça serait trop facile), à force d'observations et de déductions, aboutirez-vous à un nom parmi les 150 genres et 470 espèces qui couvrent le sol français, tel le vainqueur extatique d'une partie de Cluedo! Une approche efficace des Poacées imposerait de décortiquer, mot par mot, bien d'autres aspects comme les racines ou les fruits, qui feront l'objet de futurs articles sur Sauvages du Poitou. Les premières bases jetées ici devraient toutefois vous permettre de vous essayer à quelques premières identifications, avec l'aide d'une loupe et d'une bonne flore (références en bas d'article). En attendant d'apprivoiser ce vocabulaire, je vous souhaite de ne plus jamais regarder une friche, une pelouse ou un champ de blé d'un œil assoupi et désintéressé, à l'image du Renard du Petit Prince!
Regarde! Tu vois, là-bas, les champs de blé? (...) Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c'est triste! Mais (...) ce sera merveilleux quand tu m'auras apprivoisé! Le blé, qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j'aimerai le bruit du vent dans le blé...  (Le Petit Prince, Antoine de Saint-Exupéry)
Brachypodium pinnatum, Brachypode penné, Buxerolles (86)
Pas besoin de loupe, ni même de s’approcher, pour reconnaitre le Brachypode penné (Brachypodium pinnatum) sur les coteaux calcaires: il est le seul a rester vert même en été (touffes vert clairs au sol sur la photo)!

D'autres leçons de botanique consacrées aux fleurs sur Sauvages du Poitou:
- Le vocabulaire de la botanique (4): les fleurs régulières
- Le vocabulaire de la botanique (5): les fleurs irrégulières
- Le vocabulaire de la botanique (6): inflorescences et capitules


Pour aller plus loin:
- Botarela, le rendez-vous incontournable des amoureux de Poacées, complété d'une clé d'identification en ligne par Guillaume Lecointre!

Lectures recommandées:
- Le Guide des graminées, carex, joncs et fougères aux aux éditions Delachaux et Niestlé
- Petite flore de France aux éditions Belin (le chapitre consacré aux Poacées ne présente qu'une petite centaine d’espèces, mais la clé de détermination est sympathique pour une première approche)
 

Lampsane commune: topless au jardin
Date 26/11/2017
Ico Villes, chemins & terrains vagues

Lapsana communis, Lampsane commune, Poitiers quartier gare

Lampsane commune sur le macadam, Poitiers quartier gare


Lapsana communis (Lampsane commune ou Géline en poitevin-saintongeais) appartient au vaste clan Asteraceae, la famille des fleurs à capitules (une inflorescence fournie qui prend l'apparence d'une grosse fleur unique). La Sauvage adopte dès l'été une dégaine très citadine, le style «Pissenlit» (Taraxacum sect. Ruderalia), avec ses capitules jaunes entièrement composés de fleurons ligulés jaunes (comprenez de petites fleurs en forme de languettes). Elle rejoint donc le célèbre gang à pompons jaunes des Séneçons (Senecio vulgaris, Jacobaea vulgaris), des Laiterons (Sonchus sp), des Picrides (Picris hieracioide, Helminthotheca echioides) ou autres Laitues (Lactuca sp)...


Lapsana communis, Lampsane commune, Poitiers bords de Boivre

Feuilles inférieures lyrées (lobées, avec un lobe terminal beaucoup plus grand que les autres) de la Lampsane, une bonne piste pour la reconnaître.


La Lampsane est une annuelle qui affectionne les sols enrichis en azote (amendements excessifs, pollution...). Ses colonies se ressèment très efficacement (un pied peut produire de 500 à quelques dizaines de milliers de graines) dans les jardins, les zones de friches, les bords de route, les parcs ou les bois près des ville...


Lapsana communis, Lampsane commune, Poitiers bords de Boivre

Capitule de Lampsane, Poitiers bords de Boivre


«Poule Grasse», Lapsana communis, Sauvages du Poitou!


A moins d'élever des lapins (qui raffolent de ses feuilles) et des poules (qui se régalent de ses graines, à tel point que la Sauvage est parfois surnommée Poule grasse), la Lampsane peut prendre ses aises au jardin de manière spectaculaire, la belle pouvant atteindre un bon mètre de hauteur.


Toute annuelle qu'elle est, le botaniste Gérard Guillot (Guide des plantes des villes et des villages chez Belin) note qu'on observe parfois quelques spécimens vivaces de Lapsana communis. Ces derniers seraient des reliques de cultures anciennes (des variétés sélectionnées par l'homme), la Sauvage étant autrefois domestiquée dans les potagers, probablement depuis les temps préhistoriques.


Lapsana communis, Lampsane commune, Biard (86)

Les fruits (akènes) de la Lampsane ne possèdent pas d'aigrettes, ces petites soies chères aux Astéracées qui permettent à leurs semences de s'envoler... Une inaptitude au vol qui n'empêche pas la Sauvage de se ressemer efficacement et abondamment.


Il faut dire que la Sauvage en a sous la feuille: tout d'abord, la Lampsane est une bonne comestible, même si elle gagne en amertume avec l'âge, une caractéristique que l'on retrouve chez nombre d'Astéracées (Pissenlit, Laitues...). En salade, on préférera les jeunes rosettes aux vieux pieds, plus fournis mais amers (leur amertume est moindre après cuisson).


Lapsana communis, Lampsane commune, Poitiers bords de Boivre

Lampsane commune, Poitiers bords de Boivre


La Lampsane est surtout une célèbre médicinale, réputée diurétique (son nom viendrait du grec lapadzo, littéralement «je purge») et antidiabétique. A la fin des années 90, une étude pharmaceutique lui reconnait pas moins de 40 constituants chimiques (sans dangers pour la consommation humaine), dont les fameuses lactones que renferme le latex de plusieurs Astéracées, en partie responsable de leur amertume. Leur éventuel usage thérapeutique reste à défricher, mais nul doute que la Lampsane est loin de nous avoir livré tous ses secrets...

- T'as de sacrés beaux seins toi, j'aimerais bien avoir les mêmes... Les miens à côté c'est Laurel et Hardy!

(La Soupe aux choux, Jean Girault)

Surnommée Herbe-aux-mamelles (Nipplewort en anglais), la Sauvage était autrefois (parfois encore aujourd'hui) utilisée en cataplasme pour soigner les engorgements, les congestions et les crevasses des seins des mères et des nourrices. Pour certains auteurs, c'est à la bonne vieille théorie des signatures que l'on doit cette croyance ancienne, les capitules (ou plus exactement les jeunes boutons formés par les capitules sur le point de s'ouvrir) pouvant rappeler des mamelons.


Lapsana communis: L'«Herbe aux mamelles», Sauvages du Poitou!


Lapsana communis, Lampsane commune, Poitiers quartier Chilvert

Jeune boutons floraux de Lampsane: il fallait avoir l'esprit drôlement placé pour y voir une grappe de mamelons, mais les naturalistes ont généralement l'esprit drôlement placé!


Pour aller plus loin:

- Lapsana communis sur Tela-botanica

- Lapsana communis : identification assistée par ordinateur


Timaspis lampsanae, Galle de la Lampsane, Rochechouart (87)

Chez la Lampsane, la ponte d’une petite guêpe spécifique (Timaspis lampsanae) peut provoquer un renflement sur la tige (une «galle»), dans lequel se cachent et se nourrissent les larves de l’insecte.

 

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