Primevère acaule : un calice en tube à 5 dents, une corolle en tube à 5 lobes dans laquelle se cachent les 5 étamines et le pistil.
Primula vulgaris (Primevère acaule ou Printanière en poitevin-saintongeais) appartient à la famille Primulaceae dont les membres montrent souvent les couleurs dès le début du printemps (primus signifiant « premier » en latin).
Primevère acaule, Montreuil-Bonnin (86)
Il n'aura échappé à aucun jardinier que la véritable Primula vulgaris est vivace: elle pousse chaque année là où on l'a installée, depuis son court rhizome... Pour peu qu'elle ait retrouvé ses conditions forestières: un sol humide mais bien drainé, frais et riche en nature organique; elle est, à l'état sauvage, la plante de sous-bois par excellence.
Feuilles du Primevère acaule: disposées en rosette, obovales, inégalement dentées, à nervures réticulées.
Primula vulgaris assure sa multiplication par semis, grâce aux fruits issus de la fécondation de ses fleurs jaune souffre, tachées à la base et inodores. La Sauvage est une excellente comestible: les jeunes feuilles apportent une note légèrement piquantes aux salades de printemps et servait autrefois d'ingrédient dans la préparation d'un hydromel.
Primula vulgaris est une fleur de culture
domestique ancienne: elle est courante dans les jardins particuliers, parfois même
en pots sur les balcons (bien qu'il s'agisse souvent de cultivars moins
robustes — voir annuels — que la plante
originelle, des variétés orientées et sélectionnées par l'homme)...
Comme si tout le monde avait cherché à ramener un bout de forêt à la maison!
Si vous avez de la peine, si la vie est méchante avec vous, réfugiez-vous au cœur de la forêt, elle ne vous décevra jamais.
(Sissi, Ernst Marischka)
Si Primula, le nom latin des primevères, signifie «premier» en raison de leur floraison printanière, celui d'un petit papillon, Hamearis lucina (la Lucine), signifie «printemps». Autant dire que cette saison est celle de leur rencontre! Un tête-à-tête hélas contrarié, puisque la Primevère acaule, ainsi que ses cousines Coucou et Primevère élevée, vont servir de festin aux chenilles de la Lucine.
La Lucine fait partie d'une grande famille de papillons, les Riodinidae, qui compte plus d'un millier d'espèces dans le monde, principalement en Amérique tropicale. Bonheur pour l'entomologiste mais coup du sort pour les primevères: la Lucine est le seul représentant des Riodinidae en Europe! Volant entre avril et juin (avec un pic d'abondance en mai), la Lucine choisit avant tout des milieux arbustifs: les lisières et les clairières, plutôt sur sol calcaire, constituent ses lieux de vol.
Lucine (Hamearis lucina), un papillon rare et printanier.
Une fois les bouquets de primevères repérés, la femelle se pose sur une feuille, la piétine à reculons jusque sur son bord puis y dépose sur son envers une cinquantaine d’œufs (question de discrétion vis-à-vis d'éventuels prédateurs), soit isolément, soit en petits tas. La chenille à peine née (que l'on nomme néonate à ce stade) va d'abord boulotter le chorion puis les feuilles de son support. Comme elle entend vivre en paix sur sa plante préférée, elle s'est trouvée une parade pour divertir les fourmis trop agressives: elle leur fabrique des sucreries. Du miellat, me direz-vous, comme celui que produisent certaines chenilles pour enivrer les fourmis? Non: ses propres boulettes de caca... Après tout, c'est bio, c'est artisanal et c'est local!
La Lucine est absente ou en fort déclin dans l'Ouest de la France. En Vienne, elle est seulement présente localement dans la moitié Nord du département. Comme pour nombre de papillons, le réchauffement climatique n'est pas synonyme pour elle de dolce vita...
Pour aller plus loin:
- Primula vulgaris : identification assistée par ordinateur
- Primula vulgaris sur Tela-botanica
- Primula veris : identification assistée par ordinateur
- Primula veris sur Tela-botanica
Les fleurs jaune vif du Primevère officinale (Primula veris), une autre Primulacée printanière qui préfère la pleine lumière (lisière, bords de route).
Noms des Sauvages en français:
Eupatoire à feuilles de chanvre
Giroflée des murailles ou Giroflée ravenelle
Pimprenelle à fruits réticulés
Salicaire à feuilles d'hyssope
Noms des Sauvages en latin:
Petasites pyrenaicus (Petasites fragrans)
Bestioles: papillons, insectes, araignées... :
Aglais urticae (Petite Tortue)
Andrena florea (Andrène de la bryone)
Anthocharis cardamines (Aurore)
Aphantopus hyperantus (Tristan)
Araschnia levana (Carte géographique)
Aricia agestis (Collier de corail)
Aylax papaveris (Galle du Pavot)
Bombylius major (Grand Bombyle)
Brenthis daphne (Nacré de la ronce)
Brenthis ino (Nacré de la sanguisorbe)
Cacyreus marshalli (Brun des pélargoniums)
Carcharodus alceae (Hespérie de l’alcée)
Cassida viridis (Casside verte)
Cecidophyes galii (Phytopte du Gaillet)
Cecidophyes nudus (Galle de la Benoîte)
Celastrina argiolus (Azuré des nerpruns)
Cerambyx scopolii (Petit Capricorne)
Cetonia aurata (Cétoine dorée)
Chrysolina americana (Chrysomèle américaine)
Chrysolina fastuosa (Chrysomèle du galéopsis)
Chrysolina hyperici (Chrysomèle du millepertuis)
Coenonympha pamphilus (Procris)
Colletes hederae (Collète du Lierre)
Crioceris lilii (Criocère du lis)
Cupido argiades (Azuré du trèfle)
Cyaniris semiargus (Demi-argus)
Emmelina monodactyla (Ptérophore commun)
Eupithecia haworthiata (Eupithécie de la Clématite)
Eurydema ornata (Punaise ornée)
Hecatera dysodea (Noctuelle dysodée)
Henosepilachna argus (Coccinelle de la Bryone)
Hoplitis adunca (Osmie crochue)
Horisme vitalbata (Horisme rayé)
Issoria lathonia (Petit Nacré)
Lasiocampa quercus (Bombyx du chêne)
Leptinotarsa decemlineata (Doryphore)
Liparus coronatus (Charançon couronné)
Liposthenes glechomae (Galle du Lierre terrestre)
Lycaena phlaeas (Cuivré commun)
Lycaena tityrus (Cuivré fuligineux)
Macroglossum stellatarum (Moro-sphinx)
Melampsora pulcherrima (Rouille)
Melasoma populi (Chrysomèle du peuplier)
Melitaea athalia (Mélitée du mélampyre)
Melitaea cinxia (Mélitée du plantain)
Melitaea didyma (Mélitée orangée)
Melitaea parthenoides (Mélitée des scabieuses)
Meloe violaceus (Méloé violet)
Musumena varia (Araignée crabe)
Mononychus punctumalbum (Charançon de l'Iris des marais)
Oxythyrea funesta (Drap mortuaire)
Phanacis hypochoeridis (Galle de la Porcelle)
Phengaris arion (Azuré du serpolet)
Pieris napi (Piéride du navet)
Pieris rapae (Piéride de la rave)
Polygonia c-album (Robert-le-Diable)
Polyommatus bellargus (Bel Argus)
Polyommatus coridon (Bleu nacré)
Polyommatus icarus (Azuré commun)
Pseudovadonia livida (Pseudovadonie livide)
Spialia sertorius (Hespérie des sanguisorbes)
Stenopterus rufus (Sténoptère roux)
Thymelicus lineola (Hespérie du dactyle)
Thymelicus sylvestris (Hespérie de la houque)
Timarcha tenebricosa (Crache sang)
Timaspis lampsanae (Galle de la Lampsane)
Tritomegas bicolor (Punaise noire à quatre taches blanches)
Tropinota hirta (Cétoine hérissée)
Tyria jacobaeae (Goutte de sang)
Zygaena transalpina (Zygène transalpine)