Lamier pourpre, Poitiers bords de Boivre
Lamium purpureum (Lamier pourpre ou Ortige de grange en poitevin-saintongeais) appartient à la vaste famille des Lamiaceae, les plantes à tige carrée et à fleur en bouche. Un œil peu intéressé par les choses de la vie pourrait confondre le Sauvageon avec les piquantes Orties (Urtica), mais le Lamier pourpre n'a jamais piqué personne. Il dégage tout au plus une odeur légèrement poivrée s'il nous prend à froisser sa robe entre les doigts.
Grande Ortie (à gauche) et Lamier pourpre (à droite).
- Qu’est-ce que tu as fait pendant toutes ces années ?
- Je me suis levé tôt.
(Il était une fois en Amérique, Sergio Leone)
Le Lamier pourpre est une des premières fleurs sauvages de l'année. Il offre ses lèvres et son nectar dès le début du mois de mars aux insectes. Les feuilles apicales rougissantes appâtent la clientèle de loin, puis les motifs plaqués sur la lèvre inférieur des fleurs guident les butineurs vers ce qui sera peut-être leur premier bar à nectar de l’année. Les insectes disposant de peu de ressources en début de printemps, il est de bon ton de laisser les colonies de Lamiers pourpres, à l’enracinement peu profond, couvrir les terres en attente de culture.
Avis aux voisins et aux agents municipaux au sortir de l'hiver! (Lamier pourpre)
Ses petits fruits grisâtres (tétrakènes) contiennent huiles et substances appréciées des fourmis pour nourrir leur couvain; c'est d'ailleurs ces dernières qui assurent la dispersion des graines pour les saisons suivantes (c'est une annuelle). Le Lamier pourpre aime les excès d’azote; c’est pourquoi il affectionne aussi les bords de route arrosés par les pots d’échappements.
Couvert rougissant du Lamier pourpre au début du printemps: des feuilles opposées décussées, ovales, cordée et crénelées.
La tige traçante et souterraine du Lamier pourpre se plait dans les terres laissées à nue des potagers en attente de culture. Ses feuilles velues offrent une couverture d'hiver nécessaire au sol. Son enracinement peu profond en fait un invité discret qui sait s'effacer rapidement au moment voulu (à l'heure des plantations).
Fleurs du Lamier pourpre: une corolle formée par une lèvre supérieure entière et concave, une lèvre inférieure trilobée (les deux lobes latéraux ne forment guère plus que deux petites dents; le lobe médian, plus large, sert de piste d’atterrissage pour le butineurs).
Toutefois, lorsqu'il est cueilli, le Lamier pourpre peut se déguster en salade, en condiment ou sautée à la poêle; peu importe les modes et les recettes, il est toujours généreux en fer et en sels minéraux. On peut donc considérer qu'en plus d'être précoce, fécond et serviable, Le Lamier pourpre n'est guère rancunier... Vous l'aurez compris, il est difficile de lui trouver des défauts! Outremanche, les Lamiers répondent d'ailleurs au surnom d’«Archanges» (en fait à cause de leurs feuilles opposées qui évoquent une paire d’ailes): en anglais, il est l'Archange pourpre, Purple Archangel!
Le Lamier maculé (Lamium maculatum,), un proche membre du clan Lamiacées, bien plus grand que le Lamier pourpre, vivace, malheureusement rare au nord ouest de la France.
Un autre Lamier printanier, le Lamier hybride (Lamium hybridum), dont les feuilles profondément et irrégulièrement dentées affichent une base en pointe.
Le Lamier amplexicaule (Lamium amplexicaule), une annuelle des friches chaudes et sèches. Ses feuilles supérieures sont presque «soudées» deux par deux. Certaines de ses fleurs sont cléistogames: elles ne s’ouvrent pas, s'autofécondant sans l'aide des butineurs. D’autres sont épanouies, munies d’un long tube, mais généralement stériles... Allez comprendre!
Pour aller plus loin:
- Norb de Sauvages du Poitou raconte le Lamier pourpre au micro de France Bleu Poitou
- Lamium purpureum: identification assistée par ordinateur
- Lamium purpureum sur Tela-botanica
- Lamium maculatum: identification assistée par ordinateur
- Lamium maculatum sur Tela-botanica
- Lamium hybridum sur Tela-botanica
- Lamium amplexicaule sur Tela-botanica
- Lamium amplexicaule: identification assistée par ordinateur
Un des premiers butineurs au sortir de l'hiver: le Citron (Gonepteryx rhamni), un adepte du Lamier pourpre, forcément!
Les Lamiers n’intéressent pas seulement les butineurs : les larves de la Punaise noire à quatre taches blanches (Tritomegas bicolor), surnommée « Punaise pie » à cause de son costard impeccable, s’alimentent sur diverses Lamiacées comme les Lamiers (Lamium spp.), les Épiaires (Stachys spp.) ou les Ballotes (Ballota spp.).
Sauvages aux fleurs blanches ou rose pâle:
Sauvages aux fleurs rose foncé, mauves, violettes, pourpres ou rouges:
Sauvages aux fleurs jaunes ou oranges:
Sauvages aux fleurs vertes:
Sauvages aux fleurs minuscules ou peu visibles:
Sauvages aux feuilles caractéristiques:
Sauvages aux fruits caractéristiques:
Arbres (par les feuilles):
Fougères (présence de spores sous les frondes):
Noms des Sauvages en français:
Eupatoire à feuilles de chanvre
Giroflée des murailles ou Giroflée ravenelle
Pimprenelle à fruits réticulés
Salicaire à feuilles d'hyssope
Noms des Sauvages en latin:
Petasites pyrenaicus (Petasites fragrans)
Bestioles: papillons, insectes, araignées... :
Aglais urticae (Petite Tortue)
Andrena florea (Andrène de la bryone)
Anthocharis cardamines (Aurore)
Aphantopus hyperantus (Tristan)
Araschnia levana (Carte géographique)
Aricia agestis (Collier de corail)
Aylax papaveris (Galle du Pavot)
Bombylius major (Grand Bombyle)
Brenthis daphne (Nacré de la ronce)
Brenthis ino (Nacré de la sanguisorbe)
Cacyreus marshalli (Brun des pélargoniums)
Carcharodus alceae (Hespérie de l’alcée)
Cassida viridis (Casside verte)
Cecidophyes galii (Phytopte du Gaillet)
Cecidophyes nudus (Galle de la Benoîte)
Celastrina argiolus (Azuré des nerpruns)
Cerambyx scopolii (Petit Capricorne)
Cetonia aurata (Cétoine dorée)
Chrysolina americana (Chrysomèle américaine)
Chrysolina fastuosa (Chrysomèle du galéopsis)
Chrysolina hyperici (Chrysomèle du millepertuis)
Coenonympha pamphilus (Procris)
Colletes hederae (Collète du Lierre)
Crioceris lilii (Criocère du lis)
Cupido argiades (Azuré du trèfle)
Cyaniris semiargus (Demi-argus)
Emmelina monodactyla (Ptérophore commun)
Eupithecia haworthiata (Eupithécie de la Clématite)
Eurydema ornata (Punaise ornée)
Hecatera dysodea (Noctuelle dysodée)
Henosepilachna argus (Coccinelle de la Bryone)
Hoplitis adunca (Osmie crochue)
Horisme vitalbata (Horisme rayé)
Issoria lathonia (Petit Nacré)
Lasiocampa quercus (Bombyx du chêne)
Leptinotarsa decemlineata (Doryphore)
Liparus coronatus (Charançon couronné)
Liposthenes glechomae (Galle du Lierre terrestre)
Lycaena phlaeas (Cuivré commun)
Lycaena tityrus (Cuivré fuligineux)
Macroglossum stellatarum (Moro-sphinx)
Melampsora pulcherrima (Rouille)
Melasoma populi (Chrysomèle du peuplier)
Melitaea athalia (Mélitée du mélampyre)
Melitaea cinxia (Mélitée du plantain)
Melitaea didyma (Mélitée orangée)
Melitaea parthenoides (Mélitée des scabieuses)
Meloe violaceus (Méloé violet)
Musumena varia (Araignée crabe)
Mononychus punctumalbum (Charançon de l'Iris des marais)
Oxythyrea funesta (Drap mortuaire)
Phanacis hypochoeridis (Galle de la Porcelle)
Phengaris arion (Azuré du serpolet)
Pieris napi (Piéride du navet)
Pieris rapae (Piéride de la rave)
Polygonia c-album (Robert-le-Diable)
Polyommatus bellargus (Bel Argus)
Polyommatus coridon (Bleu nacré)
Polyommatus icarus (Azuré commun)
Pseudovadonia livida (Pseudovadonie livide)
Spialia sertorius (Hespérie des sanguisorbes)
Stenopterus rufus (Sténoptère roux)
Thymelicus lineola (Hespérie du dactyle)
Thymelicus sylvestris (Hespérie de la houque)
Timarcha tenebricosa (Crache sang)
Timaspis lampsanae (Galle de la Lampsane)
Tritomegas bicolor (Punaise noire à quatre taches blanches)
Tropinota hirta (Cétoine hérissée)
Tyria jacobaeae (Goutte de sang)
Zygaena transalpina (Zygène transalpine)