Cymbalaire des murs, Poitiers quartier gare.
Cymbalaria muralis (Cymbalaire des murs) est une rampante qui appartient aux Plantaginaceae, le clan des Plantains, dans les classifications les plus récentes. C'est avec ses sœurs de sève les Linaires (Linaria spp.) que l'«air de famille» est le plus manifeste.
De mai à septembre, ses fleurs violettes à deux lèvres et à gorge jaune habillent les murs qu'elle colonise; des fleurs qui se tournent vers le soleil jusqu'à leur fécondation (phototropisme positif), pour ensuite se détourner de la lumière (phototropisme négatif)! Ainsi, le pédoncule se courbe en retournant la fleur vers le mur, afin que les graines (contenues dans des capsules glabres et globuleuses) soient déposées dans une fissure proche.
La Cymbalaire des murs retourne ses fruits là où elle a vu le jour : contre le mur!
Ses feuilles circulaires ou réniformes, lobées, luisantes, charnues et comestibles sont légèrement concaves, ce qui lui vaut son nom Cymbalaria, c'est à dire la « nacelle » ou la « barque » en latin. Elle est vivace, ses parties aériennes de la plante sèchant pendant l'hiver pour repousser au printemps suivant.
Cymbalaire des murs, Poitiers bords de Clain
- Mais qu'est-ce que Rome, Maximus?
- J'ai vu beaucoup du reste du monde. Il est brutal, et cruel, et sombre. Rome est la lumière!(Gladiator, Ridley Scott)
Cymbalaria muralis affectionne les vieilles pierres (surtout calcaires), ce qui lui vaut son surnom usuel de Ruine de Rome. Mais la belle est incapable de causer la ruine d'un mur et encore moins celui d'un empire, contrairement à ce que son titre pourrait laisser penser. Son nom fait plutôt référence à ses origines méditerranéennes et à son penchant pour les cailloux.
Selon le botaniste poitevin Yves Baron, elle aurait été introduite volontairement depuis l'Italie au 15ème siècle pour habiller les rocailles et les vieux murs. Outre-manche, on la surnomme Oxfrod ivy (littéralement le Lierre d'Oxford): elle se serait introduite clandestinement au cœur de l'université anglaise en profitant de l'arrivée de statues de marbre en provenance d'Italie. Quelques déclinaisons de cette légende existent, concédant à la Sauvage les surnoms de Kenilworth ivy (Le Lierre de Kenilworth) ou plus simplement de Coliseum ivy (Le Lierre du Colisée).
Fleur de la Cymbalaire des murs: corolle en tube (prolongée d'un petit éperon à l'arrière), lèvre supérieure dressée et bilobée, lèvre inférieure trilobée avec deux bosses jaunes à sa base.
Autrefois, Cymbalaria muralis était utilisée en infusion pour
lutter contre le scorbut (carence grave en vitamine C). En application
externe, elle s'avère cicatrisante et hémostatique, permettant par
exemple d'arrêter un saignement; un vieux truc de gladiateur peut-être?
C’était un soldat de Rome, honorez-le.
(Gladiator, Ridley Scott)
«Ruine de Rome»: une coulée de lave végétale digne du Vésuve!
Pour aller plus loin:
- Identification assistée par ordinateur
- Cymbalaria muralis sur Tela-botanica
Ficaire, Poitiers bords de Clain
Ranunculus ficaria (ou Ficaria verna, Ficaire) appartient à la vaste famille des Ranunculaceae, dont les membres bigarrés ont pour point commun leur toxicité (Ranuculus ficaria n'étant pas la plus virulente du gang, étant même comestible sous forme de jeune pousse).
Elle colonise les bords de rivières, les sous bois et les fossés gorgés d'eau; elle indique souvent un sol riche mais mal drainé en dehors de ces contextes.
Feuilles charnues de la Ficaire en hiver: entières, réniformes ou cordées.
La Ficaire n'est visible qu'en hiver et au printemps, se cachant sous terre le reste de l'année sous forme de racines tubérisées (c'est une vivace). Elle manque donc la grande fête estivale du monde végétal.
- Vous êtes en retard!
- Un magicien n’est jamais en retard, ni en avance d’ailleurs. Il arrive précisément à l’heure prévue.(Le seigneur des anneaux I, J.R.R. Tolkien)
Fleur de la Ficaire: 6 à 12 pétales, 20 à 40 étamines libres entourent de nombreuses carpelles au centre.
Ses surnoms sont légions à travers le pays: Billonée, Clair-bassin, Ganille, Jaunereau, Petit bassinet, Éclairette, Pot au beurre, Épinard des bûcherons (ce qui nous laisse à penser qu'elle fut consommée jadis), Herbe aux hémorroïdes (car elle a la réputation de pouvoir les soigner), Grenouillette (sans doute à cause de son attirance pour l'eau, le nom de famille Ranunculus trouverait d'ailleurs ses origines dans le mot latin Rena, «grenouille».)...
- Pour rendre une chose magique, vois-tu, il faut découvrir son vrai nom. Dans mon pays, nous gardons caché notre vrai nom, toute la vie durant, de tous, sauf ceux en qui nous avons entière confiance; car un nom recèle un grand pouvoir...
(Terremer, Ursula Le Guin)
Sans doute est-ce là la rançon de son succès; la Ficaire choisit de briller à l'heure où la nature manque encore de couleurs. Lors des promenades au sortir de l'hiver, on ne croise guère que ses boutons dorés et ses feuilles en cœur (simples, entières, à base engainante).
Au sortir de l'hiver, première fleur (Ficaire) et premier butineur (Éristale).
Ce sont les fourmis qui disséminent ses petits fruits (akènes), mais la floraison précoce de la Ficaire ne lui permet pas de trop miser sur la reproduction sexuée; les insectes pollinisateurs sont encore peu nombreux en début de printemps. Elle s'appuie d'avantage sur ses tubercules en forme de figues pour assurer son clonage; ce qui peut la laisser paraître envahissante, pourvu qu'elle déniche un coin de terre frais et humide.
Ficaire, Poitiers bords de Boivre
Pour aller plus loin:
- Identification assistée par ordinateur
- Ranunculus ficaria sur Tela-botanica
- Petite Éclaire, la messagère du printemps sur le site de Zoom Nature
Le Méloé violet (Meloe violaceus), un gros coléoptère, « brouteur » de feuilles de Ficaire, son menu de printemps préféré!
Noms des Sauvages en français:
Eupatoire à feuilles de chanvre
Giroflée des murailles ou Giroflée ravenelle
Pimprenelle à fruits réticulés
Salicaire à feuilles d'hyssope
Noms des Sauvages en latin:
Petasites pyrenaicus (Petasites fragrans)
Bestioles: papillons, insectes, araignées... :
Aglais urticae (Petite Tortue)
Andrena florea (Andrène de la bryone)
Anthocharis cardamines (Aurore)
Aphantopus hyperantus (Tristan)
Araschnia levana (Carte géographique)
Aricia agestis (Collier de corail)
Aylax papaveris (Galle du Pavot)
Bombylius major (Grand Bombyle)
Brenthis daphne (Nacré de la ronce)
Brenthis ino (Nacré de la sanguisorbe)
Cacyreus marshalli (Brun des pélargoniums)
Carcharodus alceae (Hespérie de l’alcée)
Cassida viridis (Casside verte)
Cecidophyes galii (Phytopte du Gaillet)
Cecidophyes nudus (Galle de la Benoîte)
Celastrina argiolus (Azuré des nerpruns)
Cerambyx scopolii (Petit Capricorne)
Cetonia aurata (Cétoine dorée)
Chrysolina americana (Chrysomèle américaine)
Chrysolina fastuosa (Chrysomèle du galéopsis)
Chrysolina hyperici (Chrysomèle du millepertuis)
Coenonympha pamphilus (Procris)
Colletes hederae (Collète du Lierre)
Crioceris lilii (Criocère du lis)
Cupido argiades (Azuré du trèfle)
Cyaniris semiargus (Demi-argus)
Emmelina monodactyla (Ptérophore commun)
Eupithecia haworthiata (Eupithécie de la Clématite)
Eurydema ornata (Punaise ornée)
Hecatera dysodea (Noctuelle dysodée)
Henosepilachna argus (Coccinelle de la Bryone)
Hoplitis adunca (Osmie crochue)
Horisme vitalbata (Horisme rayé)
Issoria lathonia (Petit Nacré)
Lasiocampa quercus (Bombyx du chêne)
Leptinotarsa decemlineata (Doryphore)
Liparus coronatus (Charançon couronné)
Liposthenes glechomae (Galle du Lierre terrestre)
Lycaena phlaeas (Cuivré commun)
Lycaena tityrus (Cuivré fuligineux)
Macroglossum stellatarum (Moro-sphinx)
Melampsora pulcherrima (Rouille)
Melasoma populi (Chrysomèle du peuplier)
Melitaea athalia (Mélitée du mélampyre)
Melitaea cinxia (Mélitée du plantain)
Melitaea didyma (Mélitée orangée)
Melitaea parthenoides (Mélitée des scabieuses)
Meloe violaceus (Méloé violet)
Musumena varia (Araignée crabe)
Mononychus punctumalbum (Charançon de l'Iris des marais)
Oxythyrea funesta (Drap mortuaire)
Phanacis hypochoeridis (Galle de la Porcelle)
Phengaris arion (Azuré du serpolet)
Pieris napi (Piéride du navet)
Pieris rapae (Piéride de la rave)
Polygonia c-album (Robert-le-Diable)
Polyommatus bellargus (Bel Argus)
Polyommatus coridon (Bleu nacré)
Polyommatus icarus (Azuré commun)
Pseudovadonia livida (Pseudovadonie livide)
Spialia sertorius (Hespérie des sanguisorbes)
Stenopterus rufus (Sténoptère roux)
Thymelicus lineola (Hespérie du dactyle)
Thymelicus sylvestris (Hespérie de la houque)
Timarcha tenebricosa (Crache sang)
Timaspis lampsanae (Galle de la Lampsane)
Tritomegas bicolor (Punaise noire à quatre taches blanches)
Tropinota hirta (Cétoine hérissée)
Tyria jacobaeae (Goutte de sang)
Zygaena transalpina (Zygène transalpine)